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Myanmar : au pays des pagodes (1ère partie)


L’interlude Bangkok

Fraîchement arrivé du Laos où mon séjour fût aussi court que jouissif, j’arrive pleins d’espoirs dans la capitale Thaïlandaise pour trouver ma porte d’entrée au Myanmar. Une matinée et près de 30 agences visitées plus tard, je suis dans l’impasse : aucune ne propose de tour organisé chez le voisin birman. C’est un constat d’échec assez lourd puisque pour obtenir un Visa il faut que je donne mon itinéraire et nuits d’hôtels… C’est ce que je pensais, c’est ce que j’ai lu et c’est ce qu’on m’a dit. Mais plusieurs personnes m’ont annoncé que les démarches se sont facilitées depuis. Pour en avoir le cœur net, direction l’ambassade du Myanmar.


La procédure est finalement très simple : 2 photos d’identité, 1 photocopie du passeport, l’adresse d’arrivée, date d’entrée et de sortie du territoire, 40€ pour l’avoir dans la journée (20€ en 3 jours) et ça y est, 6h plus tard vous êtes en possession de votre Visa !


Du coup, je ne perds pas une minute de plus dans cette ville que je ne supporte plus où il est impossible de circuler peinard et je prends mon vol pour la Birmanie le lendemain. Jeudi 5 mai, Myanmar, me voilà !


Ps : vous risquez de voir plusieurs fois les noms Myanmar, Birmanie et Burma. C’est un seul et même pays.



Bon vol et bel hôtel, jusqu’ici tout va bien

J’aurai pu m’éviter d’écrire et vous évitez de lire ces quelques lignes mais bon, quand je suis content, je suis content. J’ai choisi la compagnie Nok Air pour rallier la Birmanie. Une compagnie (très) Low Cost puisque le prix (bagage inclus) est 20% moins cher qu’Air Asia, deuxième compagnie en prix (bagage exclus). L’avion est propre et design à l’intérieur, les hôtesses super agréables, un snack et une boisson sont inclus, vous partez et vous arrivez à l’heure. Prenez-en de la graine Air Asia !


Le pays venant de s’ouvrir, il n’y a pas de navette qui relie l’aéroport au centre-ville qui est à une quinzaine de kilomètres. 10,000 kyats (9€) et 45 minutes de route pour accéder à Yangon. Le trafic semble affreux. Sur la route je vois quelques temples éclairés (j’arrive de nuit) qui promettent un très beau séjour culturel au Myanmar.


Sur place, l’auberge est très propre, quoiqu’un peu cher s’il on compare aux autres auberges d’Asie (10€ pour un lit, soit plus du double que partout ailleurs). Le petit déjeuner le lendemain est copieux et bon dans l’ensemble. Globalement, le 20th Street Hostel est de qualité !



Dur retour à la réalité asiatique

C’est parti pour les classiques d’entrée dans un pays : changement de monnaie, nouvelle carte SIM. Dès lors que je sors de l’hôtel, je comprends que la quinzaine birmane qui m’attend ne va pas être de tout repos. Avant de donner les raisons, sachez que le wifi dans les auberges est médiocre au Myanmar mais qu’une carte SIM coûte à peine plus de 1€ (3€ avec 500MB de data internet) et que je suis passé au Kyat, la monnaie locale (1,350k = 1€).


Bon alors, qu’est ce qui ne va pas encore Adrien ? Un condensé de toutes les choses que je ne supporte plus en Asie : la pollution, le trafic, le bruit et la chaleur. La pollution va de pair avec le trafic. A l’image de Yangon, le pays s’est ouvert de façon peut-être trop important ces dernières années. A discuter avec les locaux, il y a 3 ans, il était possible de traverser la rue tranquillement (aujourd’hui il faut courir et faire preuve d’une bonne adresse pour éviter de se faire écraser), prendre un bus du nord au sud de la ville ne prenait pas plus de 30 minutes (on se rapproche des 2h actuellement). On est alors gêné, conscient qu’un tel chamboulement a été provoqué par l’essor du tourisme. Mais eux semblent s’en accommoder et sont souvent heureux de nous voir et d’échanger quelques mots avec nous. S’il faut remettre quelque chose en cause, c’est le gouvernement. Celui-ci a importé des milliers de véhicules provenant des pays voisins tout en conservant les mêmes routes, évidemment, à un moment, ça sature. Il est d’ailleurs surprenant de voir, pour un pays où l’on roule à droite que bon nombre de voitures ont le volant… à droite ! C’est insensé.


Le trafic va également de pair avec le bruit. Beaucoup de voitures sur les routes mais énormément de personnes sur les trottoirs. Ça n’avance ni d’un côté (bonjour les klaxons), ni de l’autre (bonjour les marchands qui gueulent). Un savoureux cocktail qui vous fait profiter du soleil et de la chaleur. 40°C à l’ombre, on frôle souvent les 50°C ressenti au soleil. Pour trouver de l’ombre, il faut marcher sur les trottoirs, mais comme il est souvent difficile de se frayer un chemin, on finit sur la route en plein soleil à côté des voitures, des pots d’échappement et des klaxons… Bref un cercle vicieux autours de 4 items m’obligeant à un achat surprenant : un parapluie. Seul remède que j’ai trouvé pour me protéger un peu du soleil.


Mais sur Yangon il n’y a pas que ça, heureusement. J’ai entrevu quelques magnifiques monuments que je prendrais le temps de visiter à la fin de mon séjour en Birmanie. Car, là tout de suite, je ne me vois pas m’éterniser dans cet enfer, j’ai besoin de respirer… Direction le Royaume de Pagan !



Pagan, le joyau de la Birmanie

Une nuit de bus (15€), avec écran individuel comme dans les avions, petit encas, brosse à dent jetable, et petit café matinal, et me voici à Pagan. A l’auberge de Yangon, j’ai rencontré Alejandra, une chilienne qui suit le même itinéraire que moi jusqu’à Mandalay. On partagera sûrement un bout de route ensemble. A ce titre, c’est officiel, je suis totalement dépassé en Espagnol, même si l’accent chantant chilien n’est pas le plus évident à comprendre. Nous parlons uniquement en anglais.


Sur Pagan, la chaleur n’a pas disparue, loin de là, elle a même gagné quelques degrés la coquine. Néanmoins, la pollution, le trafic et donc le bruit se sont volatilisés. Et que c’est agréable et apaisant ! Bon il faut admettre que la chaleur n’incite pas à être actif. Je consacre mon premier jour à quelques activités basiques (blog, lecture) et à me pencher sur ma prochaine destination. Cette dernière devait être dans les montagnes du Mount Victoria, mais malheureusement, dès que l’on sort du circuit touristique (Yangon, Pagan, Mandalay, Kalaw, Inle et Golden Rock), il est bien difficile de trouver un moyen de transport hors taxi. Je vais donc revoir mes ambitions à la baisse et me restreindre à ce circuit qui reste tout de même très attractif.


Pour se balader sur le royaume qui doit s’étendre sur une vingtaine de kilomètres, il y a deux options… enfin à voir les températures, je ne considère pas le vélo comme une option raisonnable. L’option numéro 1 c’est le « e-bike ». Et oui, la Birmanie est dans l’air du temps, tout roule à l’écologie. En 2-3 mots, un e-bike c’est un scooter qui n’avance pas et ne fait pas de bruit, ou c’est un vélo dont on a nul besoin de pédaler. Prenez dans le sens que vous voulez. Location pour 5,000 kyats (3,5€) les 24h.


Il y a 4 temps pour voir Pagan.


Au Sunrise, sur l’un des deux temples où il est possible de grimper au sommet. L’un est très connu et assez blindé (une cinquantaine de personnes selon les avis reçus), l’autre plus isolé et d’un calme absolu (8 personnes à tout casser). Un levé aux aurores est nécessaire (4h30) pour apprécier ce qui, et probablement ce qui restera, le plus beau lever de soleil que je n’ai jamais vu. N’en déplaise aux Uluru, Mount Warning ou Angkor Temple.


Après le Sunrise, il fait bon profiter de la douceur matinale, environ 30°C, pour visiter quelques temples, parce qu’à partir de 9h, vient le deuxième temps : la fournaise. Inutile d’insister à ce moment-là, le corps humain ne peut supporter de telles chaleurs. Patientez dans un temple où comme moi, à l’auberge.


La fournaise n’est pas encore partie, mais il faut déjà se préparer au Sunset. Départ 15h pour aller voir de nouveaux temples. Petit aparté sur ceux-ci. L’expression classique asiatique « Same, same, but different » (comprenez « C’est la même chose, mais différent ») n’a jamais été aussi bien illustrée. Tous les temples sont des pagodes, seules quelques-unes, plus imposantes, divergent. A l’intérieur, la structure est systématiquement la même : 4 buddhas exposés au 4 point cardinaux, seule la taille de ceux-ci, certaines fresques sur les murs et autres aménagements intérieurs permettent de personnaliser un temple par rapport à un autre.


Pour le Sunset donc, nous avons testé le spot dit « touristique » et effectivement il y a du monde. Une centaine je dirai. On est loin du millier de personnes qui se trouvent sur Angkor. De haut on distingue les centaines et les centaines de temples que propose le royaume. Il faudrait plus d’une semaine pour visiter chacun d’eux. Mais bon, comme je l’explique juste au-dessus, quand on en visite 10 c’est comme si on en visite 1000. A mes yeux. A l’instar du Sunrise, je crois que c’est l’un des plus beau Sunset que j’ai eu l’occasion de voir.


Dernier moment pour visiter Pagan : de nuit. J’espérai voir beaucoup de temples éclairés. Au final, je pouvais les compter sur les doigts d’une main. Très joli néanmoins, mais loin du spectacle proposé par un Sunrise ou un Sunset.


Au final, le Royaume de Pagan a totalement rempli son contrat et les espoirs que je portai sur cet endroit. Je suis principalement venu en Birmanie pour voir ça, maintenant que c’est fait, je suis tranquille.



Mandalay, fuyez la ville !

Au matin du départ pour Mandalay, je quitte Alejandra qui continue sa route vers l’Ouest. Je ne reste pas seul bien longtemps. Dans le bus je rencontre Kim, une allemande, qui me présente son itinéraire. Très intéressant. Tellement intéressant que je vais piocher quelques bonnes idées pour faire une escapade de 3 jours en dehors du circuit touristique. Oui je sais, un jour je dis blanc, l’autre je dis noir… Mais finalement, n’est-ce pas ça la véritable façon de voyager ? Changer d’itinéraire au gré des envies et des rencontres ? Aujourd’hui, à part une deadline, je n’ai rien qui m’oblige à aller à un endroit plutôt qu’un autre. Donc c’est décidé, j’irai à Hsipaw ! Mais avant ça, Mandalay…


Au fond Mandalay c’est une ville asiatique comme les autres : des bâtiments, du monde, de la circulation, de la pollution, etc. Une sorte de Yangon bis. Oui mais. Mandalay c’est aussi des gens super accueillant, souriant et c’est aussi la plaque tournante d’une région.


Pour les gens, c’est surtout pour manger que je les rencontres, j’évite les restaurants (un peu trop cher, pas forcément de bonne qualité et on se sent un peu délaissé) et vais dans la rue trouver des petits stands et marchands. Ceux-ci proposent de la nourriture à bas prix (0,50€) et n’en déplaise aux autres pays que j’ai visité, mais jusqu’ici chaque plat, aussi différent soit-il, était un délice. Et ces gens, même avec un anglais quasi nul, sont aux petits soins et essaient de vous parler avec des gestes. En dehors des pauses repas, c’est au quotidien que je trouve les gens chaleureux. Tous vous regardent, tous vous sourient et tous vous disent bonjour quand vous leur lancez un « Mingalabar » (Bonjour en birman). Bon après j’ai des arguments qui m’ont déjà été confirmés « Oh il est blanc » (classique), « Oh il est grand » (plus dur à trouver), « Oh c’est un homme avec des cheveux long » (très dur à trouver), « Oh il a de la barbe » (impossible à trouver). Sans me vanter, dans ce pays je suis un peu perçu comme l’idéal masculin venant d’Europe. Des « handsome » j’en ai entendu mais dès que je propose de sortir ou boire un verre, forcément, il n’y a plus personne. Mais bon, à mon grand regret je sais que la culture du pays et surtout la religion ne permettent pas des rencontres facilement. BREF, tout ça pour dire que les gens sont cools et qu’ils m’aiment bien, ça tombe bien, c’est réciproque et les birmanes sont à tomber !


Venons-en à la région de Mandalay évoquée en deuxième point. Dans le centre-ville il n’y a strictement rien à voir. Tout se passe dans le nord et le sud de la région.


Au nord, à peine sorti de la city, vous avez le Mandalay Hill, une colline qui surplombe la ville avec une Pagode au sommet (la base). Accessible pour 1€, ce temple est plus récent que ceux de Pagan et les murs intérieurs sont scintillants et brillants, dessinés de façon mosaïque. C’est très joli.


Au pied de cette colline se trouvent Sandamuni Paya, un très beau complexe où se mélangent plusieurs pagodes joliment décorées, Kuthodaw Paya, une belle pagode dorée entourées de plusieurs petites pagodes blanches, et le Shwenandaw Kyaung, un temple assez stylisé à l’architecture ancienne et en bois. Ce dernier nécessite l’achat d’un passe qui donne accès à toutes les infrastructures de la ville y compris le Palais Royal et les villes alentours. Le prix, 7,5€, est une belle arnaque et je vous explique pourquoi. Les 2 autres temples étaient mieux que le dernier et accessibles gratuitement, le Mandalay Hill était payant (même avec la carte), et mis à part le Palais Royal, je n’ai jamais eu besoin du passe. Donc évitez-vous cet achat surtout que le Palais Royal n’est pas indispensable bien que sympathique à voir.


Donc le Nord de Mandalay, pourquoi pas. Mais si vous arrivez dans la région, passez votre séjour sur Sagaing. Sans aucun doute la meilleure ville que j’ai eu l’occasion de faire au Myanmar pour le moment. L’idée, c’est d’y aller en scooter et de se perdre dans cette ville qui borde le fleuve et les collines. Ça monte, ça descend, on croise des pagodes tous les 100 mètres et par moment, à force de monter, on se retrouve au sommet d’une colline avec une vue panoramique imprenable sur toute la ville. Ce voyage m’a confirmé que je n’étais pas mauvais en orientation avec toujours l’envie de savoir où je me trouve au moment présent. Mais pour une fois, j’ai laissé tout ça de côté, je me suis perdu et ça m’a permis de voir de magnifiques choses et de rencontrer, encore, des locaux très souriants. Une seule chose à éviter dans cette ville : « la plus grosse pagode du monde », elle est située à 7km du centre-ville et c’est juste une grosse boule dorée sans aucun motif apparent. Une perte de temps.


Entre Sagaing et Mandalay se trouve Amarapura. Cette ville abrite le plus vieux (1850) et plus long (1,2km) pont en bois de tek au monde. Oui, il y a des records pour tout. Au-delà de ça, le U Bein Bridge, c’est son nom, offre un spectacle unique avec un paysage naturel bluffant, et le spot est simplement idyllique pour un Sunrise et Sunset. J’ai assisté au second, mais mon petit doigt me dit qu’un lever de soleil doit valoir son pesant d’or.


Donc au final, pour Mandalay, j’ai un peu le cul entre 2 chaises à vous dire si c’était bien ou non. Avec du recul je pense que les temples (gratuits) du nord de la ville sont quand même à voir. Mais s’il y a bien une ville où il faut séjourner c’est Sagaing. Allez, demain on continu jusqu’à mon point le plus haut dans ce beau pays.

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