Pérou (part 10) - Puno, Uros, Amantani & Taquile
- Adrien Rigaut
- 10 avr. 2018
- 7 min de lecture
Après près de 3 semaines dans la région de Cusco (dont une escale de 5 jours en Amazonie), il est grand temps de changer d’air et de prendre le large… Retour sur la côte ? Oui, mais pas celle de l’océan, celle du Lac Titicaca !
Deux bus, 8h de route et un prix sacrément attractif (15S/3,75€) pour rejoindre Puno, principale ville péruvienne au bord du Titicaca.
Puno, la ville avant le calme des îles
Ce n’est pas la ville la plus accueillante du Pérou, mais Puno contient un centre relativement agréable avec quelques rues piétonnes et édifices plaisants. Pour preuve la belle basilique qui domine la place principale et une maison jaune « Casa del Corregidor » aussi surprenante que charmante.
En prenant un peu de hauteur sur la ville, on a plaisir à contempler la grandeur du lac Titicaca, le plus haut lac navigable au monde. On est à plus de 3800 mètres d’altitude, on peut l’oublier avec ce soleil radieux, mais les températures fraîches sont là pour nous le rappeler.
C’est depuis le port de Puno que l’on peut réserver des tours pour visiter les îles alentours. Côté péruvien elles sont au nombre de 3 : Uros, Amantani et Taquile. Un tour de 2 jours / 1 nuit est ainsi proposé pour voir les 3 îles, transport, nourriture, guide et hébergement, l’ensemble pour 80S (20€).
Uros, le tourisme flottant
Les îles flottantes d’Uros peuvent représenter à elles seules l’image que l’on se fait du lac Titicaca. A une trentaine de minute en bateau se trouve 40 îles sur lesquelles vivait le peuple Uros (aujourd’hui disparu). Ces îles ont la spécificité de flotter puisqu’elles sont composées de totora, de la famille des roseaux.
Ce sont des autochtones qui ont récupérés les lieux à des fins purement touristiques. L’endroit est tellement touristique que ça en devient affligeant par moment. Le guide nous explique les us et coutumes du peuple Uros avec des locaux qui font la démonstration derrière tels des robots. Puis on est amené dans la maison des habitants, pour nous vendre des produits artisanaux. Direction la célèbre barque jaune ensuite, pour faire un tour sur le lac accompagné du chant robotique des enfants en 10 langues (dont en français "Alouette") pour mieux quémander « Si vous ne donnez pas d'argent, ce n’est pas grave, mais vous n’avez pas de cœur ! ». Super ! La visite se termine avec une dernière surprise : chacun doit payer 10S (2,5€) pour le tour en bateau. Sur le coup je l’ai vraiment mauvaise.
En bref, le tourisme a tristement pris le dessus sur un lieu unique au monde et qui, malgré tout, vaut le coup d’œil.
Amantani, l’image rêvée et espérée du Pérou
Depuis les îles d’Uros, il faut bien 3h de bateau pour rejoindre Amantani, une île de 4000 habitants principalement dominées par l’agriculture de pommes de terre. Ici, les touristes sont beaucoup moins nombreux et ce sont les habitants de l’île qui viennent nous accueillir. C’est d’ailleurs chez eux que nous passerons la nuit. Ce soir je dormirai chez Patricia. Dès notre arrivée chez elle, place au déjeuner avec les produits de l’île : soupe de quinoa, mélange de pommes de terre, fromage et thé de muña. On est prêt pour l’après-midi.
Car c’est une belle randonnée qui nous attend avec l’ascension jusqu’au temple de Pachamama à 4120m d’altitude. Le point le plus haut de l’île la plus haute du lac le plus haut au monde… Vous suivez ? Le lieu est merveilleux et le lac impressionnant.
Pour savourer le coucher de soleil, direction l’autre temple de l’île, celui de Pachatata. Les couleurs y sont sublimes.
Le soir, après un bon dîner à base… de pommes de terre, on prend la direction de la salle des fêtes du village en tenue traditionnelle. Un groupe de musicien est présent ainsi que de nombreux touristes et locaux. Au son de la musique andine, tout le monde se mélange pour faire quelques pas de danse. Une ambiance et une communion géniale.
La nuit fût fraîche et, le matin, la surprise est de taille. Je m’attendais à une galette de pommes de terre au petit-déjeuner mais c’est bien des pancakes que nous a préparé Patricia. On est d’attaque pour la journée !
Taquile, terminer le Pérou à la perfection
Direction Taquile pour la journée à 1h d’Amantani. Visite relativement libre de l’île. Je suis le groupe pour rejoindre le temple du Soleil avant de m’éclipser de mon côté pour visiter et profiter un maximum du charme et du calme de cette île qui n’a rien à envier à la précédente.
Taquile est plus étendue qu'Amantani mais beaucoup moins développée avec un seul petit village et presqu'aucun touriste. Une matinée n'est pas suffisante pour découvrir l'ensemble de l'île, c'est assez frustrant...
A l’arrière de l’île de la musique vient attirer mon attention et me guide jusqu’à la place principale du village. Je me retrouve face à des locaux en tenues traditionnelles pour le dimanche de Pâques. Tout ce dont je pouvais rêver pour clore en beauté ce mois et demi au Pérou !
Retour sur Puno dans l’après-midi. Demain, place à un nouveau pays et fatalement une nouvelle aventure avec la Bolivie !... Mais comme dans la vie rien ne se passe comme prévu, mon premier séjour en Bolivie a tourné court. Tellement court qu'après 2 jours me voici de nouveau au Pérou avec la ferme intention de profiter un peu de plus de mes 2 îles coup de cœur que sont Amantani et Taquile. Toutes les explications de ce petit fiasco bolivien lors d'un prochain article.
Amantani, y retourner pour mieux l'apprécier
Le retour sur l'île d'Amantani se fait cette fois-ci loin des touristes. Depuis Puno, un colectivos nous amène jusqu'à Capachica, un charmant village au bord du lac Titicaca à une petite heure en bateau (5S/1,25€) d'Amantani. Je retiens de ce village, le sombrero porté les femmes, très original.
Pendant le trajet, on fait la connaissance de Mario, le capitaine, qui nous propose de loger chez lui pour 30S (7,5€) incluant le déjeuner, dîner et petit-déjeuner en plus du logement et de l'entrée sur l'île. Difficile de trouver beaucoup mieux.
Ce retour sur l'île me permet de prendre le temps de visiter le village (que je n'avais vu que de nuit) et de marcher sur l'autre flanc d'Amantani. Des champs à perte de vu, quelques locaux, du calme et un soleil radieux... que peut-on demander de plus? Un coucher de soleil sur Pachamama? Il suffisait de demander !
Taquile, y retourner pour mieux la découvrir
Contrairement à Amantani, que nous avons pris le temps de découvrir lors de la visite en groupe, Taquile demeurait mystérieuse avec une large partie de l'île inconnue. D'où l'idée d'y rester pour la nuit. Pour 5S (1,25€), on fait le trajet entre les 2 îles. Sur place, la difficulté est de trouver un logement... Les touristes ne reste pas sur l'île, au mieux ils y viennent pour la matinée ou, plus rarement, la journée. Pour trouver, il faut demander, rien de plus simple ! Après quelques minutes on se retrouve chez Julia et Mario qui nous propose l'hospitalité, le dîner et le petit-déjeuner pour 30S (7,5€). Sur Taquile, on ne trouvera pas mieux.
Passé ces minutes de recherche, il est grand temps de profiter de l'île en prenant la direction du sud. Le chemin est très plaisant, il n'y a pas un touriste et il est surprenant de voir la diversité du paysage (vert agricole, terre sèche, roches, plage et un monolithe qui n'est pas sans rappeler ceux de l'île de Pâques).
Avant la tombée de la nuit, mission marathon pour se rendre sur le point le plus haut de l'île. Au milieu des ruines, je ne peux malheureusement pas profiter du coucher de soleil... Il arrive parfois qu'il y ai des nuages aux abords du lac Titicaca.
Le lendemain, réveil aux aurores pour profiter d'un lever de soleil sur le Titicaca. J'avoue que depuis le début, j'ai pris la flemme de me lever. Cette fois-ci, pas d'excuses, c'est peut-être la dernière fois que j'aurai la possibilité de le voir. En plus, je suis à 2 minutes du point de vu. Résultat? Mitigé... Je vous laisse vous faire votre propre jugement sur les photos.
Dernier moment sur Taquile avant de rejoindre Puno en début d'après-midi. Je profite de l'occasion pour retourner sur les ruines vues hier lors du coucher de soleil pour mieux les apprécier de jour. Puis un dernier tour sur la place du village et ciao la belle île de Taquile !
Les anecdotes de la semaine
Mission déjeuner sur Taquile
Lors de ma deuxième visite sur l’île de Taquile, il y a tellement peu de touristes, que tout est fermé dès 17h (restaurants, superettes, artisanats…), d’où l’importance d’avoir le souper inclus dans l’hébergement. Mais pour déjeuner, rien n’est simple non plus. Les groupes privatisent les restaurants à 15S (3,75€) le menu et nous n’avons que les miettes pour 20S (5€). Heureusement dans cette recherche, une petite fille d’à peine 5 ans nous a dit « Ma maman cuisine très bien et propose le déjeuner le midi » et nous a amené jusqu’à Carmen, sa mère. Au prix de 15S, nous avons droit au même menu que les touristes. Sauf qu’après la traditionnelle soupe de Quinoa, un groupe est arrivé, puis un second, et notre attente a été interminable (1h30) puisqu’on est passé après tout le monde. Par compassion et gentillesse, elle nous a fait le menu à 10S (2,5€) pour le 1er jour et pour le lendemain également. Ah sacrée Carmen !
Le marchand de glace de l’impossible
La journée il fait bon voir chaud sur l’île d’Amantani. Tout dépend du soleil, mais lorsqu’il est présent je plains les pauvres agriculteurs. C’est sans compter sur une personne déambulant sur le chemin principal avec ces deux boîtes et son klaxon. Un marchand de glace ambulant au milieu de l’île… Vraiment inattendu, mais il faut dire que ça cartonne. Les locaux montent ou descendent de là où ils sont pour se rafraîchir pour 0,50S (0,12€). Oui, le prix aussi est surprenant !
Aller, cette fois c'est la bonne. J'ai bien profiter, comme je le souhaitais, du lac Titicaca. Il grand temps de retourner en Bolivie pour continuer le voyage en commençant par La Paz ! A très vite...
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