Guatemala (part 1) - Lago Atitlan & Antigua
- Adrien Rigaut
- 12 nov. 2018
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 sept. 2021
Un petit mois au Mexique et me voici déjà à la découverte d’un nouveau pays en mode express puisque je n’y passerai « que » 2 semaines. Mes objectifs : le plus beau lac au monde, un volcan en éruption, une nature époustouflante et la plus grande cité maya de la planète. Alors ne perdons pas de temps et allons découvrir le Guatemala !
Atitlan, le plus beau lac du monde
Si ça ce n’est pas un titre accrocheur. Après un passage de frontière chaotique entre le Mexique et le Guatemala qui m’aura pris plus de 16h (voir les anecdotes), me voici arrivé à Panajachel, l’un des nombreux villages qui entourent ce fameux lac d’Atitlan. Ce nom ne vous dit peut-être rien et pourtant, perché à 1500 mètres d’altitude, entouré par 3 volcans, une nature montagneuse verdoyante et donc une dizaine de village, Atitlan est officieusement présenté comme le plus beau lac au monde. Si je ne peux pas être 100% d’accord avec cette dénomination, je la cautionne pour de multiple raison.
Le lac en lui-même est magnifique, propre et dépourvu de stations balnéaires qui auraient pu s’y installer. Tous les hôtels se fondent parfaitement dans le décor et l’impact humain reste modeste.
Les volcans, bien évidemment apportent la touche de charme qui fait toute la différence. Ces trois pics triangulaires, qui semblent jouer avec les nuages, se trouvent au sud du lac et s’apprécient depuis la côte nord. Ils se nomment San Pedro (3020m), Toliman (3160m) et Atitlan (3540m).
Le transport est également une chose géniale dans ce lieu unique. Oubliez le transport routier classique, il n’y en pas car il n’y a pas de routes entre la plupart des villages. Le transport se fait en bateau par colectivos qui passent de village en village. J’en aurai visité 3.
Le premier, Panajachel, a été choisi un peu par défaut puisque c’est la ville d’arrivée du bus depuis San Cristobal de las Casas au Mexique. Mais qui dit par défaut ne dit pas forcément de mauvaise facture. Au contraire, on trouve de tout dans ce bel endroit avec beaucoup d’artisanats et une vue spectaculaire sur le lac… surtout lors du coucher du soleil !
Le second, San Pedro (Q25 – 2,5€ en bateau), est à l’opposé de Panajachel. Ça tombe bien, ça permet de traverser tout le lac et de l’apprécier à sa juste valeur. San Pedro c’est le plus grand village d’Atitlan où vit la population et où passent peu de touristes. Il faut dire que la ville, malgré une charmante rue principale, n’est pas très attractive. Il faut prendre de la hauteur pour contempler de nouveau le lac. Il est également possible de faire l’ascension du volcan San Pedro, mais il vaut mieux partir de bonne heure. A 12h, il était déjà trop tard…
Le troisième, San Marcos (Q10 – 1,1€ depuis San Pedro), est le village le plus célèbre du lac et le plus touristique aussi. Cet endroit s’est créé une image hippie, totalement nature, en mode « fuck le système ». Mais ne vous y méprenez pas. Derrière cet esprit Babylone, se cache un business qui ne cesse de fleurir et d’attirer les gens fortunés en quête de tranquillité peu importe le prix. Tout est beau, tout est nature, tout est en bois mais tout semble à des années lumières pour un backpacker comme moi.
Alors, plus beau lac du monde ou pas ?
Antigua Guatemala, du colonial à l’état brute
Et oui, je vais (encore) vous présenter une ville coloniale. Je vais être franc, je suis un grand fan de l’architecture, des couleurs et du charme d’une ville au passé colonial mais… à force d’en visiter, il y a comme une sorte de lassitude puisqu’elles se valent toutes. Alors pourquoi venir jusqu’à Antigua ?
C’est une des seules villes qui a gardé les vestiges religieux des catastrophes naturelles qu’elle a subi. Ainsi, suite au tremblement de terre de 1773, les églises sont restées à l’état de ruine et peuvent se visiter tel quel. Seule la sublime église de la Merced a été fondée depuis pour devenir le point de référence religieux d’Antigua.
C’est une capitale gastronomique et artisanale qui attire de nombreux curieux nationaux et étrangers le temps d’un week-end voir plus.
C’est une ville au centre d’une région exceptionnelle. Dominée par les volcans, les activités ne manquent pas depuis Antigua. Beaucoup posent leurs affaires ici pour réaliser l’ascension d’un volcan, découvrir le lac Atitlan (à 2h), visiter la capitale Guatemala City (à 1h30) ou le plus grand marché d’Amérique Central à Chichicastengo (à 3h).
Et si ce n’est suffisant pour vous convaincre de rester, il suffit de faire un tour au Mirador de la Cruz pour voir la ville avec le Volcan de Agua en fond. Pas mal comme paysage ?
Atacenango, l’ascension d’un volcan en éruption
J’en ai parlé juste au-dessus, les activités sont légions sur Antigua. Je me suis laissé tenter par l’ascension du volcan le plus haut de la région : Atacenango. Deux jours, transport, guide, nourriture, équipement de camping, entrée dans le parc national pour Q300 (33€) en passant par une des agences de la ville. Le volcan n’a pas été choisi au hasard puisqu’il offre une vue imprenable sur le volcan del Fuego, encore en activité…
Le départ se fait depuis le centre d’Antigua où une navette m’amène à l’entrée de la randonnée (1h de route). Découverte du groupe composé d’Australiens, Suisses et Allemands mélangés à un tour opérateur de 12 portugais et 3 guides. C’est parti pour les premiers mètres d’ascension sous un beau soleil… mais la pente est raide de chez raide.
En entrant dans la partie boisée, le soleil laisse sa place à d’importants nuages qui ne présagent rien de bon. La visibilité est médiocre mais l’ensemble offre un décor mystique loin d’être désagréable.
En passant de l’autre côté du volcan, après 6,5km de marche et 1300 mètres de dénivelé positif, nous arrivons au campement. Les nuages sont toujours là mais on voit bien l’impressionnant volcan del Fuefo qui crache régulièrement une épaisse fumée noir. Sublime !
En parlant de sublime, le coucher de soleil l’a été tout autant… et le spectacle ne fait que commencer.
Puisque c’est lorsque la nuit tombe, que tout devient obscur, que l’on peut distinguer parfaitement la lave qui s’échappe du volcan. Des explosions de couleurs rouge/orange assorties à un bruit qui fait froid dans le dos. Nous somme à 2 bons kilomètres à vol d’oiseau du sommet du volcan del Fuego, on ne sent aucunement la chaleur de celui-ci, même si elle serait la bienvenue. A 3700m il fait froid et la nuit s’annonce très courte. Demain, réveil à 3h45 pour subir les derniers mètres jusqu’au sommet du volcan Acatenango (3976m d’altitude).
Comme imaginé, la nuit a été très courte et compliquée (4 dans une tente de 2-3, tapis de sol pour matelas). Ascension de nuit des derniers mètres jusqu’au sommet. Très compliqué dans l’obscurité totale, l’inclinaison, la terre et le froid n’aidant pas. Arrivé au sommet, beaucoup de vent (frigorifique) et de nuages. Jusqu’à ce que…
Il n’y a pas de mots lorsque les nuages disparaissent. Lorsque depuis le sommet on voit aussi bien le lac Atitlan, qu’Antigua, que Guatemala City et que les dizaines de volcans de la région avec celui del Fuego face à nous. Les larmes montent lorsque le soleil se lève et que les couleurs se mélangent dans le ciel et sur tout le paysage. Des larmes à cause du froid ou de l’incroyable beauté que m’offre une fois de plus Dame Nature ? Je ne sais pas. Mais lorsque mon regarde se tourne de nouveau après le bruit d’une nouvelle explosion du Volcan del Fuego et que je vois cette lave s’échapper, je me dis qu’il ne peut rien m’arriver de mieux pour clôturer ce voyage. Une première once de nostalgie…
La descente a été très appréciable pour retrouver de la chaleur petit à petit. Je jette un dernier regard sur ce si beau volcan avant d’entamer l’interminable marche retour jusqu’au bus. Une horreur pour les genoux tant cette descente est raide (logique puisque c’est le même chemin que pour la montée). Je profite d’un ciel totalement dégagé pour apprécier le paysage caché par les nuages à l’aller.
Retour à la case départ en croisant de nombreux groupes entament leur ascension… Et ils semblent déjà souffrir. Ils ne sont pas au bout de leurs peines.
J’étais rentré dans un mode où je n’arrivais plus à m’émerveiller de ce que je découvrais pendant mon voyage, cette expérience m’aura redonné un sacré coup de fouet. Je suis prêt et plus motivé que jamais pour attaquer ma dernière ligne droite !
Mes adresses
Sur Panajachel : Dulce Sueños (Q50 – 5,2€ la nuit). Légèrement en retrait du centre de Panajachel, cette auberge offre un calme et un jardin exceptionnel… Et c’est à peu près tout. Pour le reste, la literie est très inconfortable, la salle d’eau peu moderne, le wifi passable et la cuisine peu équipée. En bref, ce n’est pas la meilleure adresse de Panajachel.
Sur Antigua : Adra Hostel (Q76 – 8,5€ la nuit avec petit-déjeuner). Ce qu’il se fait de mieux pour une auberge. Un dortoir avec de l’intimité, un wifi excellent, une salle de bain propre et moderne, un espace commun sublime, un petit-déjeuner complet, un personnel agréable et le tout à 5 minutes à pieds de la place principale. Que demandez de plus ?
Les anecdotes de la semaine
Encore un passage frontalier d’anthologie !
7 à 8h qu’ils disaient à l’agence quand j’ai réservé mon billet de bus jusqu’à Panajachel depuis San Cristobal. Départ 7h. Une matinée sans encombre côté mexicain jusqu’à l’approche de la frontière. Un barrage (pacifique) fait par une centaine de manifestants protestant contre la venue des honduriens et guatémaltèques sur leur territoire. Route coupée, obligé de prendre une navette pour passer la frontière. Mexique, check (contre une taxe de 500Mx – 22€). Guatemala, check (en regardant Naples-PSG avec les douaniers). Et puis une longue attente jusqu’à l’arrivée du bus côté Guatemala. Après 1h, il arrive… pauvre chauffeur, c’était sa première fois. Il est parti à 6h ce matin, n’a pas pris le temps de se reposer, s’est occupé seul de mettre nos valises sur le toit en plein caniard (on lui a filé un coup de main tout de même), avant d’attaquer la route du retour sans en connaître le chemin (comme c’était sa grande première). On a roulé au pas jusqu’à l’intersection menant à Panajachel. Ici de nouveau un changement de bus pour arriver (enfin) à bon port… à 23h ! 16h de transport, quelle journée !
Pas équipé pour affronter le froid
« Tiens maman, je n’en aurais plus besoin maintenant, je ne voyagerai plus dans le froid. » Je me rappelle poser dans la valise de mes parents manteau, gants, bonnet, colant… Bref, tout ce qui aurait pu me servir au sommet du volcan Atacenango. Au lieu de ça, je me suis pointé en polaire (plus 2 t-shirts et un sous-pull) sous 0°C (ressenti -10 à -15°C) où la bonté et la gentillesse des guides (prêt d’une paire de gants et d’un bonnet) m’auront sauvé de la congélation.
Comments