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Cuba (part 1) - Santiago de Cuba

Je continu mon tour dans la partie caribéenne. Après la Martinique, la République Dominicaine, je m’attaque à Cuba, un pays qui me rêver depuis de longues années pour sa culture, sa musique, son histoire et son rhum. Un mois pour en découvrir le maximum dont 2 semaines qui vont être un peu spéciales… Mais ça, on aura l’occasion d’en reparler.


Après un vol presque catastrophique, mais inoubliable (voir dans les anecdotes), je pose mes affaires à La Havane pour 2 jours. J’aurai l’occasion d’en parler plus longuement dans un prochain article étant donné que j’y reviendrai.


12h de bus pour rejoindre l’extrême sud du pays et Santiago de Cuba. Les transports ici sont divisés entre les étrangers (51$ - 45€ pour Santiago depuis La Havane) et les locaux (10$ - 8€) pour des bus de même standing. De manière général, si l’on se laisse tenter par les choses touristiques, le voyage peut vite devenir très cher… A contrario, si on se débrouille pour vivre au plus près des cubains, un restaurant ne coûte pas de plus 3€ (0,5€ si c’est de la street-food) et le logement autours de 10€ (chambre privé et petit-déjeuner inclus). Comme partout, les tarifs évoluent en fonction des villes et des saisons.


Pour Santiago de Cuba, je fais le voyage avec Gabriella, Florian et Thorgen, une belge et deux allemands rencontrés dans le bus. Nous passerons nos 4 nuits sur Santiago de Cuba chez Ernesto, un hôte adorable qui vit ici depuis toujours avec sa femme, sa fille, son gendre et ses 2 petits-enfants.


Santiago, une ville dépourvue de touristes

Je ne sais pas si c’est la saison qui veut ça ou la distance avec la capitale cubaine (sûrement les deux), mais je n’ai quasiment pas vu d’étrangers pendant mon séjour dans la deuxième ville du pays. Rares sont les villes où j’ai eu ce ressenti pendant mon voyage, il est donc bon de le constater.


Pas de touristes, pas d’intérêt ? Bien sûr que non, au contraire même ! Santiago de Cuba est une magnifique ville avec un centre majoritairement piéton, de nombreuses places et divers édifices. On peut se perdre une journée entière à s’y balader, prendre des photos, visiter des musées, boire un « refresco » ou une « cerveza » à l’ombre d’une terrasse, manger une « pizzeta » (petite pizza pour 0,20€) un churro (0,15€) une « croqueta » (baigner au poulet pour 0,04€) ou pleins d’autres choses à des prix dérisoires.


Niveau musée du centre-ville, je ne ferai que celui du carnaval (photos interdites ou pour 4,5€) et assisterai au hasard à un concert de musique classique, excellent par ailleurs. La superbe Cathédrale Nuestra Señora de la Asunción peut se visiter gratuitement, tout comme les beaux points de vu de la ville comme le Balcon de Velazquez.



Cuartel Moncada et Cementerio Santa Ifigenia, les références absolues du pays

A quelques pas à l’Est du centre-ville, on arrive sur le Cuartel Moncada. Cette ancienne caserne a été attaqué le 26 juillet 1953 par un petit groupe de révolutionnaires cubains armés menés par un certain Fidel Castro. Ceci a déclenché la Révolution cubaine tel qu'on la connait. Un musée de la Révolution, Museo 26 de Julio, se trouve aujourd'hui à l'intérieur.


De l’autre côté, à l’Ouest de la ville, on en apprend un peu plus sur les personnes célèbres qui ont donnés l’identité qu’à le pays aujourd’hui. Ici se trouve le cimetière Santa Ifigenia, le lieu le plus important pour n’importe quel cubain.

Le cimetière est dominé par 4 monuments (tombes), représentants les 4 figures emblématiques. La grandeur de ces monuments et le nombre de gardes qui les surveillent en disent long sur leur degré d’importance. A savoir que le relais des gardes se fait toutes les 30 minutes au cours d’une cérémonie pour le moins originale.


José Marti. C’est le personnage le plus important de Cuba. Ecrivain, philosophe, idéologiste, c’est de cet homme que provient toutes les idées qui ont dessiné la Révolution Cubaine contre les Espagnols. Alors que le pays semblait manquer de tout, il a su discerner les forces et les faiblesses afin d'établir une stratégie pour amener Cuba à la victoire. Les Maceo, Cespedes, Castro et autre Guevarra se sont tous appuyés sur cet homme. Ce n’est pas pour rien qu’il a son propre mausolée et 3 gardes pour veiller sur sa tombe. Pour l'histoire, José Marti est tombé dès sa première bataille.


Mariana Maceo appelée la « Madre de la Patria ». C’est la mère des frères Maceo qui menèrent pendant des années la Révolution contre les Espagnols. Sans elle, il n’y aurait pas eu la naissance de ces enfants prodiges qui ont menés de front la libération de Cuba. Une statue à son effigie et 2 gardes sont présents aux côtés de sa tombe.

Cespedes appelé le « Padre de la Patrai ». C’est lui qui a initié la guerre d’indépendance contre les espagnols d’où son importance aux yeux des cubains et de l’histoire du pays. Au même titre que Maceo, un monument et 2 gardes veillent sur sa tombe.

Fidel Castro. Son impact est immense aux yeux des cubains, c’est un leader emblématique qui a mené le pays là où il se trouve aujourd’hui et a activement participé (du début à la fin) à la Révolution face aux américains. On voit d’ailleurs des graffitis et différentes phrases venant de lui un peu partout dans les villes et campagnes cubaines. Il repose dans une tombe beaucoup plus sobre que les trois autres et est surveillé par un garde.


Le reste du cimetière qui abrite autres révolutionnaires, artistes, politiciens cubains se visite contre la somme de 3€. Je me suis contenté des 4 précités.


Les couchés de soleil de Santiago amènent souvent à de beaux résultats depuis le Malecon ou la terrasse d’un restaurant. Le soleil se couche directement derrière la Cordillère et les couleurs se reflètent sur l’eau de la baie de Santiago. Un pur délice pour les yeux.



La Gran Piedra, monument naturel de Santiago

A presque 1h de route du centre de la ville (34€ en voiture avec chauffeur privé) on arrive dans la Reserva de Baconao qui longe le littoral par l’Est. Ce massif montagneux culmine à 1225 mètres d’altitude avec un énorme rocher appelé la Gran Piedra. D’ici, on a une vue sur 360° sur le pays et il paraît que l’on peut apercevoir les lumières de Jamaïque de nuit. Une vue splendide !


Qui dit altitude, dit climat beaucoup plus agréable que les 30°C et le fort taux d’humidité de la ville. C’est donc dans cette région que s’est développé une sorte de jardin botanique (1,6€ la visite) avec de multiples variétés de fleurs et plantes. Mieux vaut s’y rendre au printemps, de janvier à juillet, quand les fleurs pointes le bout de leur nez.



J’aurai aimé compléter ma visite de la région par la Factory Bacardi, production du rhum Bacardi, mais celle-ci est fermé au publique. Même chose pour le musée du rhum, celui-ci étant en rénovation. De plus, si La Havane grouille de musiciens à chaque coin de rue, je suis un peu déçu de l’impact musical de Santiago pour une ville qui se dit pionnière et la capitale de la musique cubaine.


Mes adresses

Nouvelle rubrique (parce qu’on me le demande) pour vous donner les adresses où je suis passé pour dormir, manger ou m’amuser !


Se loger

Casa Colonial Zaly (10 à 25$ la nuit, petit déjeuner inclus) : Ernesto et sa femme vous accueillent chaleureusement comme si vous faisiez partie de la famille. C’est une vraie Casa Particular comme on peut l’espérer avec beaucoup d’échanges et de dialogues. La diversité des offres (chambre économique dans un dortoir de 3 lits ou chambre privative) accumulée à un excellent et copieux petit déjeuner rendent le séjour très plaisant. Et si vous êtes gentil, Ernesto peut même se changer en guide histoire de vous faire découvrir sa ville de toujours.

Lien : https://www.facebook.com/CasaColonialZaly/


Se restaurer

La rue (moins de 1$) : les rues de Santiago de Cuba grouillent de petits restaurants vous proposant des sandwichs, hamburgers, pizzas et churros pour des prix allant de 0,10 à 0,70$. C’est clairement là où j’ai passé la majeure partie de mon temps pour picorer plus que pour manger.

Restaurante Don Chago (1 à 4$ le plat) : Ce n’est pas de la grande gastronomie que l’on trouvera chez Don Chago, mais il a le mérite de proposer une carte variée à des prix corrects tout en restant dans le centre-ville.


Boire un verre

Le Malecon : si beaucoup parlent de la rue Heredia, il n’y a rien de comparable avec l’ambiance jeune et festive que l’on trouve le long du Malecon. Tous les habitants s’y retrouvent pour prendre un verre. Ramenez votre gobelet et remplissez-le de bière contre 0,25$. Ambiance agréable, à l’air libre, face à la mer et avec un mélange musical de la salsa au reggaeton.


Les anecdotes de la semaine

Un vol Santo Domingo – La Havane digne des grandes productions hollywoodiennes

Comment vous la faire courte alors que je tiens là un script qui pourrait me voir nommer au prochain Festival de Cannes !

Tout a commencé le jour où j’ai réservé mon billet pour La Havane depuis Santo Domingo. Le moins cher (et de loin) coûtait 260€ avec une escale sur l’aéroport d’Hollywood de 2h40. Je sais qu’il est toujours compliqué de faire escale aux Etats-Unis, mais j’estimais le temps de transit suffisamment large et le coût de Visa américain (14$) relativement correct. 14$ c’est le prix initial, mais avec tous les frais administratifs le montant final s’élève à 99$ (80€ tout de même) !

Après un vol Santo Domingo – Hollywood sans problème, j’arrive à l’aéroport à 5h30 (le vol étant de nuit je n’ai pas dormi) où commence une longue file d’attente pour passer la douane. J’explique que j’ai un transit à une des personnes de la sécurité qui me dit que j’ai le temps. 30mn… 45mn… 1h… et j’ai à peine avancé d’une dizaine de mètres. Après 1h30, j’arrive au bout de la première file… qui amène sur une seconde queue tout aussi longue. J’explique de nouveau ma situation et on me fait passer par la file « transit ». Problème, il ne me reste que 45mn avant le départ du vol. Mais tout le monde se veut rassurant autour de moi.

A 30mn du départ de mon vol pour La Havane, je remets un petit coup de pression constatant la lenteur d’avancement de la file et passe en priorité devant le douanier. Au même instant, une personne de la compagnie aérienne téléphone pour s’assurer que je puisse avoir mon vol. Elle me demande alors si j’ai réalisé mon check in sur internet ?... Non. Si j’ai mon Visa pour Cuba ?... Non. La mine négative, elle m’explique qu’il est trop tard pour avoir mon vol. Le douanier tout sourire me dit : « Ce n’est pas grave ! Regardez, vous avez 1 mois de Visa ici pour trouver un prochain vol et profiter des joies d’Hollywood ! ».

25mn. C’est le temps qui me sépare du service des douanes au décollage de mon vol. Borné comme je suis, je refuse de croire que je n’aurai pas mon avion. Alors, j’entame une course contre la montre. Evidemment, je ne suis pas dans le bon terminal et vais du T2 au T3. Sur place, l’enregistrement est clôturé depuis 30mn maintenant. Je demande alors à une personne qui me dirige vers les bureaux spéciaux de la compagnie pour Cuba… Nouvelle file d’attente, sauf que là je n’ai pas le temps. Je vois un bureau qui se libère et double tout le monde sans état d’âme.

Dans un anglais plus qu’approximatif (la fatigue, le stress et surtout le niveau) elle comprend ma problématique. Comme une magicienne, elle réalise le check in, puis me fait mon Visa que je dois payer en carte… Rappelez-vous, je me suis frauder ma carte et je ne peux pas l’utiliser. Je lui donne du cash et elle me dit qu’elle ne peut pas l’accepter. Elle court alors vers une machine qui lui délivre une CB provisoire sur laquelle j’ai pu mettre 60$ dessus. Tout est en règle, elle me rend mon passeport avec Visa et Carte d’embarquement, en me disant droit dans les yeux : Vôtre vol est dans 10mn, courez maintenant ! ».

Je m’exécute car rien n’est réglé, il y a de nouveau la douane à passer ! Pas le temps de trier mes affaires, je fais tout passer au scanner et là, l’improbable se réalise (surtout aux Etats-Unis) : une bouteille d’eau d’1,5L, un couteau suisse, un briquet, de la crème solaire, du produit anti-moustique… tout passe sans la moindre contestation ni vérification ! Bingo ! Je cours jusqu’à ma porte d’embarquement et j’arrive avec 2mn d’avance ! Je ne suis même pas le dernier à rentrer dans l’avion, c’est dire.

Les portes se ferment quelques minutes après que je me sois installé. La pression redescend petit à petit. Aussi impensable que cela puisse paraître, je l’ai fait ! Tous les pronostics me donnaient pour mort mais j’y ai cru jusqu’au bout. Et je remercie grandement cette dame qui a réalisé un check in et un Visa express ainsi que la douanière qui a due oublier ses lunettes ce matin.

Un film digne d’Hollywood je vous dis !


La Havane – Santiago, transport express mais fou !

Pour rejoindre Santiago de Cuba depuis La Havane, les étrangers n’ont pas énormément de solution : collectivo (taxi à partager) ou Viazul (compagnie de bus réservée aux touristes). Les autres compagnies de bus (5 à 10 fois moins cher) sont exclusivement réservées aux cubains. Les trains et les camions des moyens trop peu fiables pour une si longue distance. J’opte donc pour le bus et ses 15h de voyage annoncée. En partant avec plus de 2h de retard, le transport risque d’être bien long… sauf qu’une conduite de malade sur les routes désastreuses du pays et une pause express nous font arriver après seulement 12h de voyage ! J’ai bien cru que le bus allait se retourner plus d’une fois mais au final tout est bien qui finit bien.


Appelez-moi Fidel

A chaque pays son sosie. Sans grande surprise, ma dégaine si singulière de touriste blanc, grand, mince, aux cheveux longs et à la barbe large, ne passe pas inaperçu. Et dans la ville où repose le leader de la révolution cubaine, la comparaison est toute trouvée : je ressemble à Fidel Castro !

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