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Pérou (part 5) - Cusco & ses ruines

Je rentre dans le vif du sujet de mon voyage, ce qui me fait rêver depuis que je suis gamin, depuis que j’ai vu un certain Tintin et le temple du soleil notamment… La région de Cusco, son histoire, ses ruines, le Machu Picchu !!! Aller, prenez place dans votre canapé, c’est parti pour 2 semaines d’aventures inoubliables. Du moins je l’espère…


Cusco, capitale archéologique, historique mais touristique

Commençons par un peu d’histoire pour comprendre l’importance de cette ville dans la civilisation Inca et bien plus encore. Le nom d’origine de Cusco est Qosqo. En Quechua (langage andin) cela veut dire nombril, en d’autres termes, Cusco est considéré comme le nombril du monde ou plutôt le centre du monde inca. La ville se trouve au croisement des 4 Suyos, les 4 empires incas : Chinchansuyu (nord), Cuntinsuyu (ouest), Antisuyu (est) et Collasuyu (sud). Ce chiffre 4 apparaît régulièrement sur n’importe quel site inca. Aujourd’hui, Cusco est considérée comme la capitale culturelle et archéologique de l’Amérique (selon différents textes de lois plus ou moins officiels).


Il faudrait être fou pour dire le contraire, Cusco est une ville absolument magnifique dont ses rues, ses monuments, son histoire, ses places, ses artisanats, ses marchés, son environnement montagneux, n’ont pas d’égal dans le monde. Alors c’est donc ça Cusco ? La destination idéale par excellence ? Malheureusement, loin… très loin de là !


Vous vous souvenez, je pestais de l’afflux touristiques, et donc de vendeurs ambulants qui vont avec, à Carthagène en Colombie. Et bien j’ai réussi à trouver pire ! Chose qu’y m’était impensable jusqu’ici. Je vous fais une liste non-exhaustive de ce qui m’est proposé à partir du moment où je mets un pied dehors : massage (5€, j’ai craqué), lunettes de soleil, bonnet, écharpe, coca, perche à selfi, peinture, marijuana, cocaïne, chewing-gum, nourriture (en tout genre), tour de la ville, taxi, poncho, sombrero, photo, livre, hôtel, Machu Picchu, musée… et la liste est encore longue. Dès lors que je rentre dans le centre historique entre 9h et 21h c’est insupportable et ça rend aigri. Sur la photo, un exemple classique de la sortie d'un temple, on ne peut pas y échapper !

Alors comment profiter de la ville sans être plombé par tous ces racoleurs ? Je n’ai trouvé que 2 solutions : se balader avec un casque en écoutant de la belle musique péruvienne à la flute de pan et/ou profiter de la tranquillité matinale entre 6h30 et 8h30.


Les ruines autours de Cusco

Il n’y a pas que le Machu Picchu dans la région de Cuzco. Il serait dommage de passer à côté de tous les sites archéologiques plus ou moins intéressants. Pour ne rien louper, le plus simple est de se procurer un billet valable 10 jours donnant accès à 14 lieux différents (130S/32,5€), les plus importants. Chacun de ses lieux peut être fait par soi-même ou par le biais d’une agence qui inclut un guide. Le prix attractif des agences et l’importance de connaître l’histoire des sites m’ont poussé vers la seconde solution.


City Tour (15S/3,75€)

Ce tour est très intéressant pour connaître un peu mieux l’histoire de Cusco. La capitale Inca regorge d’histoires et d’informations qui expliquent sa formation et les ruines qui sont les plus proches.


Commençons par Saqsayhuaman, un site archéologique qui surplombe Cusco. Depuis des points de vus aériens, on distingue la forme d’un puma avec le corps qui correspond au centre historique et la tête au site sur lequel je me trouve (la photo prise vient du musée Quechua de Cusco). Il faut savoir que le puma fait partie des 3 animaux sacrés dans la culture inca avec le condor et le serpent. En ce lieu résidaient les personnes les plus importes et influentes dans ce qui était jadis un temple du soleil. Ce qui impressionne c’est la taille des pierres qui forment les remparts et qui élèvent le temple. Sans surprise, les ruines offrent un formidable panorama de Cusco.


Un peu plus loin on retrouve le site de Q’enqo. En Quechua cela signifie Labyrinthe due aux nombreuses galeries souterraines du lieu. Il n’y a qu’une partie accessible aux visiteurs. Cette partie étant lieu de momification pour les incas. Pour l’histoire, les personnes étaient momifiées en position fœtale. Pourquoi ? Parce que la mort est considérée comme une nouvelle naissance d’où l’idée de retourner dans la position d’un fœtus.


Troisième lieu, plus petit et avec une histoire beaucoup plus simple : Puka Pukara. Cet endroit servait de forteresse pour prévenir de l’ennemi des incas. C’était en quelque sorte la base militaire de Cuzco.


Enfin, direction Tambomachay, aussi appelé le temple de l’eau. Le site est assez simple et sobre mais son histoire surprenante. Ici coule en continue, avec la même intensité et même couleur, de l’eau à destination de Cusco. Ça peut paraître anodin mais il n’y a pas de sommets. Alors d’où provient l’eau ? Les incas auraient construit des systèmes de canaux souterrains et complexes à analyser. Cette construction complexe permettait de se protéger d’un possible empoisonnement de l’eau par l’ennemi.


Le tour a été également animé par la présentation d’une boisson guérisseuse à base d’anis et une autre présentation pour faire la différence entre une laine de lama et les contrefaçons proposées dans les marchés.



Moray et Salinas de Maras (25S/6,25€)

En s’éloignant un peu de Cusco, on accède aux ruines de Moray. L’endroit est fait de 3 amphithéâtres présentés sous forme circulaire avec plusieurs terrasses. Moray était utilisé comme centre de recherche agricole. En effet, il y a comme des microclimats pour chaque terrasse. Le centre (entre 20 et 30°C) est beaucoup plus tempéré que la terrasse la plus haute (jusqu’à 0°C à cause de l’exposition au vent). Ainsi, les incas pouvaient faire des tests pour exploiter au mieux leurs cultures.


En périphérie de la ville de Maras, à quelques kilomètres de Moray, se trouvent des milliers de bassins pour la collecte de sel (entrée à 10S/2,5€). Pas d’histoire particulière sur ce lieu qui est à peine croyable à cheval entre deux montagnes. Avec 3564 bassins, la production est évidemment la première du pays pour 3 catégories de sel : le blanc, le rose et le brun (médicinal). L’occasion de goûter quelques spécificités culinaires de la région dont le chocolat salé. Délicieux !


En chemin, on fait une escale dans une fabrique de textile artisanale. Nous avons le droit à une démonstration du lavage et de la coloration de laine.



Valle Sagrado (25S/6,25€)

Ce tour est le plus long mais de loin le plus intéressant. On a tous déjà entendu parler de la Vallée Sacrée sans vraiment savoir son histoire. Cette vallée s’étend du nord au sud de Cusco (son centre) et abritait plus de 7 millions d’incas. Rien que ça ! Tout au long de ce tour, je vais en apprendre un peu plus sur l’histoire de cette civilisation.


Le premier arrêt de la journée se fait sur le site archéologique de Pisaq. Ici se trouvent des terrasses, qui servaient pour l’agriculture, formant un V avec en son centre un village. Lorsque les incas sont arrivés sur les lieux, le relief montagneux ne leur offrait rien en termes de nourriture (ni fruits, ni animaux). Seule une race d’oiseau était présente : la perdrix. Celle-ci a permis aux incas de survivre avant de découvrir l’agriculture. La formation en V des terrasses agricoles n’est donc pas anodine puisqu’elle représente les ailes de la perdrix avec sa tête en son centre. Et devinez ce que veut dire Pisaq en Quechua ? Perdrix !


En descendant des ruines, on fait escale dans une joaillerie de Pisaq pour comprendre notamment la différence entre le vrai argent et le toc. J’en profite également pour me balader dans le magnifique marché artisanal.


Etape suivante dans la ville d’Urubamba. Rien de spécial à vous raconter, si ce n’est un centre sympathique.


Ollantaytomba, le plus bel endroit de la région de Cusco avec le Machu Picchu, à n’en pas douter. Ici se trouve un (très) charmant village entourée de 2 montagnes sur lesquelles on distingue aisément des ruines. Historiquement, c’est la principale fortification des incas pour faire face aux envahisseurs espagnols. Ollantay fût par ailleurs un de ces guerriers incas. Au-delà de l’histoire originelle du lieu, ce qui m’a marqué c’est ce que l’on peut voir sur l’autre montagne. Un visage est clairement tracé dans la roche, et celui-ci ne peut-être incas puisqu’on distingue une barbe en plus de cheveux long. Cette représentation est celle de Vilcabamba signifiant « Vallée sacrée ». Et oui tout se rejoint. Il existe des dizaines d’histoires sur ce lieu magique… Je vous en dis une dernière. Les terrasses, telles qu’elles sont dessinées, représente un animal aujourd’hui légendaire du Pérou : le lama. Pourquoi un lama et pas un autre animal sacré ? Il faut lever la tête et observer la constellation, celle-ci prenant la forme d’un lama.


Enfin, on fait escale dans le magnifique village de Chinchero, qui n’est pas sans rappeler celui de Villa de Leyva en Colombie. Ici aussi quelques ruines et une magnifique église. Le guide m’a laissé y aller en solo par un chemin officieux car le site était fermé. Je ne connais donc pas les histoires de cet endroit.


Le guide pour la journée était passionnant et il nous a montré une similitude épatante entre la civilisation inca et égyptienne. Aucun lien ne semble les associer. Et pourtant. Vénération du soleil, fondation pyramidale, temples à trois entrées, principe de momification… des dizaines de coutumes sont exactement les mêmes. Alors pourquoi ? Il n’y a évidemment pas de réponse précise. Le guide s’appuie sur la Tour de Babel pour évoquer le fait que nous avons tous les mêmes origines donc les mêmes façons de penser… Quid alors des autres civilisations (grecque, romaine…) qui sont totalement différentes ? J’ai émis une hypothèse spirituelle, après tout pourquoi pas. L’idée de momification permettant d’offrir une nouvelle vie, il serait alors possible qu’un égyptien ai repris vie des milliers d’années plus tard dans un corps inca… ça va loin cette histoire !


Valle Sur (25S/6,25€)

Après avoir visité le nord de la Vallée Sacrée, je prends la direction du sud pour visiter les derniers sites archéologiques facilement accessibles.


Mais avant de démarrer cette journée, nous faisons escale à Andahuaylillas. Un village quelconque au Pérou mais dominé par une église magnifique. Au même titre que celle de Chinchero, il est impossible de prendre des photos à l’intérieur. Et c’est bien dommage…


Deuxième arrêt sur le site archéologique de Pikillaqta. Ici vivait une dizaine de milliers de personnes au nom de Wari, une civilisation pré-inca. La spécificité du lieu réside dans son immensité. Pikillaqta est 4 fois plus grand que le Machu Picchu. Mais il est aussi largement dévasté et la nature reprend peu à peu ses droits. L’origine du nom du site provient de la disparition de cette civilisation par la contamination d’une « petite puce » (Piki Llaqta en Quechua).


En prenant la direction de Tipon, on est bloqué une trentaine de minute par une fête de village. Ça permet d’apprécier le défilé.


Tipon est considéré comme un immense temple de l’eau. Au même titre que Tambomachay, l’eau y coule de façon constante et avec la même quantité toute l’année. Les différentes terrasses montrent que cette eau servait avant tout à des fins agricoles.



Les anecdotes de la semaine

Retrouvaille des allemands

Scène devenue relativement commune dans mon voyage, je retrouve des gens rencontrés précédemment sur un autre lieu. Sauf que là, un couple (Huaraz) et Ralph (Cañon del Colca), se retrouvent dans le même hostel et dans la même chambre que moi ! C’est beaucoup moins commun.


Merci Marc Labrecque !

Ce nom ne vous dit rien… A vrai dire à moi non plus. Mais ce canadien m’a fait économiser 32,5€. J’ai rencontré cet homme au terminal d’Arequipa. Il m’a interpellé me demandant si j’allais à Cusco et si je voulais récupérer son ticket pour les sites historiques quasiment intact. J’ai accepté volontiers et voyagé sur Cusco avec le nom de Marc Labrecque.


L’Inca trail pour ton anniversaire Alexis ?

Même si son prix est astronomique (450€ pour 5 jours), j’ai tout de même demandé s’il était possible de réaliser la plus célèbre route jusqu’au Machu Picchu : Inca trail. La réponse a été assez cash : « Si tu restes jusqu’au 28 septembre, c’est faisable ». Ce n’était donc pas une légende ! Il faut réserver plusieurs mois à l’avance pour avoir une place. Impossible de le faire par soi-même, tout est régulé : 300 personnes maximum par jour avec une fermeture sur le mois de février. Si ce chemin vous tente, vous êtes prévenu ! Ah, et mon frère (Alexis) est né un 28 septembre, d’où l’intitulé.


Demain, départ aux aurores pour une randonnée de 5 jours autours du mont Salkantay. La finalité de ce trek m’amènera jusqu’au Machu Picchu !

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