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Argentine (part 1) - Ruta Nacional 9

Après seulement 5 petits jours au Chili, je prends déjà la direction de l’Argentine… Logiquement, je ne devrai faire qu’un seul chassé-croisé supplémentaire entre les 2 pays. Mais vue la manière dont je voyage en Amérique du Sud, le « logiquement » n’existe qu’à l’écrit.


L’arrivée au Nord de l’Argentine

30000$C (40€), c’est le prix que j’estime exorbitant pour 8h de trajet entre San Pedro de Atacama (Chili) et Purmamarca (Argentine)… Il faut dire que j’ai pris la mauvaise habitude de ne jamais dépasser la barre de 1€ l’heure de transport depuis 6 mois.


Toujours est-il que ce trajet me fait passer la frontière et me montre une première image de l’Argentine absolument fascinante. On traverse des déserts de sable, de sel, des vallées immenses et quelques massifs montagneux. Une manière géniale de souhaiter la bienvenue en Argentine, et la journée n’est pas finie.



Purmamarca, le village aux 7 couleurs

Plutôt que de descendre directement jusqu’à Salta, je décide de faire une escale à Purmamarca, un village réputé, et donc touristique, pour être dominé par une montagne colorées. Pour comprendre ce phénomène, il faut prendre un peu de recul sur la ville en se présentant sur un mirador si possible lors du coucher du soleil. Ici on a une vue imprenable sur Purmamarca et l’illumination de fin de journée fait resurgir les 7 couleurs (que sont des minéraux) de la montagne. Un instant magique.


Magique, le village l’est également. Bien que le tourisme soit aisément perceptible, les belles maisons colorées, les rues poussiéreuses ou encore les différents artisans, permettent au lieu de garder de son authenticité.



Humahuaca, toujours plus de couleurs

Direction la ville la plus au nord de cette magnifique RN9, la route nationale la plus emblématique et la plus visitée du nord de l’Argentine. Purmamarca n’était qu’un avant-goût… On va dire l’entrée quand Humahuaca en est le plat principal.


La ville est charmante, plus développée que la première, sans en être forcément plus touristique. Ça permet de s’y balader tranquillement sans avoir la sensation d’être un touriste parmi d’autres.


L’attraction principale, qui n’est accessible que depuis 2 ans, se trouve à 40mn en 4x4 du centre d’Humahuaca. Les locaux l’appel « Hornocal » et les touristes « La montagne aux 14 couleurs ». Et oui, toujours plus… 14 COULEURS ! Rien que ça ! C’est vrai que l’endroit est immense et que les couleurs de la montagne semblent être à l’infini. Un lieu unique, magique, que l’on peut voir en long, en large et en travers, sans jamais s’en lasser.



Uquia, le contraste des couleurs

C’est en prenant la route de Tilcara que je fais un arrêt à Uquia. Au départ, je devais voir la charmante église du village. Celle-ci étant fermée, j’entreprends une randonnée de 3h pour me rendre jusqu’à la Quebrada de las Señoritas… et je ne vais pas le regretter.


Le chemin pour y accéder est sublime. C’est comme si j’ouvrai un album de Lucky Luke et que je me trouvais au cœur de l’histoire, ou plutôt au cœur du décor. Un endroit sec, aride, désertique, avec des cactus, des montagnes de rochers d’un rouge vif et saisissant, pas un chat, très peu d’ombre… il ne manque plus que Rantanplan, les Daltons et Jolly Jumper !


En arrivant sur place, je ne m’attendais absolument pas à ce contraste de couleur venu de nulle part. Une opposition entre le noir et le blanc avec un léger dégradé entre les 2. Décidément la nature n’a pas fini de me surprendre.



Tilcara, moins de couleurs mais plus de reliefs

Avec Humahuaca, Tilcara est la principale ville de cette région nord de l’Argentine. Comme toutes les villes et villages, elle ne déroge pas à la règle d’être très charmante dans un cadre agréable à vivre.


Depuis le centre, il y a 3 activités principales.


La première se passe à quelques minutes seulement avec le Pucara de Tilcara, une reconstitution de ruines préhispaniques entourée par les cactus. On peut se rendre à l’intérieur (150$A / 5,5€) ou contempler le domaine depuis des miradors à l’extérieurs (gratuit). Je suis arrivé trop tard pour avoir le choix…


La seconde se réalise en 3-4 heures de randonnée pour se rendre jusqu’à la Garganta del Diablo (gorge du diable). Un chemin une nouvelle fois magnifique avec des paysages dignes des meilleurs films de western et à l’arrivée, un canyon tellement immense qu’il peut facilement vous donner le vertige.


Enfin, la troisième activité se passe à 10-15 minutes en voiture de Tilcara dans le village de Maimara. C’est l’occasion de se tester sur de l’auto-stop pour une distance aussi courte. Et ça a plutôt bien fonctionné. Maimara est dominée par une montagne colorée (encore) appelée « Cerro Paleta del Pintor » (Montagne de la Palette du Peintre). En effet, sa forme et les quelques couleurs visibles nous font vite comprendre l’origine du nom. Le cimetière du village est également original et peut valoir le coup d’œil.



Voilà, avec ces quelques étapes, vous avez vu toute la beauté cachée et finalement assez peu touristique du nord de l’Argentine. Une région qui nous en fait voir de toutes les couleurs… au sens propre comme au figuré ! Prochaine étape Salta, Cafayate et Tucuman, encore de beaux paysages et du vin au programme.


Les anecdotes de la semaine

L’Argentine et l’argent

Le Chili et l’Argentine (avec le Brésil) devaient être les pays les plus compliqués économiquement parlant. En l’espace de 5 jours au Chili, j’ai pu voir les dégâts. Alors pour l’Argentine… Sur mon guide de voyage, j’étais prévenu : 1€ = 14,5$A. C’était il y a 2 ans, et il n’y aurait pas de raison que ça change. Et pourtant, à l’heure où je vous écris ces quelques lignes, le peso argentin a chuté pour arriver aujourd’hui à 28,5€ pour 1€ !!!! Je ne vous raconte pas la bonne surprise en arrivant.

Mais ce n’est pas tout, l’Argentine a de gros problèmes de liquidité. Retirer de l’argent au distributeur devient vite une galère. On est limité dans la quantité (3500$A / 123€ au maximum) avec une commission qui tourne à 15% pour chaque retrait et l’impossibilité de réaliser plus de 2 retraits en l’espace de 24h… Autant vous dire que lorsque votre banque n’est pas spécialisée à l’internationale, c’est le genre de pays qui vous coûte très très très cher. Heureusement que je voyage avec Jessica (Equateur) pour m’aider à limiter les frais.


Une vénézuélienne totalement timbrée

Le trajet pour se rendre à la montagne des 14 couleurs n’a pas été de tout repos. L’accès en 4x4 peut se partager jusqu’à 4 personnes (plus économique). Dans la voiture, nous nous retrouvons avec une vénézuélienne sans limite et totalement allumée… et allumeuse ! Maquillage, selfies, chants reggaeton à tue-tête, danse sexy sur Shakira en se dénudant légèrement, monopolisation de la parole… Ouf, fatiguant ces vénézuéliens !


Pas passé loin de l’agression

Depuis Tilcara, nous prenons la direction d’une caverne située à 3km de la ville. Un chemin tracé, en pleine nature et sans véritable difficulté. Un homme nous interpelle, de façon assez peu diplomate et relativement agressive à 1 petit kilomètre de l'arrivée. Il nous explique qu’il est de la communauté, que l’on ne peut pas passer car le chemin est privée et que l’on peut payer 30$A pour continuer. J’avoue avoir céder bêtement à l’agressivité verbale en expliquant que cet homme n’était rien, qu’il n’avait pas la possibilité de privatiser la nature, qu’il n’y avait aucun panneau d’information, qu’il n’est pas en droit de réclamer de l’argent et que je vais continuer ma route et ce peu importe ce qu’il en pense. Le ton est monté d’un cran et Jessica m’a gentiment fait redescendre sur terre… A quoi bon se prendre la tête et risquer toute tournure dramatique, nous ne connaissons pas l’homme, il y a des cailloux tout autour de nous et pas de trace de civilisation à moins d’un kilomètre. Direction le commissariat qui nous confirmera que ce n’est pas la première fois que ça arrive et qu’il y a un conflit entre la ville, le propriétaire d’un hôtel qui détient un bout du terrain et la communauté. Tout ce beau est attendu devant la justice et en attendant, il n’y a rien à faire…

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