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Le Vietnam en 2 roues (1ère partie)


Aller, c’est reparti pour une nouvelle aventure, un nouveau pays, le dernier que je ferai avec Geoffrey. Après 9 jours au Cambodge, nous avons franchi la frontière en prenant des minibus se dégradant au fur et mesure jusqu’au dernier qui fût… infernal pour mon grand corps. Bref, bienvenue au Vietnam, prenez place pour 3 semaines d’une intensité assez exceptionnelle !



Chau Doc pour se mettre dans le bain

En choisissant de s’arrêter sur Chau Doc plutôt que sur Ho Chi Minh directement, l’idée était de commencer en douceur dans une petite ville. Tout faux ! Cette ville nous a surtout montré l’enfer qui nous attend jusqu’à la fin du mois : le trafic de motos. C’est une horreur et une belle insécurité. Il y en a partout par milliers. Des scooters et des motos en masse qui passent au forcing en oubliant totalement les piétons.


Sinon la ville est bordée par le Mékong ce qui la rend, en partie, agréable. On distingue pas mal de maison sur pilotis, voir certaines bâtisses flottantes. Les gens ne parlent pas, ou très peu, anglais. Ce n’est pas évident pour se faire comprendre mais c’est ainsi lorsque l’on choisit des lieux non touristiques.


Alors cette ville a été choisie juste pour faire une étape avant Ho Chi Minh ? Et non, on ne fait rien au hasard. A 1h de route de Chau Doc se trouve la forêt inondée de Tra Su. Un espace immense qui pourrait se confondre a des mangroves et où il y a une diversité d’oiseaux assez impressionnante. On embarque sur une première barque moteur pour apprécier le lieu puis une autre à la pagaie pour savourer le calme tout en passant dans des endroits merveilleux. Non franchement, on a galéré à trouver l’entrée de cette forêt mais ça en valait largement la peine.



Ho Chi Minh, grosse ville sans importanc

6h de bus d’un confort absolu pour rejoindre la capitale économique du pays (Hanoi étant la capitale politique). Ho Chi Minh est bien trop grand pour être entièrement visitée mais les principaux attraits sont autours du District 1 où nous logeons.


Depuis cet endroit il est facile d’accéder au War Museum retraçant la Guerre du Vietnam. Si l’histoire des Khmers Rouges m’avait profondément bouleversée, celle illustrée ici est bien différente. Le point de vue du musée n’est pas des plus objectifs. Il y a évidemment une part de vérité, mais l’ensemble fait davantage penser à de la propagande. Si tu es américain et que tu viens ici, pas sûr que tu apprécies. De même, le musée opte pour le choc par l’horreur. De nombreux visages défigurés par la guerre, des personnes ravagées par les produits toxiques ou encore quelques corps déchiquetés dans les bras des américains… je ne remets pas en cause l’authenticité des images, mais trop c’est trop et l’impact sur les visiteurs s’en ressent. Reste à l’extérieur la reconstitution d’une prison et des engins de guerre (jeeps, tanks, avions, hélicoptères) exposés.


Non loin du musée se trouve la cathédrale de Notre Dame. Rien à voir avec celle de Paris, celle-ci étant plus petite et construite avec des briques. Elle se fondrait bien dans le Nord de la France.


Le District 1 est réputé pour sa vie nocturne avec la rue de Bui Vien. Ici, quelques bars peu cher s’ouvrent sur les trottoirs où tout le monde est entassé les uns sur les autres et où les rencontres se font naturellement. On aura testé un rooftop et une petite boîte de nuit mais notre esprit était préoccupé par quelque chose de bien plus important… Mais de quoi s’agit-il ?


Pour vivre à la locale, quoi de mieux que de se véhiculer à la locale ? Vous l’avez dans le mille : avoir une moto. Mais plus question de location sur une journée, on a en que trop l’habitude. L’idée est d’acheter une moto et de remonter tout le pays jusqu’à Hanoi. Ambitieux, non ? Bref, après avoir vu mécaniciens et backpackers pour l’achat du bolide, nous avons opté pour l’achat de deux motos chez un garagiste. Ce fût long, laborieux, compliqué et, à l’heure où je vous écris, on est sûr de rien concernant la fiabilité, mais nous voici propriétaire de :


- - Honda Future II (124cc), semi-automatique acquise pour 340€. Ça c’est mon bébé !


- - Honda Win (110cc), manuelle acquise pour 280€. Celle de Geoffrey donc.


Après une aventure en 4L de 10 000 km, nous allons tenter un trip en 2 roues de 3 000 km en une quinzaine de jour.



Place à l’aventure

Et qu’elle fût pénible cette première journée de route jusqu’à Da Lat. Il y a une route pour les 2 roues et une pour les 4 roues. C’est assez surprenant mais tellement plus sécurisant quand on voit la dangerosité des poids lourds notamment. D’ailleurs, les 2 roues ne payent aucun péages, c’est plutôt une bonne nouvelle.


Pour ce trajet jusqu’à Da Lat, nous avons conduit près de 7h pour faire 300km. Des routes plates, en montagnes, bien bitumées, en travaux, départ de jour, arrivée de nuit, chaleur étouffante ou froid polaire, je crois que l’on a à peu près tout eu aujourd’hui. Le bon côté de la moto c’est l’indépendance, s’arrêter où on veut quand on veut. Le revers de la médaille, c’est le confort ; sur un semi-automatique, on est plus assis comme sur un scooter, moins confortable pour les grandes distances par rapport à une manuelle qui se rapproche du format moto. On verra comment je me sens après quelques jours d’essais.



Frais comme Da Lat

Nous sommes donc arrivés sur Da Lat peu après la tombée de la nuit. Cette ville est située en montagne, il fait donc frais, je dirai même froid lorsque nous étions sur nos motos. Par cette fraîcheur et les éclairages dignes de Noël, on peut se croire dans une station de ski. Et ce soir, je prends un malin plaisir à prendre une douche chaude, à mettre un pantalon et un sweet avant de sortir. On rigole mais on vient d’arriver au stade des 2 mois sans voir la pluie et je dirai un bon 4 mois sans vivre dans un environnement frais. Bref, je kiffe !


Au réveil, enchantement passe un peu. On retrouve l’aspect asiatique qui semblait avoir disparu la veille. Mais il faut dire ce qui est, cette ville est globalement très agréable. On respire et ça on ne l’avait pas ressenti depuis longtemps. Il y a un grand lac qui domine la ville, des petits parcs et des trottoirs pour les piétons ! Logique me direz-vous, mais généralement cet espace est dédié aux véhicules et restaurants de rue.


En plus d’un cadre apaisant, il possible de s’échapper dans le marché de la ville, aller au pied de l’église (l’accès par l’arrière donne une très belle vue sur un quartier de la ville) et visiter la Crazy House, une maison faisant partie des « 10 constructions les plus bizarres du monde »… C’est bizarre, c’est touristique mais ça occupe.


Da Lat se situant à 1500 d’altitude, se balader en scooter autours est absolument génial. Déjà parce que virages + moto = cool, mais aussi parce que les paysages montagneux sont magnifiques. A 30 minutes de route, on a accès à une puissante cascade appelée l’Elephant Waterfall. Esthétiquement, ce n’est pas la plus belle, mais à la vue du crachin qu’elle rejette à des dizaines de mètres autours d’elle, vaut mieux ne pas s’aventurer dessous.


La région de Da Lat est connue pour son café que je qualifierai de spécial. Ils produisent des grains de café issu de la digestion du Civet (oui, oui l’animal).


Demain, une matinée de route nous attend pour rejoindre Nha Trang… la mer !



Vacances, plage, station balnéaire et russes… Welcome to Nha Trang !

La route entre Da Lat et Nha Trang est magique. C’est une longue et sinueuse descente dans les montagnes avec à l’horizon, la mer. S’il est facile de trouver des stations-services dans tout le pays, il y a quelques endroits, comme cette descente, où il n’y a rien sur près de 50km. Quand vous êtes dans le rouge, c’est long… mais au final, tout c’est bien passé.


Changement de décors en arrivant sur Nha Trang. Déjà, il y a la mer, c’est top. Mais il y aussi beaucoup de buildings, de touristes et des transats sur la plage. C’est une station balnéaire, clairement, et ce n’est pas s’en rappeler certains endroits de France. D’un coup, on passe du mode voyageur à celui de vacancier.


Heureusement, nous n’y passerons qu’une après-midi. Suffisant pour apprécier la plage, 2-3 architectures de la ville, et croiser des centaines de russes. La question demeure : pourquoi la communauté russe est-elle si importe ici et pas ailleurs ? Je vais devoir me pencher sur la question.


Un petit break sympathique avant d’attaquer la première « étape marathon » jusqu’à Hoi An.



Au bon souvenir du 4L Trophy

Deux jours pour rejoindre Hoi An, située à quelques 500km de Nha Trang. Sur la route, des paysages qui nécessiteront forcément le besoin de s’arrêter. Entre les deux journées, une nuit, je ne sais où et je ne sais comment. Ça nous rappelle un peu nos bonnes années 4L avec cette fameuse « étape marathon » avec bivouac en autonomie. Dans l’idée c’est pareil mais en 2 roues. Aller, c’est parti !


Sur le chemin on connait nos premiers couacs mécaniques. Si ma moto carbure du feu de dieu, celle de Geoffrey n’en fait qu’à sa tête (problème d’embrayage et 2 crevaisons). Heureusement, des incidents sans grandes conséquences.


La route se divise en 2 parties. Le matin nous avons pu longer la mer et apprécier le contraste saisissant entre les montagnes d’un côté et la mer de l’autre. Les villages de pêcheurs sont magnifiques et le déjeuner face à la mer était parfait.


L’après-midi, on s’est retrouvé un peu plus dans les terres. Toujours avec une vue géniale sur les montagnes et la mer laissant place aux rizières. Franchement ça claque ! Et puis quand vient la fin de la journée et que le soleil vient éclairer tout ça de sa couleur rouge… on n’a plus envie de rouler, juste savourer l’instant présent.


Avant la tombée de la nuit, on trouve un petit bled nommé Du Pho à 150km de Hoi An. Pas grand-chose à faire ici si ce n’est apprécier des noodles bœuf en soupe pour 0,60€. Un régal !



Hoi An, ville merveilleuse… peuplée d’escrocs

Après 3h de route sans grand intérêt, ponctuée par quelques soucis mécaniques, nous voici à Hoi An. Cette ville, située dans le centre du Vietnam, est principalement visitée pour sa vieille ville. Et l’endroit vaut effectivement le coup d’œil.


Du calme, beaucoup de calme, des axes 100% piétons (et quelques vélos) et des vieilles bâtisses jaunes dont l’architecture intérieure est en bois. C’est vraiment un cadre agréable où l’on trouve de nombreux artisans, restaurants et quelques monuments… Bon, pour les monuments, il faut payer le droit d’accès, et ce même pour traverser la rivière par un pont typique japonais. La bonne blague. Et ici plus qu’ailleurs, il faut tout négocier : magasins, hôtels, restaurants…


Le soir, la ville s’éclaire et devient typiquement japonaise. C’est très joli à voir. Le marché nocturne est parfait pour trouver pleins de souvenirs traditionnels.


Cette ville est un véritable havre de paix et de sérénité… Puis il y a eu le lendemain.



Sur les nerfs jusqu’à Hué

Au réveil, on récupère notre linge propre à l’hôtel qui nous escroque de 1 ou 2$. Quand on n’est pas du matin, c’est agaçant. Puis, en démarrant nos motos, on remarque qu’elles sont à sec alors qu’elles étaient pleines la veille, quelqu’un à siphonné notre essence. Bon, on va à la première station et le pompiste me met 4 litres d’essence pour un réservoir de 3 litre, je laisse couler. 40km après, je reviens à la station juste pour compléter le réservoir, et il m’affiche 2,5 litre (au lieu de 0,5). Là s’en est trop. Je ne sais pas si vous suivez, et j’en rajoute sûrement pour quelques euros, mais se faire voler est tellement désagréable… C’est dommage de quitter Hoi An sur cette mauvaise note.


Bref, entre ces deux pleins, il y a la visite des Marble Caves. Situées entre Hoi An et Da Nang, ces grottes se trouvent sur une montagne proche de la mer. C’est d’ailleurs surprenant de voir un tel endroit aussi proche de la ville et des côtes. A l’intérieur, des marches, beaucoup de marches, permettant l’accès à différentes grottes et sculptures religieuses. Le lieu est magnifique et il faut bien une demi-journée pour ne rater aucune miette de ce merveilleux spectacle.


C’est reparti pour un peu plus de 3h de route jusqu’à Hué. En chemin, nous traversons la ville de Da Nang, classique en Asie mais sublime lorsqu’il s’agit de traverser la rivière qui sépare la ville en 2. Puis nous sommes stoppés par une route interdite aux motos, il y en a pas mal au Vietnam. Contraint de faire un détour dans les montagnes… mais quel détour génial. On prend de la hauteur pour surplomber la mer au cœur d’une montagne à la végétation dense. Sur la route, pas de camions ni bus, juste quelques voitures, motos, vaches et chèvres. Non vraiment un délice d’y rouler et ce malgré les locaux oppressants, positionnés stratégiquement à tous les endroits nécessitant un arrêt pour vendre tout et n’importe. Le problème c’est que le mot « No », ils ne comprennent pas, et on finit par perdre patience.


La deuxième partie de la route jusqu’à Hué est plus crispante et monotone. Les camions sont absolument cons et ne respectent rien. Les insertions, respect des feux, et rabattements sont à revoir. Mais bon, on arrive tant bien que mal sur Hué dans un trafic monstre où les motos roulent dans tous les sens.

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