Billet d'humeur #10 - La fameuse (et triste) dénonciation espagnole

C’est un avis très personnel, que certains ne partageront peut-être pas, notamment ceux qui pensent que « la loi, c’est la loi » et qu’il faut l’appliquer coûte que coûte. Si je peux être d’accord dans la majorité des cas et que la loi est nécessaire pour qu’une civilisation vive en harmonie, je m’oppose à certaines contraintes remettant en cause les libertés individuelles.

Exemple concret lors de ce voyage : l’interdiction d’accès aux chiens.

La plupart des endroits informent sur cette interdiction et il est tout à fait logique de la respecter, surtout dans des endroits clos (restaurants, musées, galeries commerciales, etc.). En extérieur (plages, parcs, forêts, etc.), c’est différent. Si l’espace extérieur est restreint et que les gens sont les uns sur les autres, un chien peut plus facilement déranger et je comprends l’interdiction. Mais lorsque l’espace est ouvert et que l’on peut s’isoler… où est le problème ?

Au Portugal nous n’avons jamais rencontré de problème, bien au contraire. Nous avons pu accéder à toutes les plages interdites aux chiens en allant vers les extrémités de celles-ci. En Galice, idem, et lorsque ce n’était pas le cas, le garde côtier est gentiment venu nous informer que ce n’était pas possible. Mais dans les Asturies l’expérience fût bien différente...

L'histoire

Nous avons tenté d’accéder à l’extrémité de la plage de la Griega en la longeant par derrière pour ne déranger personne. Malheur, nous avons croisé un couple de retraité qui quittait la plage à ce moment-là. Ils nous ont interpelé en disant que les chiens étaient interdits sur la plage. En quoi ça les dérangeaient (surtout qu’ils partaient) ? Bref, j’ai tranquillement expliqué que j’allais au fond de la plage, là où il n’y avait personne. Il m’a répondu qu’il allait appeler la police. Oui, la police. Ah la bêtise humaine ! La police est bien évidemment arrivée, mais j’ai eu le temps de quitter la plage entre temps avec Lobo et ils n’avaient rien à me reprocher.

Mais pourquoi cette nécessitée de dénoncer ?

Pour rappel, pendant le Covid et 5 minutes après le couvre-feu, je suis parti courir dans mon quartier résidentiel où il n’y avait pas un chat, et pourtant la police est venue à moi après qu’un voisin (je ne sais toujours pas lequel) m’ait dénoncé.

En se penchant sur le sujet, nous avons constaté qu’il existe en Espagne une sorte de « Carnet du bon citoyen » ou plutôt « du parfait petit rapporteur ». Si quelqu’un n’applique pas la loi, on peut appeler la police pour le dénoncer. Si c’est vérifié, alors la personne qui a dénoncé gagne un point. Après une accumulation de tant de points, vous avez une déduction d’impôt. Un peu collabo tout ça, vous ne trouvez pas ?

Ne faisons pas d’un cas une généralité. Tous les Espagnols ne sont pas comme ces vieux c*** mais c’est triste de voir certains actes, ça terni l’image et l’expérience générale. En tout cas pour nous, vivre en Asturies, c’est niet !