Pérou (part 2) - La Cordillera Blanca
- Adrien Rigaut
- 28 févr. 2018
- 6 min de lecture
Après avoir profité (subi ?!) de la chaleur des côtes péruviennes, je m’en vais prendre un peu de hauteur en rejoignant la région de la Cordillera Blanca au travers d’une route spectaculaire.
Présentation de la région
La Cordillera Blanca est une chaîne montagneuse située dans les terres péruviennes. Avec une trentaine de sommets à plus de 6000 mètres d’altitude sur 180km, la Cordillera Blanca est le deuxième plus grand massif montagneux au monde juste derrière l’Himalaya. Son chef-lieu, point de départ de toutes les expéditions, est Huaraz (3000m).
Huaraz, tristement accueillante
Le climat, l’amabilité des habitants, les activités, les logements et restaurants à prix dérisoires… tout semble parfait dans cette grande ville. Pourtant, un violent tremblement de terre a décimé la quasi-totalité de Huaraz en 1970. Et, malgré le temps, c’est encore une ville en reconstruction.
D’ici, de nombreux tours sont proposés pour se rendre sur les principaux sites touristiques. Des treks sur une journée à 2 semaines, des lagons, de l’escalade, du VTT, des glaciers, des ruines… on retrouve un peu de tout dans la région. Et il y a de quoi faire !
Laguna Paron, la perle de la Cordillera
Prix de l’excursion 55S (guide & bus) + 5S (entrée au parc) soit 15€
Avant d’accéder à cette merveille naturelle, le bus fait un arrêt dans l’authentique village de Carhuaz. Une petite escale de 30 minutes très appréciable.
En photo carte postale, je crois qu’on ne peut pas faire mieux. Le Lac de Paron est absolument magnifique avec ce bleu turquoise et le pic montagneux enneigé de Chacraraju. Le seul bémol, s’il en est un, c’est qu’il n’y a pas ce plaisir de la randonnée avec le lac en guise de récompense. C’est le bus qui se charge du moindre effort en vous déposant devant le lagon. Il est néanmoins possible d’effectuer la petite ascension de 30 minutes jusqu’au mirador (4200m).
Laguna 69, le trek incontournable
Prix de l’excursion 30S (guide & bus) + 30S (entrée au parc) soit 15€
Il faut le vouloir pour y aller et c’est ce qui me plaît sur ce tour. Départ à 5h du matin pour arriver à l’entrée de l’immense parc Huascaran. En chemin, le bus s’arrête pour contempler le beau lac de Chinan Cocha, mais c’est après que cela devient intéressant.
Pour accéder au Laguna 69 il n’y a pas de secrets : il faut marcher. Et pas qu’un peu ! 7km de distance et près de 750 mètres d’altitude à gravir. Mais quel bonheur de réaliser une telle randonnée en pleine nature en suivant des cours d’eau, des cascades, rencontrer une famille péruvienne pour finir par la sublime couleur du Laguna 69 (4600m).
A savoir que tous les lacs de la Cordillera Blanca sont numérotés. Ce qui peut aider pour donner des noms aux lacs, comme celui-ci par exemple… 69 ! Le parc Huascaran donne lui son nom à la plus haute montagne de la Cordillera Blanca. Cette montagne se présente en deux sommets : Huascaran Norte (6652m) et Huascaran Sur (6768m). Le trek du Laguna 69 est le meilleur moyen de les admirer.
Laguna de Vilcacocha, pour l’immensité de la Cordillera
Prix de l’excursion 2S (bus) soit 0,50€
A une vingtaine de minutes de Huaraz se dresse une belle randonnée d’1h30 pour accéder au lac de Vilcacocha. Le chemin est très agréable et fait passer entre les villages, les champs et les fermes. Ça permet d’apprécier un autre visage du Pérou et surtout une autre population.
L’arrivée au lac (3900m) n’est pas exceptionnelle, surtout s’il on compare aux deux précédents. Mais lorsque l’on se retourne, on peut admirer toute la Cordillera Blanca. Un panorama assez époustouflant qui me fait sentir tout petit face à cette chaîne montagneuse de 180km, je le répète !
Laguna de Churup, et sa petite sœur m’enchantât
Prix de l’excursion 20S (bus) + 11S (entrée au parc) soit 7,75€
Une nouvelle randonnée proche de Huaraz qui permet d’y aller par ses propres moyens. Le bus amène jusqu’à Pitek qui est le point de départ des 3,5km jusqu’au Laguna de Churup. La distance est courte mais l’ascension est difficile avec près de 700 mètres à gravir. Un peu d’escalade par moment, quelques cascades, et un dernier effort pour arriver au mirador du lac (4535m).
D’ici s’offrent deux options : profiter du lieu avant de redescendre tranquillement ou poursuivre l’ascension jusqu’au Laguna de Churupita. Comme d’habitude, j’en veux toujours plus !
40 minutes de marche sur un chemin vertigineux de 1,5km pour accéder à la somptueuse petite sœur de Churup. Et je pèse mes mots. Malgré une météo nuageuse, j’ai rarement vu une eau à ce point transparente. C’est sublime et le tout dominé par le Mont Churup !

Sur le retour, j’ai décidé de descendre une partie de la route jusqu’à Huaraz à pieds. Ceci afin d’apprécier une nouvelle fois les petits villages et cultures isolés de la ville.
Glaciar Pastoruri, la beauté naturelle face à la réalité climatique
Prix de l’excursion 30S (bus & guide) + 30S (entrée au parc) soit 15€
Une excursion très intéressante dans le sud de la Cordillera Blanca où je découvre la plus grande fleur du monde, la Puya Raimondi… Et c’est peu de la dire ! Jusqu’à 15 mètres de haut et pouvant accueillir 20 000 fleurs sur une seule plante. Des chiffres qui donnent le vertige… ça tombe bien aujourd’hui, je prends de l’altitude, beaucoup d’altitude.
En effet, le bus nous amène jusqu’à l’entrée de la courte randonnée de 2km. Rien de bien fantasmant sur le papier, sauf que je commence celle-ci à 5000 mètres d’altitude. Il faut en mâcher de la coca pour ne pas avoir un mal de crâne horrible ! Une fois la courte distance franchie, me voici à 5150 mètres, devant le fameux Glacier de Pastoruri… du moins ce qu’il en reste. Le réchauffement climatique fait fondre le glacier à une telle vitesse qu’il n’existera plus d’ici une petite dizaine d’année. Rendez-vous compte, en 2015 Pastoruri arrivait au niveau du panneau d’information que vous voyez sur la photo. A vu d’œil, il a reculé d’au moins 50 mètres. Malgré ça, le lieu reste magnifique avec un paysage totalement lunaire.
Chavin, les ruines de la Cordillera Blanca
Prix de l’excursion 30S (bus & guide) + 15S (entrées aux ruines et musée) soit 11,25€
Il n’y a pas que des paysages époustouflants sur la Cordillera Blanca, il existe aussi un passé riche avec le peuple Chavin. Mais avant d’en arriver là, petite escale au Laguna Querococha en chemin. Un beau lac auprès duquel résident des fermiers dans des habitats plutôt sommaires. Les touristes s’arrêtent au niveau du lac pour prendre des photos, il faut marcher une quinzaine de minutes pour rencontrer ces fermiers (à distance pour respecter leur tranquillité).
Avant d’arriver sur Chavin, on passe par un tunnel de 400 mètres… Rien d’exceptionnel sauf que celui-ci se trouve à 4500 mètres d’altitude et en fait un des tunnels routiers les plus hauts du monde.
Nous voici enfin arrivé sur le site archéologique de Chavin. Ici se trouvait un lieu de culte où se regroupait le peuple Chavin. Une place centrale, un temple et près de 8km de passages souterrains se visitent, le tout accompagné des histoires fascinantes racontées par le guide. Le lieu n’a pas été choisi au hasard puisqu’il se situe à égale distance de la côte et de la jungle amazonienne, un endroit stratégique pour profiter du commerce entre les 2 régions.
Le musée, qui précède le site archéologique, expose toutes les gravures et autres statues retrouvées dans les ruines. Il permet également, via une maquette et des montages 3D, d’apprécier l’immensité du site à l’époque.
Les anecdotes de la semaine
Un miracle météorologique
Comme en Equateur, je suis dans la bonne saison pour la côte mais pour les montagnes… beaucoup moins. Ainsi, une météo compliquée m’était assurée en rejoignant Huaraz : pluie et nuage pendant la saison basse (de décembre à mai). Sauf que par miracle, j’ai pu jouir d’un soleil radieux (qui m’a valu une petite insolation) sur les excursions les plus importantes, à savoir Paron, 69 et Vilcacocha. Sur Churup, Pastoruri et Chavin, le temps s’est éclairci pile au bon moment. Magique !
Et une nuit dans le canapé !
Je retrouve le rythme des auberges, des chambres à partager, et des inconvénients qui vont avec… Vous vous doutez de quoi je vais parler. De ma hantise… de ma phobie… des ronfleurs ! J’en ai récupéré un. Une machine à en faire vibrer le lit ! Du coup, j’ai préféré m’exiler dans le salon en profitant du confort et du calme offert par un canapé.
A deux doigts du vol…
Mon oncle m’avait prévenu, le guide de voyage aussi, mais c’est finalement une policière qui m’a évité un racket tout fait. En voulant rejoindre un mirador en fin de journée pour apprécier le coucher du soleil sur Huaraz, je me suis fait stopper dans mon élan par un agent de police qui m’explique l’insécurité du lieu à cette heure-ci, me montrant au loin certaines personnes assez louches. Et me voyant avec mon appareil photo, elle m’a vivement recommandé de faire demi-tour. Dans ces cas-là, on ne joue pas au con et on écoute la gentille policière.
Je pars pour un marathon côtier de quelques jours où je passerai par Paracas, Huacachina, Nazca et Arequipa avant de rejoindre Cuzco... Vivement la suite !
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