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Myanmar : au pays des pagodes (2ème partie)


Hsipaw, natural trekking

C’est à l’abri d’une pluie diluvienne, à en faire tomber la grêle, que je vais faire le point sur mon séjour à Hsipaw.


Située à 7h de route au Nord-Est de Mandalay, Hsipaw est connue pour sa nature verdoyante, ses montagnes apaisantes et ses nombreux lieux de méditation dans divers monastères. C’est aussi, personnellement, le point le plus au nord de mon voyage.


La ville et sa région ne sont donc pas réputées pour des activités phares ou des lieux à ne pas manquer. Ici, c’est avant tout le mode de vie qui m’a attiré. Et dès le début, c’est assez surprenant. La région ne fait pas parti de la loupe dite « touristique » et pourtant je vois de nombreuses têtes étrangères et une petite dizaine de voyageurs européens. Après discussion, ces « têtes étrangères » sont en fait de parfaits birmans. Ils ont juste une culture et une religion différente. Si depuis le début, je n’avais vu que des Bouddhistes, ici on retrouve également des Hindouistes et des Musulmans. Je ne suis donc plus le seul à avoir les cheveux et la barbe longs.


Les choses étant présenté, je m’informe pour connaître les différentes randonnées à faire. Il en existe 3 principales.


La première, d’environ 4h, vous permet d’accéder dans des villages Shan. Ce sont des tribus qui vivent par famille et qui ont leur propre langage. Le mieux est de se perdre dans les champs et on finit toujours par tomber sur un village. Par contre, il faut savoir retrouver son chemin après, ce qui n’est pas si évident que ça.


La seconde se fait en 4h également et vous amène jusqu’à une waterfall. En dehors de cette belle cascade, visible de très loin, c’est la route pour y accéder qui est singulière. On traverse la voix ferrée (pour ce qui est du train, j’y reviendrai), un cimetière chinois et bouddhiste, une déchetterie, des plantations de banane, plusieurs petites maisons en bambou, et globalement des champs. Autant dire que sur la route, on n’a pas le temps de s’ennuyer.


La troisième est plus courte (1h30-2h) et est essentiellement basée sur des temples. Dans le nord de Hsipaw se trouve plusieurs pagodes rappelant Pagan, ainsi que quelques monastères. C’est idéal pour se laisser aller à la méditation. En parlant de ça, c’est Philippe, rencontré en Thaïlande à Chiang Mai, qui m’a donné envie de me pencher là-dessus. Je ne parviens pas encore à me déconnecter du monde qui m’entoure mais à base de 4-5 minutes de « méditation » par temple ça fait un bien fou !


Voilà pour ce qui est de Hsipaw. Le reste de la ville n’est pas très flamboyant. Il n’y a pas de « Street Food » donc contraint de manger dans des restaurants… presque 2€ le plat, vous vous rendez compte ?! Je plaisante, mais quand on vous habitue à 0,50€ c’est toujours pénible de mettre plus du triple.


Au Laos j’avais aperçu mais ici j’ai pu assister à la cérémonie d’offrande aux moines. Si la cérémonie est plus solennelle et protocolaire (à 6h pétante, tous en ligne au même moment au même endroit) à Luang Prabang, ici c’est un peu comme bon vous semble. J’ai suivi un groupe de 6 moines féminins passant de magasin en magasin pour récupérer argent ou nourriture.


Par ailleurs, je suis sorti juste après le déluge qui aura duré 30min… la ville était dans un état, comme si une tempête était passée par là. Les magasins et les rues étaient inondés. Je ne veux en aucun cas faire le moralisateur, mais, amis birmans, plutôt que de jeter vos poubelles dans la rue et dans les caniveaux, mettez-les dans des endroits appropriés, peut-être que l'eau s’évacuera mieux ainsi. Je dis ça, sans savoir s’il existe des « endroits appropriés » ici.


Proche étape/expérience : le train en montagne !



Myanmar en train : c’est long, c’est lent mais qu’est-ce que c’est bien !

Le déluge d’hier n’était pas que passager, il a continué toute la nuit et ce matin je me réveille sous l’eau. Pas si dramatique que ça étant donné que je vais prendre le train... assez embêtant malgré tout car c’est pour apprécier le paysage que j’ai choisi ce mode de transport.


Qu’à cela ne tienne, direction la gare avec en ligne de mire Pyin Oo Lwin ! Temps estimé en voiture : 3h30. Temps prévu en train : 7h30. Tout ceci pour à peine plus de 120km. Le train en Birmanie, c’est une expérience.


Et pour cette expérience, je retrouve un peu de compagnie. Après avoir fait Mandalay et Hsipaw en solo (un peu volontairement), je rencontre Lia, une jeune israélienne voyageant après avoir fait son service militaire… Et oui, là-bas c’est obligatoire que vous soyez homme ou femme c’est au minimum 2 ans.


Je ne vais m’éterniser sur le trajet. Comme vous pouvez vous en douter celui-ci est long. La météo jongle entre la pluie et le soleil. Les paysages sont majestueux à travers les plaines, les vallées, les rizières, les villages totalement perdus, et, cerise sur le gâteau, la traversée d’un pont à plus 200 ou 300 mètres de hauteur (d’en haut la perspective est trompeuse).


La vitesse du train n’est pas excessive et quand on voit l’état des chemins qu’il emprunte, on comprend pourquoi. A l’intérieur on est un peu bousculé dans tous les sens, ce qui est logique. On est en montagne, et peu de tunnels sont construits, donc on suit le relief à coup de zig et de zag. Comme en voiture finalement, mais en train, c’est plus surprenant.


En arrivant sur Pyi Oo Lwin je modifie une nouvelle fois mon itinéraire sur les conseils de Lia. Demain visite des alentours, puis bus de nuit, puis trek de 3 jours, puis un grand lac, puis retour sur Yangon. Pfiou, tout ça en 1 semaine !



Pyin Oo Lwin, une ville étape à ne pas négliger

Sous ses airs de « circuler y’a rien à voir », Pyin Oo Lwin cache quelques petites pépites que seul les voyageurs aguerris sauront apprécier. Je ne me considère pas tel quel, loin de là. Mais j’ai beaucoup plus d’aisance pour demander aux locaux ce qu’ils font le week-end (car oui, on est samedi). Si la plupart reste chez eux, certains vont sur Dat Taw Gyiant Waterfall ou au Botanic Garden. Bon et bien voilà de quoi occuper ma journée en attendant mon bus de 20h.


Direction la waterfall avec Lia, le matin. 20 minutes de scooter puis 30 minutes de marche et nous voici devant cette petite merveille. Elle est grande, elle est belle et, comme toutes les cascades, elle est unique. Chose suffisamment rare (en Asie) pour être signalé : elle est propre. S’y baigner est rafraîchissant et agréable. Ce qui différencie cette waterfall, c’est la présence d’une pagode au pied de celle-ci. Sur les photos, ça rend pas mal.


Retour en ville sur les coups de midi où Lia prend son bus pour Pagan. Ce fût un plaisir, belle continuation à toi.


De mon côté, je loue un vélo pour l’après-midi afin de me rendre au Botanic Garden. Celui-ci est payant pour les touristes (5€ quand même). Le parc est très grand, divisé en plusieurs parties et il fait bon se promener au milieu des locaux. Comme d’habitude, tous vous regardent avec des yeux immenses et certains veulent une photo à vos côtés… mais quand vous avez le malheur de dire oui à une personne, c’est 10 autres qui vous foncent dessus. Et comme je ne sais pas dire non, ça me fait plaisir ! Il y a un petit business à faire là-dessus, ça vaut le coup d’y réfléchir. Au final, un jardin botanique sympathique mais beaucoup trop cher pour ce que c’est.


Sur le retour, je me suis arrêté à un temple chinois moderne et surtout gratuit. L’intérieur est calme, apaisant et très bien décoré.

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