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Bolivie (part 7) - Santa Cruz, Samaipata & Vallegrande

Dernière partie de ce voyage en Bolivie avec l’Est du pays. Je descends des montagnes après 12h de bus, pour me rapprocher de la jungle et de la chaleur brésilienne. Depuis Santa Cruz, je n’ai jamais été aussi proche.


Santa Cruz de la Sierra

Avec plus de 1 500 000 habitants, Santa Cruz est la ville la plus peuplée de Bolivie. Assez surprenant quand on sait qu’il n’y a aucune grosse ville à moins de 10h de route et qu’en 1910 Santa Cruz ne comptait que 18 000 habitants... sacré développement ! Ajoutez à ceci un climat tropical, une faible altitude (416m) et vous obtenez une ville récente qui s’est construite un peu à la va-vite.


De ces faits historiques et climatiques, la ville n’a d’intérêt que son centre-ville, sa place 24 de Septiembre et sa cathédrale. Dès que l’on en sort, c’est la cohue avec beaucoup d’insalubrité et insécurité. C’est dommage pour cette ville qui mériterait mieux.


On peut s’échapper un peu en prenant la direction de Cotoca, le village le plus proche, mais on y fait vite le tour. Juste un instant pour prendre l'air.



Samaipata

A 3 bonnes heures de Santa Cruz se trouve le village de Samaipata, une des portes d’entrée pour accéder au Parc National Amboro. Le lieu est fréquenté par les touristes hippies et vacanciers. Il n’y a pas vraiment d’entre-deux ce qui rend Samaipata assez singulier... on y croise des "babacools" vivant de l'artisanat de rue et des "vieux" pleins d'argent. Du centre, la place principale et les rues peu fréquentées donnent une ambiance calme et apaisante. La fierté de la ville, c’est aussi son vin avec des vignes se trouvant tout autour.


Quelques agences se trouvent à Samaipata pour découvrir la région sur une journée. Les prix sont relativement conséquents pour des prestations standards (entre 20 et 30€ juste pour le transport et le guide à la journée). Il est néanmoins possible, bien que non recommandé, d’y aller par ses propres moyens.


Direction le Parc National Amboro à 12km de marche pour commencer à découvrir la région. Le parc est célèbre pour sa végétation dense, tropicale et ses fougères géantes. Le décor est très sympa et rappel la jungle… mais après 2h de recherches pour rencontrer ses fameuses fougères, il faut bien se faire une raison. Les aléas de tout vouloir faire sans agence.


A 9km de Samaipata se trouve le plus beau site archéologique de Bolivie : El Fuerte. Littéralement c'était le fort de Samaipata érigé à des fins religieuses et cérémonielles. Un circuit de 2km est proposé pour découvrir ce vestige pré-inca immense mais pas forcément impressionnant. Disons qu’il est difficile de passer derrière les sites archéologiques péruviens.


Passé la frustration des deux premiers sites, je prends la direction du Refugio Volcanes. En route, escale sur Cuevas. Une zone naturelle, bien entretenu, qui donne l’accès à 3 belles cascades. Idéal pour piquer une tête ou venir se poser toute une après-midi. Les locaux s’y adonnent avec joie.


Mais le plus beau reste Refugio Volcanes, accessible pour 200B (24€) en taxi. Ce lieu reculé et difficile d’accès offre un panorama exceptionnel sur des rochers rouges au milieu d’une végétation dense. Pas de volcan à l’horizon comme son nom pouvait le faire penser, mais un refuge que l’on peut apercevoir au loin au milieu de toute cette grandeur. C'est cher pour juste un point de vue, mais quel point de vue !



Vallegrande

La Bolivie est aussi historiquement connue pour être le pays où le Che Guevara a été tué. Emplacement stratégique, la Bolivie revêtait aux yeux de l’ancien leader de la révolution cubaine une porte d’entrée à son pays d’origine : l’Argentine. Mais lors d’un énième passage en terre bolivienne, à La Higuera, le Che fût abattu en 1967. Son corps a alors été transporté jusqu’à Vallegrande où il fût enterré avec des guérilleros avant un rapatriement à Cuba en 1997.


Les agences boliviennes profitent de cette histoire et de l’aura du Che Guevara pour proposer des circuits retraçant ses derniers jours avant sa mort.

Depuis Villagrande, on peut découvrir un musée à son nom, l’endroit où il fût enterré et, plus glauque, la laverie (lieu où son corps a été lavé).


Loin d’être un incontournable, sauf si on est passionné par l’homme, Vallegrande reste intéressant pour voir et comprendre le culte que les habitants vouent au Che.


Les anecdotes de la semaine

Dans la ville du Che, il fallait s’y attendre…

Me baladant dans Vallegrande, je passe devant un groupe de jeunes enfants jouant ensemble. Arrivant à leur niveau, tous s’arrêtent me regardant avec des grands yeux ébahis. J’entends murmurer que je suis le Che. Ça me fait doucement rire mais ça ne m’étonne pas avec cette barbe et ce look baroudeur. Décidément, je ressemble à beaucoup de monde en Amérique du Sud !


Les mennonites, des gens à part… et qui me font peur !

Le mennonitisme est un mouvement chrétien évangélique anabaptiste parallèle à la Réforme protestante… ça c’est source internet pour vous présenter qui sont ces gens. De ce que j’ai compris, ces personnes restent en groupe, se mélangent très peu et se refusent à de nombreuses choses (baptême des enfants, service militaire, usage d’armes, progrès techniques comme la radio, la TV, internet…). Ils vivent dans un temps révolu, portent des vêtements anciens (façon La petite Maison dans la prairie) et surtout, sont blancs dans un pays latin. Pourquoi me font-t-ils peur ? Il suffit de voir leurs regards livides, murmurer dans leur langage, pour avoir des frissons et se faire des idées en les voyants psychopathes comme dans les films. Oui, il faut peut-être que je me calme sur le cinéma… Ce qui me rassure, c’est qu’ils font également peur aux boliviens ! D’ailleurs je n’ai pas eu la force et le courage de les prendre en photo, on ne sait jamais. Donc les quelques images sont tirées d’internet. Attention aux cauchemars !


Samaipata – Vallegrande, la route des chauffeurs fous

Pour rejoindre le village de Vallegrande, il n’y a pas beaucoup de solutions, il faut prendre des collectivos et espérer que ceux-ci se remplissent rapidement pour pouvoir partir. Un premier part de Samaipata pour rejoindre Mairana. Un véhicule normal à première vue, mais lorsqu’on regarde le tableau de bord, on voit qu’il n’y a pas de volant… et lorsqu’on regarde le volant, il n’y a pas de tableau de bord ! Pratique pour contrôler la vitesse. Ça c’était pour le côté divertissant. Pour le côté nettement plus flippant, il faut se pencher sur les 3h de routes entre Mairana et Vallegrande… Un chauffeur et 2 passagers qui attendaient depuis plus de 2h pour pouvoir partir. Et pour s’occuper, ils n’ont pas bu qu’une bière. Les 2 passagers étaient ivres, le chauffeur dans un état douteux. Des écarts sur la route, des virages pris un peu vite, des yeux qui fatiguent et une consommation de feuilles de coca hallucinante. J’ai rarement été aussi soulagé d’arriver à destination.



Voilà, un nouveau chapitre de ce voyage se termine avec la Bolivie. Un dernier passage par Cochabamba avant de prendre la route jusqu’à Iquique, première escale du Chili !

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