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Mexique (part 5) - San Cristobal de las Casas

Après mon marathon de ces derniers jours, il est temps que je me pose. Et j’ai choisi San Cristobal de las Casas pour ça.


San Cristobal de las Casas, comme un air de Cusco

Dans les hauteurs des montagnes de la région Chiapas, se trouve un plateau où a été fondée la première ville de la Nouvelle-Espagne en Amérique continentale (du temps des conquistadors) : San Cristobal de las Casas, à 2200 mètres d’altitude. Depuis sa construction en 1543, la ville a souvent changé de nom jusqu’à garder ceux du fondateur « San Cristobal » et du premier évêque défenseur des indigènes Bartolomé « de las Casas ».

Passé ce bref rappel historique, on se met à adorer cette ville magnifique dont l’ambiance générale, le climat et les édifices font penser à Cusco au Pérou.


D’abord les édifices religieux, ils sont en grand nombre ici mais malheureusement tous en rénovation suite à un tremblement de terre qui aurait abîmé ces vieilles bâtisses.


Ensuite l’artisanat prend une part considérable à San Cristobal. Il y a énormément de marché aux 4 coins de la ville, sans compter les nombreuses petites boutiques. On y vend beaucoup de textiles, très colorés, des bijoux, l’ambre étant la pierre locale, et des sucreries au niveau du Mercado de los Dulces.


La ville est haute en couleurs avec les façades des maisons travaillées avec des couleurs vives, et quelques zones avec des graffitis mettant en scène quelques croyances aztèques et mayas, l’importance du maïs ou encore le mouvement zapatista. Ce mouvement, qui doit son nom à Emiliano Zapata, l’un des principaux acteurs de la Révolution mexicaine, est révolutionnaire politico-militaire (sans être considéré comme une guérilla) et dans la défense des peuples indigènes face à la pauvreté.


L’ambiance dans la ville est un point essentiel au charme de San Cristobal de las Casas. Il y a 2 principales rues piétonnes dans lesquelles on retrouve beaucoup de bars et restaurants dans un climat doux la journée et frais le soir. Les artistes de rues inondent et donnent encore plus de vie à ces rues piétonnes.


San Cristobal étant entouré par la nature et la verdure, il est facile d’accéder à pieds dans les quelques lieux boisés aux alentours.


Seul bémol, mais il est valable dans la plupart des villes d’Amérique latine, la circulation en ville qui gâchent un peu le tout.


Depuis San Cristobal de las Casas, différentes activités extérieurs sont réalisables : canyon, lac volcanique, cascades, villages indigènes, villages coloniales ou encore villages zapatistas. Je ferai le canyon et un village indigène.


Cañon del Sumidero, grande dame nature

L’endroit le plus incontournable d’un séjour sur San Cristobal c’est sans aucun doute le Canyon de Sumidero. Situé à côté de la ville de Tuxtla (1h de route) il est recommandé et recommandable de passer par un tour car beaucoup plus économique et pratique (330Mx – 15€, transport, bateau, entrées).


La première partie du trajet se passe dans le canyon, par voie fluviale : le Rio Grijalva. Une longue balade de 2h sur cette rivière qui nous amène dans un premier temps à la découverte de la faune. On distingue 2 singes (dont un avec un traceur) et 2 crocodiles (dont un qui a tout l’air du crocodile en plastique) au milieu des falaises qui se font de plus en plus grandes…


Puis nous passons dans la partie vertigineuse du canyon. Les falaises atteignent jusqu’à 1000 mètres de hauteur ! On se sent tout petit, ridicule, face à cette immensité. Au milieu de toute cette grandeur, une cave avec la Vierge de Guadaloupe, sorte de pèlerinage pour les habitants de la région.


Enfin nous arrivons à l’endroit le plus beau du canyon : sa cascade. Une chute d’eau absolument sublime que je ne commenterai pas… les photos le feront pour moi. Le parcours en bateau se termine jusqu’à un barrage avant de revenir jusqu’au port.


La deuxième partie de la journée se passe en haut du canyon, au-dessus des 1000 mètres de déniveler avec, forcément, une vue à couper le souffle !


On termine la journée en faisant un rapide arrêt dans le village de Chiapa de Corzo avec sa place principale et ces quelques boutiques d’artisanat.


Un tour magnifique qui n’a qu’un seul bémol : l’extrême insalubrité du fleuve Grijalva avec des tonnes et des tonnes de déchets dans l’eau…


San Juan Chamula, village indigène et cérémonie improbable

A 15 petites minutes de San Cristobal en colectivo se trouve le village de San Juan Chamula. Perché dans les montagnes, il est principalement peuplé d’indigène, une communauté maya appelé Tzozil. Ils sont reconnaissables par leur vêtement en laine d’agneau souvent noir. Ici, pas de police, le peuple impose sa loi et le touriste doit s’y plier.


Nous sommes arrivés un dimanche, jour de marché, avec beaucoup de vie dans le centre-ville. Mais l’intérêt même de la ville se passe dans son église, San Juan Bautista. Une belle façade, joliment décoré et à l’intérieur une cérémonie absolument improbable. Il va falloir vous imaginer la situation car les photos étaient interdites.


En entrant (25Mx – 1,15€), on est tout d’abord surpris par l’agencement et le mélange religieux. Il y a un mix d’éléments catholiques et de croyance maya. Pas de bancs mais un tapis d’épines de sapins censés représenter la montagne où les indigènes priaient avant l’arrivée des espagnols.

Il faut imaginer le lieu comme un hôpital. Je m’explique. Dans leur croyance, si l’on tombe malade, c’est que l’on a fait quelque chose de mal. Les soins médicaux étant hors de prix pour de nombreuses personnes, ils vont chercher leur guérison dans les prières, comme pour se faire pardonner de leur pêché. D’autres viennent prier seulement pour rester en bonne santé.

Comment ça marche ? Une personne est malade, elle vient seule ou en groupe avec un Ilol (un guérisseur). Des bougies sont posées à même le sol avec une graduation des couleurs (blanc si la maladie n’est pas grave, de couleur si c’est plus inquiétant). Le ou la malade tient une poule pour les filles ou un coq pour les garçons. La personne transmet sa maladie à l’animal grâce aux prières et au guérisseur. Puis l’animal est sacrifié puisqu’il a absorbé le virus du malade. Le guérisseur, lui, rejette la maladie qu’il a en partie absorbé grâce à l’alcool local souvent mélanger avec le soda (l’alcool brûle la maladie, le soda la rejette du corps par un rot).

Ça vous laisse plus ou moins imaginer ce que j’ai vu et vécu. Avec un endroit dans lequel il y a énormément de fumer, beaucoup d’énergie, de gens parfois possédés, souvent alcoolisés à ne plus pouvoir bouger, d’autres fument une cigarette le plus naturellement possible… mais on est dans une église ! Incroyable.


Le cimetière est également un endroit incontournable de la ville car il n’y a pas de pierres tombales. Un monticule de terre et des épines de sapins recouvrent les corps. Les croix de couleurs permettent de connaître l’âge de la personne décédée (blanc pour un enfant, vert pour un adulte, noir pour une personne âgée).


San Juan Chamula… Qu’elle ville !


Mes adresses sur San Cristobal de las Casas

Se loger

Planet Hostel (111Mx – 5€ la nuit avec petit-déjeuner). Excellente adresse dans le centre de San Cristobal (10mn à pied de la place principale). Une cuisine, des terrasses, un bon petit-déjeuner, un dortoir propre, un personnel agréable et une bonne ambiance générale. Il ne manque pas grand-chose à cette auberge si ce n’est un wifi un peu plus rapide.


Se restaurer

Les choix sont légions, j’ai pu tester de nombreux restaurants à des prix très abordables, des buffets qui ne coûtaient rien, mais j’en ai retenu deux qui font la différence.

El Caldero (90Mx – 4€ le plat). Jamais je n’aurai pensé écrire ça de ma vie… Mais ce restaurant, spécialisé dans les soupes (!!!) est absolument délicieux et généreusement copieux. On ressort heureux d’avoir goûté et apprécié cette spécialité locale.

Funcky burritos (70Mx – 3€ le burrito). L’excellence de ce resto-bar vient dans sa spécialité, les burritos, avec une carte et des choix divers et variés, mais c’est aussi un cadre convivial et funcky (comme son nom l’indique) avec des jeux de société à table, un flipper, une table de ping-pong et de la musique disco !


Boire un verre

Avec Halloween (Dia de los Muertos), j’ai pu faire pas mal de bars et beaucoup ont de belles promotions (2x1 cocktails)… Mais dans tout cela, il y a un qui se détache facilement.

Mudra gallery (20Mx – 1€ le verre). Je ne sais même pas si c’est le nom officiel du bar… ou plutôt de la terrasse. C’est le plus bel endroit pour contempler la ville et profiter du coucher de soleil. L’ambiance y est très simple au même titre que la carte (ça dépend ce qu’il y a en stock) : café, thé, eau du jour et bière, le choix est restreint mais est-ce réellement pour ça que l’on vient ici ?



Mes anecdotes de la semaine

Dias de los muertos

Il faut forcément que je vous parle de fête des morts au Mexique. Tout du moins comment ça s’est déroulé. D'un point de vu purement festif, je n’ai pas été déçu. Mais point de vue culturel et traditionnel, c’est une autre histoire. Pour être franc, le Chiapas n’est pas la région où il faut être pendant cette période, Oaxaca et Mexico City sont les deux lieux de références. A San Cristobal de las Casas, il y a eu quelques défilés de groupes indépendants, des floraisons dans les rues, des présentoirs commémoratifs chez les particuliers, le jour des enfants le 01/11 et le jour des adultes le 02/11. Tout le monde est maquillé façon La Catrina et tout le monde fait la fête. Comme pendant Halloween…


Mexique, le pays des ralentisseurs

S’il y a bien une chose sur laquelle le Mexique n’est pas avare, ce sont les ralentisseurs de type dos d’âne. Il y en avait beaucoup sur le Yucatan, un peu moins dans le Campeche, mais au Chiapas, dans une zone montagneuse où il y a de nombreux petits villages, les ralentisseurs poussent comme de la mauvaise herbe. Par secteur, il y a plus de 10 dos d’ânes sur moins d'1km ! Et ce n’est pas ceux que l’on a en France, obligation de repasser la première pour franchir l’obstacle le plus souplement possible.


Comme on se retrouve, 2 jours... ou 6 mois plus tard

L'itinéraire au Mexique étant plus ou moins le même, j'ai rencontré certaines personnes sur Mérida, Calakmul, Palenque jusqu'à tous les retrouver à San Cristobal pour ne former qu'un seul groupe. Un groupe qui s'est agrandi avec Nacho, un ami argentin rencontré en Bolivie quand je voyageais avec mon frère... Que le monde est petit me direz vous :-)


Voilà, ce cinquième article signe la fin de mon séjour au Mexique. Un peu plus de 3 belles semaines où j’aurai encore vécu et vu des choses formidables avec un goût d’inachevé car il me reste encore toute la partie nord du pays à découvrir… un prochain voyage, qui sait ?


Direction le Guatemala pour mes derniers jours d’aventure en Amérique !

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