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Mexique (part 4) - Campeche, Calakmul, Bacalar & Palenque

J’avais appris à prendre mon temps sur l’ensemble de ce voyage, avec des petits coups de boost nécessaires par endroit pour découvrir chaque recoin d’un pays. Le Mexique ne déroge pas à la règle. Tranquille depuis le début, je suis contraint d’accélérer la cadence pour arriver sur San Cristobal le 31 octobre, 1er jour officiel de la Fête des Morts. Je quitte Merida, nous sommes le 26 octobre… Alors ne perdons pas de temps pour une mission 4 jours chrono !


Campeche, couleurs dans les remparts

C’est de là que l’idée de réaliser un marathon de 4 jours commencera. Mais avant de revenir sur la stratégie adoptée, laissez-moi vous présenter cette divine petite ville.

Campeche est une ville portuaire que je classerai à mi-chemin entre Saint Malo et Carthagène des Indes. Pourquoi Saint-Malo ? Parce que la ville s’est bâti autour de rempart pour prévenir les attaques des Pirates. Toute l’histoire coloniale de Campeche se résume d’ailleurs autour des Pirates. Pourquoi Carthagène ? Pour les couleurs magnifiques de l’ensemble de ses maisons et édifices. Un régal que de se balader dans la vieille ville classé au Patrimoine de l’UNESCO. Seul bémol, le trafic trop important des voitures qui entachent un décor digne des plus grands films.


Campeche est également le nom de la région, au même titre que Yucatan, qui abrite la 2ème plus grande cité Maya : Calakmul. L’accès est très compliqué (4h de route dont 1h sur chemin accidenté), c’est pourquoi il est préférable d’y aller en groupe (500Mx – 23€ transport et guide sans les entrées) ou en chauffeur privé (1500Mx – 68€). Forcément, en saison basse, aucun groupe ne part et c’est l’option chauffeur privé qui est recommandée.

Autre option, celle d’y aller par ses propres moyens en se rapprochant du site avec la ville de Xpujil (5h de bus pour 320Mx – 14,5€) et d’y aller en colectivo le lendemain (300Mx – 13,5€ pour 4h de transport aller-retour et 4h d’attente sur place).

J’ai opté pour la 2ème option.


Mon logement sur Campeche : Viatger Inn (250Mx – 11,5€ la nuit). Les hébergements sur Campeche sont assez cher et celui-ci fait partie des plus économiques, c’est dire ! L’auberge est propre, moderne, très bien située, très bon wifi et le petit déjeuner inclus peut être copieux (libre-service)… mais le prix, surtout en saison basse, pour un dortoir de 14, me semble abusif.


Calakmul, ouvrez et entrez dans le Livre de la Jungle

Direction Xpujil pour passer la nuit sur place et être prêt pour arriver tôt sur Calakmul le lendemain. Il n’y a rien de spécial à découvrir sur Xpujil, un village au milieu de la jungle envahi par les moustiques.


Après une nuit chaotique, je pars avec 2 grenoblois et une mexicaine jusqu’au ruine de Calakmul. Un premier péage pour la communauté, un second pour la protection du parc, un dernier pour le gouvernement (total de l’entrée : 188Mx – 8,5€) et nous voici au niveau de ces ruines perdues au milieu de nulle part.

Pour l’histoire, Calakmul a pour signification Maya « deux (ca) pyramides (mul) à côté (lak) » comme les deux principales pyramides qui dominent le site. Deux structures sur les 6750 qui ont été recensées depuis la découverte des premières ruines en 1932. On parle ici de la 2ème plus grande cité Maya (derrière celle de Tikal au Guatemala) dont la population était estimée à 50 000 personnes. L’histoire, c’est mignon, mais en réalité, ça donne quoi ?


C’est un bijou, un diamant à l’état brut, une merveille d’histoire englouti par la nature. Sur les premiers mètres du circuit, on comprend vers quoi on se dirige : un mélange de ruines et de nature, parfois l’un à côté de l’autre, parfois l’un dans l’autre. Les racines des arbres implantés au milieu des pierres… C’est presque irréel et pourtant.


Et puis le chemin continu, on se prend quelques branches sur la tête… En levant les yeux, une colonie de singes « araignées » passent par-dessus nous. Ça me fait penser un peu aux temples d’Angkor au Cambodge, sauf que là on est vraiment en pleine nature, plongé dans la jungle. Quelques mètres plus loin, toujours des ruines, encore quelques singes, et ces racines que je continu à trouver incroyable.


Au loin, des énormes cries nous interpellent. Un jaguar ? Un bruit de moteur ? Le bruit se fait de plus en plus insistant au fur et à mesure que l’on s’en approche, jusqu’à ne plus s’entendre. Qu’est-ce que c’est ? On distingue des singes en haut des arbres mais ils semblent bien trop petits pour réaliser un son aussi puissant. Et pourtant ce sont bien eux, ces petits singes appelés « singe hurleur ». Là encore, impressionnant.


On termine le parcours par les visites des Structures 1 et 2, soit les deux plus grandes pyramides du site (50 et 45 mètres de hauteur). Celles qui ont donnés le nom Calakmul. La vue d’en bas et surtout au sommet nous font rendre compte de l’immensité de ses constructions mayas et l’engloutissement quasi-total du site par la jungle.


D’autres espèces animales nous accompagnent pour ressortir de la Biosphère de Calakmul dont deux toucans… Histoire de terminer cette journée en beauté.


Xpujil se situe à 380km de Palenque à l’Ouest, mais aussi à 120km de Bacalar à l’Est… La tentation est trop forte d’être aussi prêt de ce lieu, que tout le monde me conseil, sans y faire une petite escale. Direction donc Chetumal (ville voisine de Bacalar) pour y passer la nuit.


Mon logement sur Xpujil : El Maya Hotel (200Mx – 9€ la nuit). Il n’y a pas d’auberge sur Xpujil, il s’agissait donc de trouver l’adresse la plus économique. En face du terminal de bus, l’hôtel rencontré en vaut pour son argent : assez insalubre, beaucoup d’humidité et peu confortable… L’accueil a néanmoins été très bon et Abel, l’hôte, m’a aidé pour l’organisation de l’expédition sur Calakmul.


Bacalar, la ville (presque) magique

Une nuit à Chetumal, d’où je partirai cette nuit pour Palenque, mais on y reviendra. C’est parti pour Bacalar pour la journée. Un « One shot » qui va s’avérer plus compliqué que prévu avec un déluge de pluie qui s’abat sur la région. Un tel torrent qui remet en cause mon expédition dans la ville magique, comme l’on surnommé les mexicains. Alors, malgré la pluie, je tente ma chance.


Arrivé sur place, j’ai regretté 30 minutes. Le temps de me faire tremper et de rencontrer un capitaine de bateau proposant une expédition de 2h sur le lac de Bacalar. Parce qu’on ne vient pas à Bacalar pour sa ville ou ses ruines. Non. On vient ici pour s’émerveiller devant ce grand lac bleu turquoise, ses cenotes à même le lac, ses oiseaux, ses balançoires dans l’eau offrant un cadre idyllique à n’importe quel hôtel se trouvant en bord de côte. Alors quoi de mieux pour découvrir le lac que de le parcourir en bateau ? Le risque est grand vue la météo, mais pour 200Mx (9€) il serait dommage de ne pas le tenter.


Me voici donc embarqué avec à bord des suisses, des chiliens et des mexicains pour une « croisière » qui commence par la Black Cenote. Pas de trou visible à première vue, mais quand le capitaine nous explique que sous nos pieds on est passé directement de 1 mètre à 100 mètres de profondeur, il n’y a pas de doute, c’est une cenote !


On passe ensuite par d’autres cenote Esmeralda et Cocalitos, des magnifiques complexes hôteliers et l’île aux oiseaux (peuplée en mars et avril).


Enfin, on termine par le canal des Pirate. Ceux-ci arrivaient depuis la mer des Caraïbes pour attaquer Bacalar par ce canal. Quelques bloques de pierres abandonnés, tagués, sur lesquels on peut monter pour la vue et pour plonger dans cette eau magnifique. Une eau également appelée celle des 7 couleurs pour son sable (glaise ?) à se tartiner sur tout le corps pour des soi-disant bienfaits. Comme un bain de boue… mais de sable.


Le centre-ville de Bacalar se résume à son fort qui a été construit pour faire face aux pirates et quelques graffitis bien colorés.


La pluie n’aura finalement été présente que par intermittence mais jamais aussi intensément que le matin en arrivant. Du coup j’ai pu pleinement profiter de Bacalar même si un peu de soleil aurait été le bienvenu pour sublimer un lac déjà magnifique.


Retour sur Chetumal dans l’après-midi pour prendre mon bus à 2h10 du matin en direction de Palenque, ultime étape de ce marathon avant d’arriver sur San Cristobal de las Casas.


Mon hébergement sur Chetumal : Hostel Manik (200Mx – 9€ la nuit en dortoir). Auberge propre, spacieuse, wifi correct, parfaitement située à côté du terminal de bus. Ça c’est pour les points positifs. Pour le négatif… tout tourne autour de l’argent ! La nuit pour un dortoir dans une ville peu touristique est très chère, surtout sans le petit-déjeuner inclus. Si l’on souhaite laisser son bagage la journée il faut payer (10Mx – 0,45€ de l’heure), du jamais vu dans toutes les auberges que j’ai pu faire. Si l’on souhaite rester en attendant son bus et profiter du wifi, des parties communes et des toilettes, c’est 100Mx (4,5€) de plus… Du grand n’importe quoi ! Si vous passez par là, vous êtes prévenu.


Palenque, la bouffée d'oxygène

Une nuit de bus depuis Chetumal pour arriver sur Palenque, l’entrée d’une zone montagneuse mexicaine. Et forcément, quand j’entrevois les montagnes, je suis heureux ! Allons découvrir ce que nous réserve cette belle région.


Palenque est avant tout connu pour ses ruines du même nom. Les touristes y viennent en masse depuis le centre-ville pour contempler cette ancienne cité maya qui se différencie des autres pour son relief. En effet, les temples, tombeaux, palaces et autres ruines se trouvent à même une montagne qui domine toute la vallée.


Comme sur Calakmul, il est possible de grimper sur la plupart des temples pour prendre de la hauteur et avoir une vue globale de la cité. L’entrée (104Mx – 4,7€) inclus également la visite du musée où est exposée une tombe grandeur nature et magnifiquement restaurée.


L’autre grande activité de la région ce sont les cascades. Forcément avec une région montagneuse, difficile d’y échapper. Et il y a du choix.


La plus proche de Palenque se nomme Cascadas Roberto Barrios (30Mx – 1,3€ l’entrée). Ici, on a un spot naturel sublime avec un nombre invraisemblable de petites cascades et de bassins où l’on peut tranquillement se reposer. Une journée ne suffit pas à découvrir et profiter de l’ensemble du site qui me rappelle fortement le Laos…


Un peu plus au sud et à une bonne heure de Palenque, on retrouve la grande chute d’eau de Misol-Ha (20Mx – 1€). Un bel endroit, classique pour une cascade, mais toujours agréable à voir.


Enfin, en continuant sur la même route que la précédente cascade, on arrive jusqu’à Agua Azul (40Mx – 1,8€). L’endroit est totalement fait pour les touristes avec une centaine de boutiques et restaurants, mais la merveille naturelle de ces chutes d’eau est grandiose. Si, à cette période de l’année, l’eau n’est pas aussi bleue qu’espérer, il n’en reste pas moins que les chutes d’eau sont formidables et surtout en grande quantité.


En bref, Palenque est une région immanquable car magnifique !


Mes adresses sur Palenque

Casa Janaab (150Mx – 7€ la nuit) : l’adresse la moins cher rencontré sur Palenque pour des prestations plus que correct. L’auberge est récente, très confortable et très propre. Le wifi de qualité. Pas grand-chose à redire si ce n’est qu’ils sont durs en négociation.

Café Jade (100Mx – 4,5€ le petit-déjeuner) : pour le coup j’ai fait craquer le budget mais après une nuit de bus, j’en avais besoin et j’ai bien fait. Quel petit-déjeuner, aussi bon dans la quantité que dans la qualité. Je ne peux que vous recommander de venir ici.

Tropi Taco (90Mx – 4€ le plat) : en se baladant au hasard dans le centre de Palenque (qui se résume à une rue principale) je suis tombé sur ce restaurant qui propose des plats de plusieurs viandes mélangés avec quelques légumes et du fromage, accompagnés de galettes de maïs et diverses sauces… C’est gras mais qu’est-ce que c’est bon !

Ha Ki (70Mx – 3€ le cocktail) : face à la place, ce petit Coffee Bar ne paye pas de mine mais les cocktails y sont délicieux, surtout le Mojito ! Un endroit parfait pour terminer une journée de cascades/ruines en beauté.


Prochaine destination qui devrait être la dernière au Mexique : San Cristobal de las Casas ! Je me réserve le droit de changer mes plans au dernier moment en fonction de l’évolution de la situation au Guatemala.


Les anecdotes de la semaine

C’est quoi ces changements d’heure ?!

Au Mexique aussi on passe à l’heure d’hiver… mais pas partout. Dimanche, j’étais prêt à 7h30 (au lieu de 8h30 convenu avec le guide) pour visiter Calakmul. J’ai mis 45 minutes à comprendre que l’on avait changé d’heure et que j’aurai pu rester 1h de plus au lit. Tant pis ! Le soir, je pars de Xpujil pour arriver à Chetumal à 22h… et bien non, encore faux ! Ici on ne change pas d’heure. Allez y comprendre quelque chose.


Escorter par la police…

Le trajet menant de Palenque jusqu’à San Cristobal est affreusement long et nous fait passer dans les montagnes. Après les cascades de la journée, le bus nous conduit de nuit pour arriver dans le Chiapas (région de San Cristobal). Jusqu’ici rien de plus normal. Sauf qu’il n’est pas recommandé de conduire de nuit, encore moins pour les touristes. Cette portion de route a fait l’objet d’un « braquage » l’année dernière sur un bus de touristes. Depuis, pour éviter toute récidive, les bus partent en groupe et sont escortés par la police mexicaine. Scène hallucinante mais on ne rigole pas avec la sécurité !

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