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Equateur (part 5) - Riobamba, Guano & La Nariz del Diablo

Suite à mon expérience mitigée sur Baños, charmant village mais météo de m**de, je prends la direction de Riobamba pour une petite journée… normalement.


Riobamba, la sultane des Andes

Riobamba c’est un peu comme la chanson « Léa » de Louis Attaque : "Elle est pas chaude, elle est pas froide (…) elle est pas solidaire, elle est pas solitaire, elle est paresseuse (…) elle est pas jolie, elle est pas moche non plus".


Perchée à 2750 mètres d’altitude, la première ville du pays fondée par les Espagnols en 1530, ne présente pas un grand intérêt et ne devait constituer qu’une étape pour prendre le train jusqu’à Guayaquil. Sauf que rien ne s’est passé comme prévu.


Le train d’abord. En Equateur, ce n’est pas (ou plus) un moyen de transport. Simplement une activité touristique où des tours sont organisés sur quelques heures dans des lieux incontournables. Aucun départ n’est proposé depuis Riobamba, il me faudra donc partir depuis Alausi, 2h au sud de la ville.


Je prends donc le temps de visiter Riobamba où je fais vite le tour. C’est vrai que ce n’est pas le plus bel endroit d’Equateur mais les avenues larges, l’absence d’immeuble, les nombreuses places, la situation géographique, et l’absence de touristes, me font sentir particulièrement bien.


D’une nuit, je décide de pousser à deux et, par la force des choses, je resterai même une troisième.


Colta l’évitable, Guano l’historique

Rester pour rester, ce n’est pas trop mon style. Je regarde un peu les choses à faire autour de Riobamba pour occuper mes journées. Si l’idée de faire une excursion sur le Chimborazo (volcan le plus haut d’Equateur à 6268 mètres) m’intéresse, les présences de nombreux nuages au sommet et le souvenir douloureux de Cotopaxi me freinent dans cette intention.


Avec Jessica, une équatorienne de Riobamba, je prends la direction de Colta et son lac. Honnêtement, ce n’est pas terrible… Disons que ça occupe.


Oublions Colta et allons à Guano. Un autre village bien plus charmant avec quelques sites historiques intéressants (dont les ruines d'une église, une momie et des drôles de sculptures) et une rencontre des plus marquantes, celle avec Balthazar Ushca. Ce nom ne vous dit probablement rien, mais c’est une légende vivante qui impose le respect. Explications…


Señor Ushca est également connu sous le nom de « Ultimo hombre del hielo » (le dernier homme de glace). A 70 ans bien tassé, ce petit homme réalise 1 à 2 fois par semaine des allers-retours jusqu’à la mine de glace du Chimborazo à 4500 mètres où il découpe des blocs de glace qu’il revend ensuite sur Riobamba. Transmis de génération en génération, ce métier a perdu, au fil des années, de sa superbe avec l’arrivée du réfrigérateur et la faible paie pour une forte pénibilité (une journée de travail pour 4 blocs de glace vendu à l’unité 5$). A tel point qu’aujourd’hui, il n’existe plus que Balthazar pour le réaliser. Une triste réalité qui lui vaut le respect du monde entier et une couverture médiatique impressionnante à l’échelle internationale. Une sacrée rencontre…



Alausi, le train pour la Nariz del Diablo

Alausi est un village au milieu des montagnes vraiment sympa et agréable. Ceux qui s’y arrêtent juste pour le train ne profite pas de ce lieu paisible et c’est bien dommage.


Considérée comme l’une des activités immanquables d’Equateur, le trajet en train dans la mythique Nariz del Diablo demande aussi un beau budget de 33$ pour 2h30 d’activité. Et il y a deux façons de la considérer.


Objectivement, le train passe à fleur de montagne de façon impressionnante. Les paysages andins sont magnifiques avec cette montagne populaire pour son petit air de démon. Le tronçon, bien que court (15km), va de Alausi à Sibambe. L’arrêt à la seconde station permet au touriste de prendre de belles photos, d’être accueilli par un lama et son éleveur, de visiter le musée du train et de se divertir devant un groupe de danseurs folkloriques équatoriens.


Subjectivement, quelle arnaque !!! Non mais 33$ pour ça, franchement ce n’est pas sérieux. Déjà, la fréquentation. A ce prix-là, peu de gens peuvent se le permettre sauf les touristes étrangers représentés par des groupes de « vieux » allemands, américains, anglais qui ne respectent rien et se croient supérieurs à tout le monde. Ensuite, le trajet est impressionnant, oui, mais il ne vaut pas plus que les trains en Birmanie ou au Sri Lanka qui, pour le coup, servent réellement de moyen de transport. Enfin, pour 33$ j’espérai que l’on nous propose bien plus qu’un lama en guise d’accueil, qu’un groupe de danseur équatorien et que 3 panneaux d’informations appelés aussi « musée ». Un plat compris à la cafétéria de la gare n’aurait pas été de trop.


Bref, si vous passez par-là, je vous conseille vivement de rester une nuit sur Alausi et de réaliser une randonnée d’une journée en longeant les rails. Vous aurez du temps pour apprécier le paysage, verrez les trains qui passent (2 par jours), éviterez ce bain de touristes et économiserez 33$ !

Les anecdotes de la semaine

Et de 3 nuits sur Riobamba

Après cette activité magique du train (ironie), plusieurs possibilités se sont offertes à moi. Passer une nuit sur Alausi, pourquoi pas mais à 15$ la nuit et vue la météo qui se gâte, pas terrible. Aller directement sur Guayaquil, à mi-chemin de ma prochaine destination j’aurai pu découvrir une nouvelle ville mais le prix des hébergements (20$ minimum) et l’idée d’arriver 20h dans l’une des villes les plus dangereuses du pays, ce n’est pas l’idéal. Et puis j’ai eu l’option Riobamba, remonter dans cette ville où je me sens bien, dormir chez l’habitant et repartir tranquillement le lendemain, définitivement la meilleure option.


Riobamba et ses découvertes gastronomiques

Passer 3 jours dans une ville aux contacts des locaux permet de découvrir un peu plus les spécialités locales. Honnêtement je ne me souviens pas de tous les noms mais entre une banane rouge, un biscuit à la panela et une tortilla de maïs au fromage, mon palet apprécie de nouvelles choses. Et puis il y a eu la dégustation du fameux « cuy » (prononcé couille). Cette viande est très appréciée dans le sud de la Colombie et en Equateur. Quelle viande ? Un délicieux hamster cuit au charbon de bois et qui s’apprécie d’autant plus avec une sauce cacahuète. Bon, je n’en mangerai pas tous les jours car le goût est assez fort mais je suis content d’avoir enfin pu y goûter.



Fini les terres équatoriennes pour le moment. Après 8h de transport, je suis enfin arrivé sur la côte pacifique. Une petite semaine à profiter de la mer, sûrement un peu de surf, et des joies de la vie nocturne de Montañita ! A très vite…

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