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Sri Lanka, la mise au vert (2ème partie)


C’est parti pour la route du grand froid et du grand vert… Oui encore et toujours plus de vert. Où ça ? A Nuwara Eliya.



Passage à l’heure des thés sur Nuwara Eliya

La route de Kandy à Nuwara Eliya est magnifique. Des montagnes, des cascades, des plantations de thé et des paysages à couper le souffle. C’est tellement beau que j’y reviendrai en mode randonnée sur ma dernière journée ici.


En attendant, je prends mes quartiers dans une petite maison tranquille et à 5 minutes à pieds du centre-ville. A la vue des inquiétudes de mon dernier article sur mon asociabilité naissante, je tiens à vous rassurer. Ici, j’ai enfin pu renouer contact avec l’extérieur. Une australienne, une anglaise et un américain… le petit frenchie au milieu de ces anglophones fait un peu pâle figure, mais il s’en sort comme il peut.


En arrivant, je fais un petit tour dans le centre-ville pour voir les bâtisses coloniales, les quelques jardins verdoyants et le Gregory Lake. Une première balade agréable qu’un vilain crachin vient ternir. Quelques mots sur cette ville justement. Nuwara Elyia est une cité de montagne située à 1800 mètres d’altitude. Sa région est considérée comme la plus importante pour la production de thé au Sri Lanka. Le climat, ni trop chaud en été, ni trop froid en hiver, y est parfait.


Le soir, seul avec ma bière, je me regarde le match d’ouverture de l’Euro. Stressant, parfois fatiguant (3h du matin au Sri Lanka), mais quelle libération de l’ancien nantais. Stress et Payet, j’aime bien ce jeu de mots.


La deuxième journée, accompagné par un soleil retrouvé, je me lance dans une randonnée d’une vingtaine de kilomètres. Impossible de réellement savoir où je suis passé comme j’ai souvent coupé à travers champs.


Un peu plus au nord se trouve de nombreuses terres agricoles, et pas que du thé. J’en profite pour constater que les gens des villes n’ont rien à voir avec les gens des champs. Ici, moins d’oppression. Les gens vous saluent et vous sourient sans se montrer insistant. Les enfants sont également malins. Ils connaissent deux mots anglais « Hello » et « Money »… Incorrigibles !


Pour rejoindre le sud, je traverse une forêt dont le chemin est extrêmement boueux et quasiment pas balisé. Pas un chat, et je suppose que, vue l’état de l’accès, peu de personne passent par là. Ça ajoute un peu de piment à l’aventure. Mais cette difficulté est justifiée quand, au sortir de la forêt, on a ce super point du vu sur le Gregory Lake. Ça vaut toutes les peines du monde.


Bref, une randonnée improvisée, basée uniquement sur des routes observées sur Google Map, mais une très belle marche pour apprendre un peu plus de la région.


Dernier jour sur Nuwara Eliya. Après avoir testé les vins et les bières dans différents pays au cours de mon voyage, je me lance dans la dégustation des thés. C’est quand même plus sain non ?


J’improvise donc une petite randonnée d’une quinzaine de kilomètres où j’ai repéré au préalable différentes fabriques de thé sur internet. Le tout dans un décor exceptionnel. Si le nord du Vietnam était majestueux par ses rizières, celle du centre du Sri Lanka est royale par ses plantations de thé.


Premier stop chez la fabrique Mackwoods dont les plantations s’étendent sur pas loin de 100 kilomètres autour de Nuwara Eliya. Ce n’est pas pour rien si c’est une des principales entreprises de thé de la région. Fier d’avoir accueilli le Prince de Galles il y a quelques années, Mackwoods est très british et propose une visite express de sa fabrique avec une tasse de thé offerte à l’arrivée.


Deuxième arrêt forcé chez un agriculteur indépendant… La pluie a fait son apparition et je me force à stopper ma marche pour ne pas passer à côté de quelques points de vus somptueux. Je profite de l’attente pour m’offrir une nouvelle tasse de thé (0,09€) de très bonne qualité avant de reprendre la route.


Troisième arrêt dans une nouvelle grosse entreprise de fabrication : Blue Field. Moins reconnue et extravagante que la première, elle se laisse aller un peu sur les prix pour un thé qui est globalement de moins bonne qualité (0,36€ la tasse). Le décor reste tout de même très agréable.


Enfin, mon point de chute est un hôtel/restaurant qui possède l’un des plus beaux panoramas de la région. Là on touche au luxe, mais boire une tasse (0,90€) avec une vue sur des cascades ou, au choix, sur l’immensité d’un lac… On est prêt à mettre 4 ou 5 fois plus cher que la normale.



Ha-puta-le temps…

…de merde ! Pour commencer la journée, difficile de dire autre chose. Aujourd’hui, changement de ville mais pas forcément de région puisque je reste dans les montagnes pour rejoindre la ville de Haputale. Comme recommandé, je me décide à prendre le train. A l’instar du voyage en train entre Hsipaw et Pyin Oo Lwin en Birmanie, celui-ci est merveilleux.


Je me lève donc aux aurores (6h45) pour prendre un bus jusqu’à la gare pour qu’on me dise « Désolé, la météo est catastrophique, pas de train ce matin ». C’est vrai que la pluie est assez présente et que l’on ne voit pas à 10 mètres. Bon, soyons patient, je retenterai ma chance cet après-midi.


Météo inchangée mais, allez savoir pourquoi, on peut partir. Sur la première partie du chemin, j’imagine le paysage qui doit être magnifique. On se sent parfois au bord du précipice. Tout est réuni pour un instant fabuleux mais… avec les nuages on ne voit rien ! Ha-puta-le temps de merde !


Et puis on traverse une forêt nous faisant basculer de l’autre côté de la montagne, ce côté où le soleil domine et où la vue est délicieuse. Ha-puta-le temps de fou ! Sur quelques kilomètres, on navigue sur la crête de la montagne… Je passe mon temps debout, un coup à droite, un coup à gauche. Je ne sais plus où donner de la tête tellement c’est beau.


C’est dans ce décor de rêve que j’arrive à Haputale. La ville en soit, 10 minutes vous suffisent pour faire le tour. Mais vous l’avez compris, c’est tout ce qui se trouve à l’extérieur du village qui vaut le détour. J’y ai fait deux randonnées.


La première sur une dizaine de kilomètres pour arriver sur un monastère. Pas de chance celui-ci venait de fermer quand je suis arrivé. Peu importe ! L’idée n’étant de voir cette simple bâtisse, mais de prendre de la hauteur pour apprécier le paysage. Je fais l’aller par la route, au milieu des plantations de thé et le retour le long de la voie ferrée. Une bien belle randonnée.


Le seconde nécessite 2-3h si vous êtes feignant ou la journée (9h-16h) si vous aimez les défis. Et vu le soleil d’aujourd’hui, il serait dommage de ne pas en profiter. Départ en bus depuis Haputale pour rejoindre la fabrique de thé Dambatenne, anciennement Lipton (lire ci-dessous). Ici, personne. Je visite le lieu et teste 5 thés par moi-même.


Puis c’est parti pour la longue ascension jusqu’au Lipton’s seat. Au beau milieu de cet immense plantation de thé qui doit s’étendre sur plusieurs centaines d’hectares, je m’essai à des raccourcis (qui n’en sont pas), assiste à la cueillette des feuilles, au tri de celle-ci et me fait accoster par les enfants qui me demande des stylos. Je suis un peu gêner de ne rien leur proposer mais promis la prochaine fois, je m’équipe de « pens ».


Avant d’aborder ce fameux Lipton’s seat, faisons une petite pause historique avec la présentation de Sir Thomas Lipton. Avant d’être un pionnier mondial dans le thé, cet homme possédait 300 épiceries en Grande-Bretagne, lui permettant de faire fortune. Puis, lors d’un voyage au Sri Lanka (fin des années 1800), dont il est tombé follement amoureux (je comprends pourquoi), il se décide d’acheter 5 plantations de thé en faillite. C’est ainsi qu’est né le thé Lipton ! Le problème c’est qu’à sa mort il n’avait pas de famille, donc pas d’héritier. L’homme a disparu, les fabriques ont retrouvées leur indépendance mais la marque est restée.


Reprenons la randonnée et mon arrivée sur le Lipton’s Seat. Sir Lipton adorait venir ici pour contempler cette vue à 360°C. Ce n’est pas pour rien que c’est la plus belle vue du Sri Lanka. Quel spectacle !


Après quelques kilomètres, je prends un bus en route pour redescendre à la fabrique de thé. Puis j’entame le retour jusqu’à Haputale à pieds pour savourer le soleil et la vue. Je fais un détour à travers champs pour accéder à l’Eagle Point, une autre vue sublime avant de m’arrêter à une Guesthouse. Ici, je fais la rencontre de Billie une franco-anglaise avec qui j’échange sur le voyage et sur le retour en France qui ne sera pas si facile à gérer. Bref, à la vue de nos itinéraires respectifs, nos routes risquent de se recroiser dans le sud du pays.


C’est sûr, il y avait plus à dire sur la seconde randonnée. Prochaine et dernière étape de montagne (snif) : Ella. Et pour m’y rendre, je vais encore tenter ma chance en train.



Ella tous les atouts pour vous plaire

Départ de Haputale sous un soleil radieux et… oh my god ! WTF ?! A snake… A fucking BIG snake ! Je n’en crois pas mes yeux. Je sors à peine de ma guesthouse que je vois un serpent de près de 2 mètres et relativement large traverser la route. Un peu plus tard, un local me dira que la chaleur du bitume attire les serpents et que celui que j’ai vu « qui ressemble à un cobra » (c’est lui qui le dit) est très présent dans la région mais est absolument inoffensif et craintif de l’homme. Une histoire sans image malheureusement. J’ai davantage eu le réflexe du bond en arrière que dégainer mon appareil photo. Ceci dit, il ressemblait comme deux gouttes d’eau à celui-ci.


C’est parti pour un nouveau trajet en train en direction d'Ella. Cette fois-ci je prends un train à vapeur, en 3ème classe où je m’assoie au niveau de la porte (les jambes en dehors du wagon). Difficile de faire plus authentique ! Le trajet est à peine moins bien que le précédent mais cette fois-ci, la météo est radieuse d’un bout à l’autre.


En arrivant sur Ella, en milieu d’après-midi, je pose mes affaires à ma maison d’hôte pour directement entamer une des 5 activités principales proposées aux touristes. Parce que oui, fini de vivre comme un local, avec des locaux, Ella est un village, à l’instar de Negombo, fait entièrement pour les touristes. Dans la rue principale on retrouve des restaurants (orientaux et occidentaux), des hôtels, des salons de massage, et, signe d’un fort intérêt touristique, chaque lieu d’hébergement propose des plans de la ville et sa région (avec les activités à faire bien sûr). Pour ce dernier point, je le demande partout dès que j’arrive dans une nouvelle ville, mais c’est la première fois que j’obtiens satisfaction.


Sans plus tarder, je retourne à la gare où je longe la ligne de chemin de fer sur 4-5km afin d’arriver au Nine Arch Bridge. Un viaduc de 9 arches en pierre très joli et prenant une tout autre ampleur quand on voit un train passer dessus.


Juste avant la tombée de la nuit, j’entame l’ascension du « Little Adam’s Peak ». Une sympathique et gentille randonnée au milieu des plantations de thé avant de monter en haut d’une montagne. La grimpette est facile. Au sommet, on a une belle vue sur Ella et les montagnes qui l’entourent. A savoir que nous ne sommes plus qu’à 1000 mètres d’altitude, les températures sont plus qu’agréable (quoique fraîches le soir), la région est rocheuse, sèche et les plantations de thé sont plus rares.


Le lendemain matin, je me dirige vers la principale fabrique de thé de la région. La route pour y accéder est un peu décevante, très peu de plantation de thé mais plutôt de la végétation sauvage. Sur place, les machines sont à l’arrêt. La fabrication du thé commence au milieu de la nuit et se termine en début de matinée. Pas de chance pour moi, il est 10h… Non je ne suis pas feignant, c’est juste qu’il y avait une équipe de France à supporter cette nuit. Et comme ils finissent à 3h du matin, forcément le lendemain… Bref, je prends tout de même le soin de savourer un thé à la cannelle en terrasse.


L’après-midi passage au Temple Rock. Un temple tout petit creusé dans une roche à peine plus grosse. Le détour n’était pas énorme donc ça vaut le coup d’être vu.


Puis, je prends la direction d’Ella Rock. Là on est plus sur la petite randonnée de la veille. Celle-ci est une vraie, une pure et une dure marche de près de 4h aller-retour. Faut-il encore trouver son chemin… Sur MapMe les routes sont mauvaises, sur GoogleMap elles n’existent pas et sur le plan que l’on m’a donné ce n’est vraiment pas clair. Le mieux c’est de demander son chemin. Et j’insiste sur le « demander » et pas « montrer » le chemin. Des voyageurs rencontrés au sommet se sont fait accompagnés d’une locale, mauvaise surprise elle leur a demandé 2000 LKR (12€) pour avoir montré le chemin. Même si la route n’est pas évidente et absolument pas balisée, avec un peu de jugeote on s’en sort très bien. La vue au sommet est très agréable, sans dépasser les vues incroyables de Haputale.


Je dois avouer qu’après l’expérience du serpent la veille, je n’étais pas trop fier sur ce chemin très sauvage… Mais c’était sans compter sur « Rouky » mon fidèle compagnon qui m’a suivi sur cette randonnée.


Voilà, j’en ai fini avec les montagnes du Sri Lanka. C’était un régal, tant pour les yeux que pour les papilles. Je crois que je viens de vivre l’une des plus belles semaines de mon voyage. Que ce soit les transports, les logements et surtout les activités en journée, tout était parfait. Et en plus la France a gagné ses deux premiers matchs de l’Euro pendant cette période alors…


Avant de se quitter, je voulais vous offrir un petit florilège de portrait et autres photos "humaines". Pourquoi ? Parce qu'on me reproche de ne pas en faire assez (ce qui est vrai, je ne suis pas très à l'aise dans cet exercice) et parce que ça change des paysages verdoyant.



Espérons que le sud, davantage axé sur les plages, soit aussi inoubliable.


Portez-vous bien !

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