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Cuba (part 2) - Baracoa

Après 4 jours sur Santiago de Cuba, je continu ma route dans l’Est du pays avec Baracoa, un petit village ravagé par l’Ouragan Mathew passé il y a tout juste 2 ans et qui s’est vite reconstruit pour pouvoir accueillir de nouveau les touristes. Un endroit où je ne pensais rester qu’une nuit et pourtant…


5h de route entre Santiago de Cuba et Baraoca à travers un massif montagneux magnifique et qui illustre à quel point ce-dernier est coupé du reste du pays.


Baracoa, un village en reconstruction

C’est une sensation assez bizarre qui né quand on arrive et quand on se balade au centre de Baracoa. D’un côté des bâtiments très récents avec des couleurs vives (car récentes) avec pour exemple mon hébergement ou encore le centre-ville piéton. D’un autre côté les débris et les séquelles encore douloureuses de l’Ouragan Mathew. Le contraste est saisissant et se voit parfaitement lorsqu’on se dirige sur le mirador de l’hôtel El Castillo.


Mais plus qu’un centre charmant, Baracoa c’est avant tout une région exceptionnelle où la nature est reine.


Baracoa – Maguana, la belle balade à vélo

21km séparent Baracoa de la plage de Maguana, considérée par les cubains comme la plus belle de la région. Il possible d’y accéder en taxi, mais le vélo est également une bonne option (4€ la location pour la journée). Pourquoi le vélo ? Parce que l’on peut s’arrêter quand on veut et profiter des paysages somptueux sur la route.


En chemin, on découvre plusieurs baies, des rivières qui s’échouent dans la mer, des montagnes, des champs de bananes et cafés, des grottes et une ambiance campagne avec de nombreuses fermes et les cubains qui travaillent à dos de cheval. Un dépaysement total qui, au final, rend la plage de Maguana presque quelconque.



Boca de Yumuri, la perle de Baracoa

Ce n’est pas dans mes habitudes mais pour cette journée j’ai choisi de partir en groupe. Il faut dire que le guide avait les arguments : une journée d’excursion avec des arrêts dans une ferme organique de cacao, quelques miradors, la visite en bateau de la Boca de Yumuri, l’entrée au parc, le déjeuner, la plage de Manglito… le tout pour 15€, il aurait été bête de passer à côté.


Premier arrêt dans une ferme organique chez la « Reina del Cacao » qui, après avoir fait un rapide tour du propriétaire, nous explique tout le cheminement de la récolte de la noix à la production du chocolat. Qui dit organique, dit sans l’usage de machine. Les noix sont récoltées à la main, puis on extrait les fèves avant un premier séchage qui va séparer le grain de son enveloppe blanche. Le grain est ensuite séché au soleil pour être plus facilement broyé et donner la crème de cacao. La fin du cheminement est libre, après un passage plus ou moins long au réfrigérateur, on en sort des tablettes de chocolat 100% cacao ou des boules d’où sort la poudre de cacao en la râpant… C’est clair ?! Interro quand je rentre de voyage !


Après ce passage à la ferme, on continue la route en passant par de belles plages, les fameux deux palmiers siamois (ils ont le même tronc), et le passage des allemands qui nous amène tout droit sur la Boca de Yumuri. A l’époque il n’y avait pas de route et c’est un couple d’allemands qui faisaient traverser en bateau les habitants pour contourner la falaise.


La Boca de Yumuri est une magnifique rivière, le Yumuri, qui s’échoue dans la mer et qui est entourée d’immenses falaises. Si la vue est superbe, l’histoire l’est beaucoup moins. Le nom du fleuve provient de la colonisation des espagnols où les cubains étaient considérés comme esclaves. Pour échapper à cet esclavagisme, les indigènes fuyaient, grimpaient au sommet de la falaise (200m de hauteur) et se jetaient dans l’eau en criant « Yu Muri !!! », à comprendre littéralement comme « Je meurs !!! ».


On fait la connaissance d’une espèce d’escargot protégée et interdite à la vente. Ceux-ci ont des couleurs assez singulières. Puis direction la Boca de Yumuri en bateau, une petite balade à la rame jusqu’à arriver sur une presqu’île pour apprécier un peu plus ce sublime cadre naturel. Un gros lézard (caméléon ?), quelques arbres spéciaux, et une baignade dans la rivière Yumuri.


Dernière escale sur la plage de Manglito où un super déjeuner nous attend avec du poisson et des légumes frais. Le tout suivi d’un instant de décontraction pour profiter au mieux de la mer.


Sur le retour, on fait un crochet par la baie de Mata où aurait été filmé une version de Robinson Crusoé avec Pierre Richard comme acteur principal… à confirmer parce que ça ne me dit rien.


El Yunque, l’enclume de Christophe Colomb

13km, c’est la distance qui sépare Baracoa de la célèbre montagne de la région : El Yunque. Décrite par Christophe Colomb comme une enclume, aussi bien pour sa forme que pour sa capacité à voir arriver les navires ennemis, El Yunque gravite à 575m d’altitude où il est possible de s’y rendre à pieds. L’entrée de la randonnée est de 11€ avec un « guide »… ou plutôt une personne qui vous montre le chemin jusqu’à la moitié et après démerdez-vous !

Qu’importe, la route pour accéder au Yunque est d’une nature resplendissante. Le vert est dominant et la transparence du fleuve Duaba, que l’on longe jusqu’au début de l’ascension, est impressionnante.


Après avoir traversé ce fleuve, j’entame la montée jusqu’au sommet de la montagne en traversant des champs de bananiers et cacaos puis une jungle de plus en plus dense. En chemin, je croise une flore magnifique ainsi que des mille-pattes (gros comme mon doigt), un caméléon (que j’ai failli me prendre en pleine figure comme je ne le voyais pas) et un serpent (qui m’est passé entre les jambes).


Arrivé au sommet, je savoure la vue spectaculaire aux côtés du buste de Maceo.



Voici donc un bref aperçu de cette magnifique région de Baracoa qui, à mon sens, est une étape incontournable lorsqu’on vient à Cuba. Seul problème : son isolement du reste du pays.


Mes adresses

Se loger

Bahia Vista (13$ la nuit, petit déjeuner inclus) : Une chambre récente, très bien équipée, avec terrasse, A/C, salle de bain privée, accès indépendant. Son point fort : une vue sublime sur la baie de Baracoa et El Yunque. Son point faible : peu de contact avec la famille et un petit déjeuner moyen.


Se restaurer

La Perla el Oceanico (4 à 8$ le plat) : Ce petit restaurant face à la mer est tenu par la « Mama » qui cuisine avec beaucoup de cœur chacun de ses plats avec comme spécialité des produits frais de la mer. L’occasion de déguster des langoustes pour moins de 6€. Cuisine riche en amour… et en gras aussi. Le plus : si le tour de la Boca de Yumuri vous intéresse, demandez à voir Thomas, il sera votre guide pour la journée et vous proposera un prix imbattable !

Irish Cofee (1 à 3$ le plat) : C’est une des adresses économiques de Baracoa. Ici, pas de haute gastronomie mais un rapport qualité/prix plus que correct avec des pizzas, des hamburgers ou encore des pâtes au menu.

Bar de Tato (3 à 6$ le plat) : Sur la plage de Manglito se tient ce petit restaurant avec une cuisine très fraîche et un accueil chaleureux. C’est sans aucun doute la meilleure adresse gastronomique autour de Baracoa.


Se divertir

Casa de la Trova : Pas de doute possible, c’est l’une des meilleures adresses de Baracoa et, si je pousse un peu, du pays. Tous les soirs, un groupe différent vient jouer de la musique et chanter au rythme de la salsa cubaine. On y entre gratuitement pour écouter, danser ou boire un verre (1$ la cerveza).


Les anecdotes de la semaine

Seul face à la nature

Ma randonnée jusqu’au sommet du Yunque a été marquée par l’abandon à mi-chemin de mon guide me laissant seul dans un milieu que je ne connais pas. En soi, marcher seul ne me dérange pas… Mais me retrouver nez à nez à 3mn d’intervalles avec un caméléon puis (et surtout) un serpent, ça me dérange un peu plus. Et je dois me faire une raison… mes réactions hystériques dès que je croise un serpent en pleine nature n’incite guère à l’optimisme : je crois que je suis phobique de ces reptiles.


La mauvaise gestion du Visa

C’est à Baracoa que j’ai eu la puce à l’oreille… Mon Visa ne dure que 30 jours. Rien d’anormal jusque-là. Sauf que je suis arrivé au pays le 12/09 et que je pars le 13/10, soit 30 et 1 jours ! Il va donc falloir que je trouve une solution rapide même si celle-ci est déjà connue : un prolongement de Visa d’un mois pour 25$ avec justificatif d’une assurance (que je n’ai pas évidemment), et quelques longues heures d’attente dans les bureaux d’immigrations cubains… Tout ça pour 1 jour de Visa en plus !

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