Pérou (part 6) - Salkantay Trek to Machu Picchu
- Adrien Rigaut
- 20 mars 2018
- 7 min de lecture
Pour rejoindre le célèbre site Inca, il existe de multiples possibilités. En choisissant le Salkantay Trek, je ne prends pas le chemin le plus connu, mais celui jugé le plus beau pour accéder au Machu Picchu (source National Geographic).
Détails du Salkantay Trek (5 jours / 4 nuits) négocié 489S (122€) :
Transports Cusco – Soraypampa / Hidroeléctrica – Cusco
Guide
Porteur
4 petit-déjeuners, 4 déjeuners, 4 dîners
3 hébergements en campement et 1 nuit d’hôtel
Entrée au Machu Picchu
Jour 1 : Cusco – Humantay – Soraypampa (16km)
Départ dans la nuit pour rejoindre les routes du trek. Rendez-vous à 3h30 devant l’agence où j’attends le bus… 40 minutes plus tard (une organisation qui n’incite guère à l’optimisme), le voici enfin direction Mollepata pour une première halte. Péage de 10S (2,5€) et petit-déjeuner (non inclus). Depuis le départ, nous roulons sous la pluie et ça continue jusqu’à l’entrée de Soraypampa, à quelques kilomètres du premier campement. Le trek commence officiellement !
Une petite mise en jambe pour débuter. Une boucle de 13km qui nous permet de nous acclimater à l’altitude (de 3900 à 4250m), à la météo (fraîcheur, pluie, nuage avant un peu de soleil), au terrain (montagneux et boueux) et de faire la connaissance du groupe. Celui-ci se composait d’une vingtaine de personne mais les anglophones ont été séparés des hispanophones. Du coup je me retrouve avec les hispaniques composés de 2 français (Emma et Simon) et 3 argentins (Cynthia, Martin et Lucas).
Le décor est planté et nous pouvons tranquillement faire notre première ascension jusqu’au lac de Humantay. Sur place, un voile nuageux tellement épais que l’on distingue à peine l’eau du lac. Et puis ça se lève petit à petit pour laisser place à quelque chose de grandiose. Une eau bleu turquoise reflétant parfaitement la montagne Humantay qui domine le lac.
Avec notre guide, Franklyn dit « Chicken » (pour sa faculté à ne pas tenir l’alcool, expression sud-américaine pour nommer ce type de personne), nous réalisons quelques prières incas pour que la Pachamama (Terre Mère) soit généreuse niveau climat pendant ce trek. Le lac est propice à la prière car il est sacré, la neige étant presque en contact avec l’eau.
Sur le retour nous prenons connaissance de notre premier campement… Franchement le grand luxe et c’est sans parler de la qualité et la quantité de nourriture que propose notre chef cuisinier. Ça commence bien ! J’en profite également pour voir ce qui se trouve autour du campement.
Jour 2 : Soraypampa – Salkantaycocha – Chawlay (25km)
Réveil aux aurores (il va falloir en prendre l’habitude) et sous la pluie pour notre plus grosse journée de randonnée. Une première ascension jusqu’au point le plus haut du trek (4630m) nous attend. Après quelques kilomètres, la pluie laisse sa place à la neige et ça n’était pas vraiment prévu. On se retrouve assez vite les mains et les pieds gelés… et ce n’est pas le vent, arrivé au sommet, qui vient nous aider. Nous trouvons tout de même le courage d’aller jusqu’au lac de Salkantaycocha, sans pour autant s’y éterniser.
Si la météo était compliquée toute la montée, elle semble s’améliorer sur l’autre côté de la montagne. La descente est de plus en plus agréable avec la hausse des températures, l’apparition du soleil et le ciel qui se dégage. L’environnement est magnifique et parfait pour rejoindre notre point du déjeuner.
L’après-midi est tout aussi agréable et devient même surprenante. En l’espace de quelques kilomètres on passe de la montagne enneigée à la jungle dense et luxuriante. C’est d’ailleurs dans un village au cœur de cette région, Chawlay (2900m) que nous passerons la nuit.
Jour 3 : Chawlay – Playa – Santa Teresa (17km)
Le jour le plus tranquille à n’en pas douter. Si le réveil est de nouveau matinal, la randonnée s’annonce sans difficultés… ou presque. La saison des pluies n’aidant pas, notre route jusqu’au village de Playa est semée d’obstacles provoqués par des éboulements. C’est vraiment impressionnant par endroit rendant l’accès impossible autrement qu’à pied.
Transition en bus pour rejoindre notre campement de Santa Teresa (1550m). D’ici nous profitons d’une activité « bains thermaux » (20S/5€) pour faire souffler nos jambes. L’endroit est vraiment parfait pour bien boucler ce 3ème jour.

Jour 4 : Santa Teresa – Llactapata – Hidroeléctrica – Aguas Caliente (28km)
Sur le papier, ce 4ème jour offre l’opportunité de faire de la tyrolienne ou de rejoindre Hidroeléctrica en bus. Mais c’était sans compter sur les deux français du groupe qui ont eu la bonne idée de proposer un autre chemin au reste de l’équipe : emprunter un bout du chemin des Incas en passant par le site archéologique de Llactapata. Bien évidemment, tout ce qui est hors tour est payant (50S/12,5€) mais que l’idée fût bonne…
Pas de repos pour les braves, de nouveau un réveil à 4h30 pour prendre un bus jusqu’à Lucmabamba, l’entrée de notre randonnée du jour. D’ici une longue mais magnifique ascension de 700m de dénivelé en passant par des champs de café et des points vus somptueux nous permet d’accéder au site de Llactapata (2700m).
Franchement, ça ne casse pas trois pattes à un canard… mais, que voit-on à l’horizon ?! C’est à peine croyable, le Machu Picchu (au loin) ! Si le site était sous les nuages en arrivant, il semble que la Pachamama soit avec nous aujourd’hui puisque tout est parfaitement dégagé. L’instant est tellement magique qu’il en mettrait la larme à l’œil.
La descente jusqu’à Hidroeléctrica se fait sous un magnifique soleil. Heureusement car elle est raide ! On distingue de moins en moins le Machu Picchu jusqu’à ne plus le voir du tout. En tout cas, j’ai hâte de le découvrir de plus près demain.
Après un déjeuner sur Hidroeléctrica, on rejoint le village d’Aguas Caliente appelé aussi Machu Picchu Pueblo. L’accès ne peut se faire qu'à pied ou par train. On longe d’ailleurs la ligne de chemin de fer dans un décor sublime.
Très touristiques, le village d’Aguas Caliente reste agréable dans son décor unique aux pieds des falaises, des montagnes et de l’impressionnant Rio Urubamba. Demain, départ à 4h pour être les premiers sur le site du Machu Picchu !
Jour 5 : Aguas Caliente – Machu Picchu – Hidroeléctrica – Cusco (21km)
C’est parti pour mon plus beau jour du voyage !... Sur le papier. La pluie est des nôtres ce matin. On réalise les 2 petits kilomètres qui séparent le village du début de l’ascension jusqu’au Machu Picchu. Ici des gardes nous demandent d’attendre 5h. Sous la pluie, ça commence bien. On prend notre mal en patience, avant de filer à vive allure jusqu’à l’entrée du site (2km d’escaliers en 30mn). Toujours sur la pluie, on attend 6h… 6h10, ouverture des portes ! Tout le monde prend à direction des premières terrasses pour avoir le fameux point de vue sur le site.
Ça y est, j’y suis ! Et malheureusement, qui dit pluie, dit nuage. La visibilité est très limitée mais ça donne un côté mystique au lieu. Je suis presque satisfait de voir le Machu Picchu tel quel avec les nuages. Tout en espérant que ça s’éclaircisse.
On attend patiemment jusqu’à 11h, les affaires trempées, le vent comme un supplice, mais rien n’y fait, la pluie ne s’arrête pas. Nous n’aurons pas de meilleures images du Machu Picchu. Difficile de cacher une légère frustration et déception.

Le retour jusqu’à Hidroeléctrica se fait péniblement entre les jambes lourdes des 5 jours de randonnées, la pluie toujours constante, les vêtements trempés, et le sentiment de ne pas avoir pu profiter du Machu Picchu comme espéré. Comme pour nous achever, le soleil refait son apparition à l’instant où l’on arrive… ça nous permet de nous réchauffer au moins.
Le retour jusqu’à Cusco se fait en bus (6h de trajet). Un bus qui doit partir à 15h et que nous attendons en vain jusqu’à 16h40 sans la moindre explication. C’est finalement plusieurs taxi qui nous transportent jusqu’à… Santa Teresa ! C’est ici que l’on commence à comprendre. Un éboulement coupe la circulation. Dans ces cas-là, route de secours, il faut gravir à pied la montagne pour rejoindre la route. Ultime ascension d’1h, sac sur le dos, pour enfin toucher au but.
L’arrivée à Cusco se fait à minuit au lieu de 21h. Un trek qui n’a pas été de tout repos, rendu particulièrement difficile par la météo. Mais avec un peu de recul, quelle aventure inoubliable ! Une question se pose désormais : dois-je retourner au Machu Picchu ? Sans la garantie d’un temps parfait, le doute reste entier.
Les anecdotes de la semaine
Il n’y a pas eu que la météo comme difficulté
S’il n’y avait que la météo à gérer pendant ces 5 jours, cela aurait pu le faire assez aisément. Mais malheureusement, mon corps à choisi ce moment du voyage pour me jouer des tours. Une tourista comme je n’en ai jamais eu s’est déclenchée le 2ème jour ! Je ne vais pas vous faire de dessins, mais ça été un véritable calvaire avec le Machu Picchu en point d’orgue. Oui, j’en ai chié !
Ils l’ont fait !
Je ne sais pas où ils ont trouvé les ressources physiques et mentales mais après avoir constaté l’éboulement sur la route du retour, Emma et Simon (les français du groupe) y ont vu un signe du destin et ont fait demi-tour pour retenter leur chance le lendemain sur le Machu Picchu. Résultat : un grand ciel bleu et des photos magnifiques qui donnent envie…
Oh les belles bêtes !
Les nuits à proximité de la jungle permettent d’apprécier des variétés d’insectes jusqu’alors jamais vu… Les deux plus impressionnants sont ce papillon mutant (regardez un scarabée, papillon normal ou une chaussette à côté) et la tête de cet autre volatil nocturne.
Voilà 4 jours que je suis rentré de ce trek et je peine toujours à me remettre sur pieds. Plus que ces 5 jours, c'est surtout la maladie qui me met dedans... Néanmoins il faut continuer en espérant que ça passe rapidement. Demain, une journée de randonnée dans la Montagne des 7 Couleurs avant de rejoindre Puerto Maldonado et l'Amazonie péruvienne pour quelques jours !
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