top of page

Argentine (part 8) - La région des Glaciers

Après cette improbable descente faite de rencontres insolites entre Bariloche et El Calafate, je rentre de plein fouet dans la région des glaciers !


El Calafate, avec ou sans glaçon ?

La ville d’El Calafate se développe touristiquement depuis une dizaine d’années mais a su conserver un certain charme, surtout en hiver quand toutes les routes sont gelées. Les nombreux hôtels, restaurants et agences de voyage, tous construits en bois, contribuent à cette ambiance chaleureuse et très agréable.


Le Lago Argentino qui domine la ville et la région se contemple en toutes saisons avec la possibilité de marcher dessus et d’y faire du patin à glace tellement celui-ci est gelé en hiver. C’est assez surprenant comme sensation, encore plus quand on partage la banquise avec des flamands roses… Insolite !



Mais que serait un passage par El Calafate sans aller jusqu’au Perito Moreno ? Ce nom ne vous dit peut-être rien et pourtant, c’est un des lieux les plus incroyables que j’ai pu voir en Amérique du Sud. Ce n’est autre que le plus grand glacier au monde. Quelques chiffres pour vous rendre compte de son immensité : 23km de longueur, 5km de largeur, 70 mètres de hauteur, 28km² de glace… ça fait un sacré glaçon ! Le glacier a la spécificité de stagner depuis sa découverte il y a plus d’un siècle, la neige recouvrant systématiquement la fonte de sa glace.


Départ aux aurores à 9h15 (oui, le soleil ne se lève pas avant 10h ici) pour rejoindre l’endroit avec un premier point de vu à l’arrivée… sous les nuages malheureusement.


J’ai pris un bateau pour approcher au plus près le glacier et apprécier sa hauteur. C’est extrêmement impressionnant et pourtant, ce n’est qu’une mise en bouche pour la seconde partie de la journée. Le bateau approche la face Sud, une zone que l’on ne peut voir que par navigation.


Après le bateau, je rejoins les passerelles qui surplombent le glacier et qui devraient me permettre d’apprécier sa densité. Problème, les nuages sont très bas et couvrent une grosse partie du Perito Moreno. Je marche donc jusqu’à la face Nord avant de voir le soleil pointer le bout de son nez. Et là…


Et là, de magnifique le glacier devient spectaculaire, exceptionnel, grandiose… trouvez tous les adjectifs que vous voudrez, ils n’arriveront pas à la cheville de ce que j’ai vu. 2h à contempler le glacier avec les montagnes alentours, à écouter son craquement et sentir son activité, à rester subjugué devant la chute d’un bout de bout de celui-ci (bruit assourdissant dans le calme de la région). 2h, c’est beaucoup quand on est limité aux simples passerelles, mais au final ce n’est rien face à cette merveille.


Un dernier regard, un dernier mirador, et ce rêve éveillé doit malheureusement prendre fin.



El Chalten, mon dieu que la montagne est belle

Après l’enchantement d’El Calafate et son Perito Moreno, place à l’envoûtement d’El Chalten et son célèbre Cerro Fitzroy (3405m). J’ai l’impression d’être un enfant que l’on emmène du Parc Disney au Parc Astérix en voyant de plus en plus les attractions au fur et à mesure que l’on s’approche de l’arrivée. Sauf que les attractions à moi, ce sont les montagnes, et elles ont guidés mon trajet jusqu’à El Chalten.


Ce dernier est un village dépourvu de touristes et donc relativement mort en hiver. C’est simple, il n’y a que 5% des hôtels qui sont ouverts pendant cette saison ! Ceci dit, ça reste un village en bord de montagne avec un cadre des plus magnifiques.


Depuis El Chalten, il est possible de réaliser de nombreuses randonnées, toutes par ses propres moyens et toutes depuis le centre du village. Il faut néanmoins savoir que la neige et la glace rendent certaines portions difficiles voire impossible en hiver. J’en ai fait l’amère expérience.


Lago de los Tres (10km). Je suis parti avant le lever du soleil pour réaliser cette randonnée de 20km aller-retour avec une vue magnifique sur la plaine proche de la ville et sa rivière traversant avant de gagner l’autre flanc de la montagne.


Ici, un mirador exceptionnel sur le Fitzroy, une montagne au sommet original dans un cadre fabuleux. Les 3km de sentiers pour y accéder sont relativement facile, la neige étant bien dégagée.


Face au peu de difficulté rencontré jusqu’ici je continue la randonnée jusqu’à ce que la neige recouvre entièrement mes pieds et que le sentier ne disparaisse totalement entre le km 6 et 7. Limitons les frais pour cette randonnée, rebroussons chemin.


Sur le retour, je passe par le Laguna Capri, totalement gelé et recouvert par la neige avant de rencontré un guide de montagne qui me confirme que la neige a totalement recouvert le tracé et qu’il est impossible d’aller au bout de la randonnée. Il me glisse au passage que je suis inconscient d’y aller si peu équipé !


Chorillo del Salto (3km). Aucune difficulté pour accéder à cette magnifique cascade à moitié glacée.


Lago Torres (9km). Un chemin simple et balisé de 18km aller-retour si l’on ne se trompe pas de chemin dès le début… 4 premiers kilomètres infernaux où je me suis directement retrouvé avec les pieds enfouis sous la neige et donc gelés…


J’ai fini par retrouver la bonne route pour accéder jusqu’au Mirador et apprécier le magnifique Cerro Torre et ses 3 pics rocheux.


Inconscient et déterminé, malgré les pieds gelés, j’ai continué le sublime chemin menant jusqu’au Lago Torres.


Sur place, un lac gelé recouvert par les neiges et une vue imprenable sur le Cerro Torre. Phénomène hallucinant en me baladant sur le lac : des blocs de glace sortant de l’eau (type iceberg). Encore une fois, la montagne est époustouflante !


Sur le retour, pris de froid (il suffit de voir ma barbe pour s’en rendre compte), je me mets à courir tout en faisant quelques arrêts en route pour immortaliser une dernière fois ce lieu magique. Cette fois-ci je passe par l’entrée « officielle » pour ne pas me retrouver une nouvelle fois les pieds dans la neige.


Retour sur EL Calafate avec le même type de vue qu'à l'aller.


Pour information, je suis passé par une agence pour acheter le tout : A/R Calafate-Chalten + A/R Calafate-Glaciar + Navigation pour 2000$ (62,5€) au lieu de 2300$ (72€) en achetant séparément.


Aujourd’hui, grand départ pour Puerto Natales (Chili) pour découvrir le mythique Parc National de Torres del Paine. Problème, il n’y a pas de bus direct… C’est parti pour une nouvelle mission El Calafate – Esperanza (bus 1), puis Esperanza – Rio Turbios (bus 2), et enfin les 30 derniers kilomètres entre Rio Turbios et Puerto Natales en stop probablement.


Les anecdotes de la semaine

Les argentins, mauvais perdant ?

Scène relativement atypique mais qui montre bien l’amour de l’Argentine pour le football. Une dame s’assoie à côté de moi dans le bus, je converse 5 minutes avec elle avant la question « D’où venez-vous ? ». Ma réponse a lancé un froid, avant que madame ne décide de changer de place. Rancunier les argentins ?


Des journées fraîches et courtes

Vous n’aurez pas manqué de le remarquer, j’essaie de me couvrir de la tête aux pieds et ça ne suffit pas toujours à éviter le gèle (coucou la barbe, les pieds et les mains). Certaines portions de randonnées peuvent descendre à -15° et rester à l’ombre toute la journée. Plus je descends, plus le soleil est incliné et se fait rare. Depuis une semaine, le soleil se lève à 10h pour se coucher à 17h… il paraît qu’à Ushuaia, c’est encore plus court !


Le coup de la bouteille d'eau

Sur la fin du sentier du Cerro Torre, je me suis aventurer sur le lac. Avec un gèle conséquent et 30 bons centimètres de poudreuse ça ne présentait aucun danger... Sauf quand, au milieu du lac, j'entends comme un bruit d'eau. J'avance d'un pas, le bruit s'écoute de nouveau. Encore un pas et rebelote ! Ce pourrait-il que la glace... dans un vent de panique je me mets courir pour regagner le bord du lac avant d'entendre de nouveau ce même bruit sur la terre ferme. C'était juste l'eau de ma bouteille qui remuait à chaque mouvement. Heureusement que le ridicule ne tue pas...

bottom of page