top of page

Sri Lanka, la mise au vert (1ère partie)


Après 2 semaines de folies à retrouver famille et amis, me voici de nouveau en selle pour découvrir un autre pays : le Sri Lanka. Je ne vous cache pas que revoir ses proches après plus d’un an ça fait bizarre mais les quitter aussi rapidement (même pour un mois) après les avoir retrouvés… ce n’est pas ce qu’il y a de plus plaisant pour se remettre dans le bain du roadtrip.


Toujours est-il qu’une bonne nuit de sommeil à l’aéroport de Kuala Lumpur permet de faciliter la transition. Pour du confort, il faudra attendre le retour en France !



Negombo, ce lieu touristique sans touristes

En arrivant je craignais que le pays ne soit encore ravagé par les eaux. Le pays a été frappé par de fortes inondations la semaine passée. Première bonne nouvelle, tout semble aller pour le mieux et la météo, majoritairement ensoleillée, laisse présager de belles choses.


Negombo est la ville la plus proche de l’aéroport à une petite heure au nord de Colombo. Il y a pleins d’hôtels, restaurants et la plage à côté. C’est en fait une parfaite station balnéaire, un bel endroit pour des vacances… si on oubli la saleté de la mer et l’oppression démesurée des chauffeurs de tuktuk. Oui mais voilà, il n’y a pas un seul touriste. Et paradoxalement, alors que je souhaite éviter au maximum ces derniers, je suis un peu dérouté. J’irai même plus loin dans mon raisonnement : je me sens rassuré quand je croise un touriste (peu importe son origine). C’est bizarre non ?


Je pense que ce qui me perturbe c’est le changement. Déjà il faut repartir de l’avant après un break de 2 semaines. Ensuite il faut s’acclimater à un nouveau pays, une nouvelle culture et surtout une nouvelle population. Ça y est, après 5 mois, j’en ai fini avec les « asiatiques » maintenant place aux « indiens ». Et malheureusement c’est sur ce dernier point que l’intégration est plus difficile. Si l’accueil sur place et le harcèlement dans les rues n’aident en rien, je n’oublie pas que les seuls ennuies que j’ai eu au cours de mon voyage l’ont été à cause d’ « indiens ». Des amalgames et des clichés malheureux que j’essaie d’oublier mais après 2 jours ce n’est pas évident. Ça me passera j’en suis sûr.


Tout ça pour vous dire que pour le moment, je ne me sens pas au mieux dans ce nouveau pays. D’ailleurs, c’est peut-être parce qu’il n’y a pas grand-chose à faire ici. Au mieux se balader le long du Dutch Canal ou visiter les églises de la ville. Car oui, ici c’est la religion Catholique qui est pratiquée en majorité, surprenant.


Demain je miserai sur les bus publics pour rejoindre Dambulla, ça s’annonce folklorique.



Dambulla, le vrai départ

Se déplacer au Sri Lanka est très simple, peut-être encore plus simple que dans n’importe quel pays. Beaucoup de bus sont en circulation pour rallier une ville à une autre, et comme il y a peu de routes, toutes les villes sont desservies. Le prix d’un transport en bus est dérisoire, il faut compter environ 0,75€ pour 100km parcourus. Bien sûr le confort et la rapidité sont des aspects à mettre entre parenthèse, mais prenez en compte qu’un tuktuk ou un taxi sont entre 10 et 20 fois plus cher. Et je ne plaisante pas, sur une même distance j’ai payé 200LKR (1,20€) l’aller en tuktuk et 15LKR (0,09€) le retour en bus. Evidemment ce ne sont que des petites sommes mais accumulées, la différence devient importante.


Sur la route pour Negombo, j’ai compris que je n’avais rien vu du pays et presque perdu mon temps sur ces deux premiers jours. De la verdure comme j’en ai rarement vu, des forêts de cocotiers, des chiens, des singes et même un varan qui traversent la route… voilà le Sri Lanka !


Départ 9h pour arriver à 16h, 3 bus différents, un peu de marche, 130km parcourus… Je ne le dirai jamais assez, le temps permet les économies d’argent ou… économiser de l’argent fait perdre du temps. Prenez-le dans le sens que vous voulez mais du temps, j’en ai. Alors j’en profite !


Dambulla, concrètement, il n’y a rien à faire et à voir en ville. Il faut descendre 2km au sud pour voir trace d’un magnifique temple dans une grotte. Aussi surprenant soit-il pour un pays qui fait raquer ses touristes jusqu’au dernier centime, l’accès au temple est gratuit. Une immense statue de Buddha en or vous accueille aux pieds de cette petite montagne, puis il faut grimper pour avoir un super point de vue et accéder à la grotte. C’est davantage pour les petits singes sur le trajet, la vue et le contexte particulier d’un temple dans une grotte que pour le temple en lui-même que ce lieu mérite d’être apprécié.


Et c’est juste en face que je trouve mon logement dans une guesthouse pas vraiment recommandable. Malgré la sympathie de l’hôte (allemande) et la location idyllique de la maison, l’énorme blatte qui a pris une douche avec moi (jamais vu une aussi grosse), les araignées et surtout les moustiques m'incitent à quitter les lieux rapidement. Malheureusement je suis en pleine saison des pluies donc des moustiques il y en a à la pelle.



Lion Rock, l’Uluru Sri Lankais

Depuis Dambulla il est très facile de se rendre à Sirigiya. 40 minutes de bus tout au plus. Sur place, l’attraction numéro 1 se nomme Lion Rock. Si je dois faire une comparaison, Lion Rock est au Sri Lanka ce qu’Uluru (Ayers Rock) est à l’Australie. Vous pouvez donc imaginer la portée symbolique de cet immense rocher. Tapez Sri Lanka sur Google et je suis certain que vous tomberez dessus dès les premières images.


Mais qu’a donc ce rocher de si particulier ? Sûrement pas l’impact religieux et sacré d’Uluru mais davantage dans son aspect historique. En haut de ce rocher, qui sort de terre de façon singulière, se trouve les vestiges d’un palace. Difficile d’estimer la date exact du palais puisqu’il ne reste que des ruines mais le musée aide à se rendre compte de la monstruosité qu’était ce lieu jadis.


L’appellation « Lion Rock » provient des deux pattes de lion visible à mi-chemin de l’ascension vers le sommet. Là encore, difficile d’être catégorique mais on peut très bien imaginer qu’un lion était sculpté dans la roche avant de se dégrader avec le temps. On parle tout de même du Ve siècle.


Pour accéder au jardin du palais (qui entoure le rocher), grimper jusqu’au sommet de celui-ci et comprendre un peu mieux son histoire dans la musée, il vous faut débourser 26€. Autant dire la somme la plus importante investie pour un seul lieu historique depuis… Uluru. Dans le mil ! A l’image de ce dernier, j’estime que Lion Rock ne peut avoir de valeur objective étant donnée sa portée historique et l’importance qu’il représente pour le pays. Mais je reste dans mon droit de penser que c’est un prix élevé surtout quand les locaux ne déboursent pas un centime.


Juste en face du Lion Rock se trouve le mont Pidurengala permettant d’avoir un peu plus de recul tout en gardant un formidable point de vue sur le légendaire rocher. Là encore l’accès (3€) est méprisable puisqu’il s’agit seulement de grimper en haut d’un mont. Depuis quand devrait-on payer pour ça ? Peu importe le prix, c’est une question de principe… Ok ils ont mis un buddha couché à quelques mètres du sommet, mais quand même. La vue au sommet est merveilleuse et que dire de plus à part que ce pays est… vert !



Au pays de Kandy…

Pourquoi ? Pourquoi en voyant le nom de cette ville j’ai pensé à ce vieux générique de dessin animé ? J’aurai pu partir sur un « Kandy shop » façon 50 Cents mais bon restons sur du soft si vous le voulez bien.


Avant toutes choses, je tiens à préciser que j'ai évité 2 lieux touristiques pour me garder du temps en montagne. Pas d'Anuradhapura et Trincomalee au programme. Pour le premier, célèbre pour ses ruines de temples, j'estime en avoir vu suffisamment après la Thaïlande, le Cambodge et la Birmanie. Pour le second, faire un gros détour pour des plages ne me semblait pas intéressant.


Kandy, ville de montagne située au beau milieu du Sri Lanka est un petit coup de cœur. Surtout au premier abord. Explication…


Déjà, on entre pleinement dans les montagnes. Son centre-ville et son lac sont entourés par des collines vertes où se trouvent les hôtels et maisons d’hôtes. Ce n’est peut-être pas un plaisir pour les jambes mais la vue quotidienne est magnifique.


Dans le centre, ce qui me plaît se sont les bâtiments à moitié coloniaux qui rappellent l’histoire du pays. Contrairement à Negombo et, sur une moindre mesure, Dambulla, Kandy a un passé, une histoire qui se lit sur les murs de la ville. J’entre enfin dans la partie « Inde » de mon périple. Tout ici me fait penser à l’Inde et j’aime bien cette atmosphère. Mais ne vous y trompez pas, j’ai toujours du mal avec la population.


D’ailleurs, sur ce point je vais vous faire une confidence. Ces derniers jours j’ai atteint un degré d’asociabilité que je pensais ne jamais atteindre. Où est passé le gentil Adrien, souriant et agréable ? Disparu. Je ne réponds plus à aucune sollicitation venant du monde extérieur sauf si celle-ci provient d’un touriste, d’une femme ou d’un enfant… je ne suis pas devenu horrible à ce point-là quand même. Je pense qu’il faut le vivre pour comprendre comment je peux en arriver là mais croyez-moi, c’est pour le bien de tout le monde si j’agis de la sorte. Entre les tuktuks, les vendeurs, les mendiants, les gens qui t’accostent, ceux qui disent te connaître… quasiment tout le monde au final, je ne peux pas faire un pas sans me faire emmerder. Donc aujourd’hui, ma démarche est simple : je me balade avec mes écouteurs, je fais mine de n’entendre rien ni personne, si quelqu’un y parvient, je ne parle pas anglais et je viens d’un pays où personne ne connait la langue : la Finlande. Promis, j’essaierai de redevenir quelqu’un de bien en rentrant en France.


Pour revenir à Kandy, il n’y a pas énormément d’activité mais on s’y sent bien. Avec ma technique sans faille, on peut se promener dans le centre près des monuments religieux, autour du lac où s’aventurer dans un sanctuaire forestier proche de la ville.


J’y suis resté 3 jours, c’est long mais ça fait du bien. Je loge dans une maison dans les collines. Celle-ci est propre, spacieuse, confortable et rappelle les maisons classiques que l’on a en France, on y est bien et après 5 jours d’un confort assez sommaire, c’est bon à prendre. Et puis, comme un vieux j’ai trouvé mon rituel dans un café du centre-ville : pendant 1h, je lis mon livre avec ma tasse de thé (0.15€) et mon gâteau au chocolat (0.42€). Ah les Sri Lankais, des chefs en pâtisserie !



Et voilà, déjà une semaine ici. La météo est très mitigée mais pas trop dérangeante jusqu’à présent. Demain je prends la direction de Nuwara Eliya au milieu des plantations de thés et avec un thermomètre proche des 15°C. Il va faire froid !

bottom of page