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Mes premiers jours en Indonésie


Bon ça y est, cette fois c’est sûr, je peux ouvrir un nouveau chapitre à ma récente histoire de voyageur. L’Australie c’est terminé et j’étais bien content de quitter Perth. Oui, j’ai bien dit content puisque mes derniers jours étaient sans saveur. J’avais déjà fait le tour.


Donc j’embarque pour un nouveau voyage en Asie du Sud-Est. Un vieux rêve. Découvrir ces civilisations et avoir le choc culturel. Et pour mes premiers jours, le choc a bien eu lieu.


Mais reprenons depuis le début. J’ai mis du temps avant d’écrire ces quelques premières lignes. Ceci ne me ressemble pas et c’est parce que je me suis laissé aller dans cette ville pleine de vices qu’est Kuta…



Kuta Bali, la ville du mal

Un vol et un passage à la douane sans difficultés et me voici arrivé à mon hostel en fin de journée. Il fat lourd, très lourd. Le taux d’humidité est proche des 100%. C’est la saison qui veut ça. Dès ma première soirée, j’ai compris à quelle sauce j’allais être mangé. 20 minutes de marches pour rejoindre le centre dans des rues étroites et sans trottoirs. 20 minutes à croiser des scooters, voitures et vélos roulant n’importe comment et, évidemment sans sécurité. 20 minutes pour se faire intercepté tous les 10 mètres avec des « Hey boss ! », « Mushroom ? Transport ? Massage ? Girl ? Cocaïne ? Haschisch ? Ladyboy ? ». Je peux le dire, le Maroc à côté c’est de la crème.


Et hop premier restaurant (3€) avec une inconnue qui vous tient compagnie et qui essai de vous faire consommer (attend je ne suis pas si con mademoiselle). Première bière locale en bar (1,5€). Première découverte des boîtes de nuit balinaises : une 100% reggae (free) et la plus huppée (8€ avec une conso). Nan au niveau des prix ça fait du bien. Mais du coup le vice est de toujours plus pousser à la consommation et donc, au final, toujours plus dépenser. Je dors dans des endroits bien sympa aussi...


C’est mes premiers jours, je m’étais promis de me faire plaisir et de souffler un peu. C’est pourquoi, une grasse mat’ dans ma chambre privée, 2 bonnes heures à la plage à rien faire et 1 heure de massage pour 4€, ont été les principales activités de la journée.


Il y a autre chose qui est facile ici mais qu’il faut prendre avec des pincettes : les rencontres. Je crois que je n’ai jamais autant rencontré de local dans un pays… Ils sont très abordables mais la plupart ont en tête des choses malsaines. C’est bien dommage mais quand on a une pure tronche de touriste européen (le cliché du combo grand-fin-barbe-cheveux long) on ne peut pas y échapper.


Un troisième jour sous la pluie et encore une fois à rien faire… Si encore un massage que j’ai tenté moins cher (2€), quelle connerie ! Une merde de 30 minutes où on vous propose un « Happy End » pour finir. Non faut vraiment faire attention à tout. Il y a trop de laisser aller dans cette ville et comme je suis tout seul, ça commence sérieusement à m’énerver.


Donc, la solution : s’échapper ! Demain, j’ai une longue route pour Lombok (île voisine beaucoup plus calme) que je visiterai sur 2-3 jours avant d’aller sur les îles paradisiaques de Gili. Ça va me faire un bien fou avant de retrouver Geoffrey dans l’enfer de Kuta…



Le dépaysement, enfin !

Je ne sais pas pourquoi, ce matin je me lève sans être convaincu de mon choix pour Lombok. Hier je discutais avec une allemande qui avait fait les îles Florès sur 4 jours pour une centaine d’euros… Pourquoi je n’ai pas fait ça ?


Bref, tout est réservé, on ne peut revenir en arrière et je prends mon minibus qui m’amène jusqu’à Padang Bay (2 heures de route + 1 heure à chercher un hôtel inexistant). Sur le bateau, là aussi un long trajet avec des arrêts sur Gili Air, Gili T avant d’arriver à destination : Senggigi sur l’île de Lombok.


Première mauvaise surprise, le cottage que j’ai réservé est à 2 heures de route, proche du Gunung Rinjani (ma principale motivation pour venir ici) mais à l’extrême opposée de l’accès au mont donc à 2h30 de route. Deuxième mauvaise surprise, il faut réserver à l’avance les randonnées pour l’accès au Rinjani qui se font sur 2, 3 ou 4 jours. Et, pour couronner le tout, l’accès est probablement fermé due aux conditions météo actuelles.


Je m’en veux de m’être si mal organisé et si mal préparé pour ce pays. Ça ne me ressemble pas. Mais du coup pourquoi rester ici ? D’autant plus que mon cottage est dans un coin tout miteux et paumé… heureusement en fait !


En arrivant je rencontre Christ, l’hôte de la maison. Il vit ici avec sa famille et m’accueille chaleureusement. Thé et noodles de bienvenue avant de me présenter son île, sa ville et la culture. Puis il me propose de rester une nuit de plus et de profiter de mon séjour ici pour rencontrer les locaux, apprendre de la culture, de la façon de vivre et de visiter sur mon trajet retour les principaux monuments. Mais bon sang, je suis venu exactement pour ça !


C’est donc l’esprit un peu plus libéré que je me suis baladé dans le village en cette fin de journée. Tout le monde vous salut et vous sourit. Mais ce n’est pas le sourire qui veut dire « argent » comme sur Kuta. On est plutôt sur du « bienvenue ». Je découvre aussi toutes ces rizières et cette verdure en général.


D’un coup je vais mieux, je me sens bien. Et ce n’est pas mon logement assez basique, avec douche froide dans une bassine, qui me fera penser le contraire. Peut-être que demain à 4h je déchanterai un peu lors de la prière. Lombok est une île musulmane à 90%. D’ailleurs, au moment de vous écrire, c’est l’heure de la prière et on l’entend bien de ma chambre !


Donc pour résumer les tarifs… transport hôtel-port-bateau pour 20€, port jusqu’au cottage 15€, 2 nuits au cottage pour 30€ (nourriture incluse), tour sur 2 jours + retour au port pour 40€. Ça reste cher pour le pays mais bon, on paie le fait d’être touriste.



Visite de Tete Batu

Je ne vais pas dire le contraire, le réveil, bien que musical, à 4h je m’en serai passé. Mais bon, on respecte les croyances locales. Vrai réveil à 7h30 pour un petit déjeuner typique. Thé avec un pancake à la banane. A vrai dire, ça ressemble d’avantage à un crêpiot banane. Consistant mais excellent. S’en est suivi de la fleur de riz avec noix de coco. On atteint le summum du bourratif mais c’était bon.


Départ à 8h avec Hadi, mon guide qui est le frère de Christ (mon hôte). Une histoire de famille je vous dis. Une longue randonnée pour découvrir toutes les cultures locales (riz, banane, avocat, papaye, pomme de terre, oignon, blé, chili, etc.). Un cadre très agréable avec vue sur le Mont Rinjani et sous une météo assez clémente (il ne pleut pas et on aperçoit le soleil par moment).


Lors d’un arrêt sur une rizière, Hadi me fait goûter le tabac local. Même si je suis non-fumeur, je m’y essai. Le tabac est fort mais a un arrière-goût sucré pas mauvais.


On prend la direction d’une petite cascade en passant par des endroits que je n’aurai jamais pensé utilisable (d’où le besoin d’un guide). Le chemin d’accès est finalement plus sympa que la cascade en elle-même. Je prends conscience que l’appétit des moustiques ici est immense. Etant cible numéro 1 en France, je vais prendre très cher en Asie !


Poursuite de la balade dans le Rinjani National Park. Celui-ci est très grand, on se limite à la Monkey Forest. Après quelques dizaines de minute de marche, on aperçoit des Brown Monkey. S’ils ne sont pas les principaux attraits de la forêt, voir des singes comme ça en liberté ça fait toujours sont effets. Vous me direz : mais c’est quoi l’attrait de cette forêt alors ? Les Black Monkey. On a galéré, mais quand on en voit un, on en voit dix. Ils se baladent en famille. Et effectivement, ces singes-là, à la gueule singulière, valent vraiment le coup d’œil.


On termine la journée sur un événement local : une course de voiture. Une à une les voitures s’engage sur un circuit sinistré et presque infranchissable. Vainqueur sur trois manches donc trois parcours et au meilleur temps. Entre les enlisements, les tonneaux, les moteurs noyés et le public ambiancé, c’était vraiment sympa. Seul bémol, les sourires d’hier en me voyant ont laissé place à des regards plutôt interrogatifs, comme si on me dévisageait. Bon après, j’étais le seul touriste. Ça peut se comprendre.


En rentrant, déjeuner bien épicé (peut-être un peu trop) avant de se balader une dernière fois dans le village.


Encore un gros dîner à base de riz, omelette et soupe… épicée ! Demain départ à 8h30 pour un retour sur Senggigi.



Marché local, temple et Senggigi

Nouveau réveil à la prière à 4h puis une autre à 7h. Si le chant était doux et agréable avec une bonne sono, pourquoi pas… Mais on n’est pas à The Voice.


Après un dernier petit déjeuner, et une photo avec l’hôte de la maison, je monte dans la voiture avec Gueck mon chauffeur et « guide ».


On fait un arrêt au sud de Tete Batu car c’est jour de marché. Un monde et un bordel qui n’a rien à envier au souk marocain. J’assiste à un combat de coq. C’est violent et illégal donc pas de mise à mort, mais un bel engouement autour de cette activité.


Puis direction le marché. Je n’avais pas fait attention à un truc… je suis grand ! Quoi vous le saviez déjà ? Oui, bon d’accord. Mais comme les indonésiens sont petits, ma taille devient problématique dans ce genre d’endroit. Obligé de baisser ma tête partout et les gens qui me regarderaient presque comme un monstre « Il est étranger, blanc et géant ! ». C’est aussi ça d’être dans un endroit pas touristique.


Deuxième arrêt à un temple, l’un des seuls de Lombok étant donné que la religion laisse davantage place aux mosquées. Accès payant (non tout n’était pas compris) et disons que je m’attendais à autre chose. Le jardin était joli mais le temple en lui-même, pas si impressionnant que ça. Ça restera tout de même mon premier temple asiatique.


Et s’en suit une longue route jusqu’à Senggigi. Plus aucun arrêt, j’avoue être un peu déçu d’autant que je n’ai rien prévu sur Senggigi.


Je rencontre mon hôte pour ce soir. Une personne super sympa et qui, pour le coup, ne parle pas d’argent et me propose ce qu’il y a de mieux pour moi. Très appréciable. Il me conseille les bonnes adresses de Senggigi, où prendre le bateau pour moins cher et attendre d’être sur une autre île pour réserver des activités. Merci !


Après-midi balade dans les deux facettes de Senggigi. La touristique d’une part, les plages, les hôtels, pas très propres, pas très local mais l’occasion de rencontrer pêcheurs, surfeurs et discuter avec un peu plus de fluidité en anglais avec les touristes (pas facile avec les indonésiens). Et la locale d’autre part, dans les terres, les montagnes et la forêt. Ici que des locaux qui te croient perdu. Les enfants te suivent, les familles sont surprises quand tu leurs dis 2-3 mots en indonésien et tu vois la vrai vie, pauvre mais chaleureuse.


2-3 mots en indonésien ? Selamat sore. Apacabar ? Cabar baik, trimakassi. Samasama. Sapianama ? Nama saya Adrien. Autrement dit : Bonjour (l’après-midi), comment ça va ? Ça va bien, merci. Comment tu t’appelles ? Je m’appelle Adrien. D’ailleurs, c’est marrant Adrien est traduit en André ici. C’est pour papa et papi Jo ;)


Finalement prêt de 3h de marche… c’est fatiguant 3h… Aller, va pour un petit massage ! C’est si facile.


Programme : pour ce soir, je n’en sais rien. Pour demain, comme vu avec mon hôte, je prends un bus jusqu’au port local à 40 minutes, avant de prendre un bateau pour Gili T (4€ le tout). Sur place, une auberge m’attend (je partagerai de nouveau ma chambre pour une nuit à 11€), je book un tour sur les 3 îles pour le lendemain (7€ à peu près), puis nouvel hôtel (chambre privée pour 15€) où je passerai 2 nuits dont Noël (sur une île, c’est cool) et retour sur Kuta Bali où j’ai réservé 2 nuits dans un truc de luxe pour que le pauvre Geoffrey puisse s’acclimater (22€ la chambre avec 2 lits). Wahou ! Je sais ce que je fais les 6 prochains jours. C’est énorme !



Gili, ce paradis touristique

Finalement Senggigi by night c’est assez vivant sans être transcendant. J’ai passé une bonne petite soirée mais du coup le réveil pique un peu.


Après un bon petit déjeuner, je prends une navette jusqu’à un port local situé plus au nord de Lombok. Les paysages sur la route sont très sympas.


J’embarque en compagnie d’une hollandaise sur un bateau-navette pour le moins précaire. Bien sûr il nous n’étions pas que deux, mais cette compagnie européenne m’a permis au moins de reparler de manière fluide à quelqu’un. Oui, c’était en anglais. Oui, j’ai dit fluide. Et oui, ça me surprend moi-même d’écrire ça.


Arrivée en fin de matinée sur Gili T. L’une des trois îles Gili, la plus grande et la plus peuplée. Comment décrire ? C’est un peu les Bahamas et Punta Cana. Des hôtels et des restaurants en masse. Tout se passe sur les côtes et c’est mort et crade dans les terres. Ici, les gens se déplacent à pieds, en vélo ou en calèche. 8km pour faire le tour de l’île.


Pour ma première journée, je profite de la magnifique météo pour me poser sur la plage. Boire des bières et cocktails, manger des fajitas, se baigner dans l’eau turquoise (pas toujours propre) et juste chiller comme si j’étais en vacances. Je dis bien comme si…


Mon auberge est excentrée, un peu trop peut-être. Je partage (pour la première fois) ma chambre avec un Malaisien. L’ambiance globale est sympa et la piscine agréable. Dommage que l’on soit aussi loin (20 minutes à pieds) du centre.


Je ne sais pas vraiment ce que je vais faire ce soir. Tout ce que je sais, c’est que demain, je change d’auberge (plus proche du centre) et je fais une petite journée snorkeling autours des 3 îles Gili pour 7€.



Une mer bien abîmée

Finalement Gili T ce n’est pas non plus tant l’orgie que ça. Il y a de la musique et de la bonne ambiance le soir mais on est loin du délire Kuta Bali. Certains bars proposent des projections de film sur la plage. Je me suis donc refait le dernier Fast & Furious. Le cadre est vraiment idyllique.


Une nuit de pluie et le soleil au réveil. Pour le moment la météo est parfaite. Ce matin je fais la rencontre d’un autre français qui me dit que les meilleurs logements qualité/prix sont ceux que l’on trouve sur place et non sur internet.


Comme je n’ai rien payé sur l’auberge que j’avais réservé, je le suis sur une autre avec la bonne surprise d’être idéalement placé face à la mer avec plus de confort, tout en payant 2 fois moins cher. Un bon deal.


Session snorkeling pour aujourd’hui, j’ai hâte de voir ce que ça donne. Bon, déjà il y a beaucoup de monde sur le bateau et beaucoup d’autres bateaux… Du coup on se retrouve à 50 sur un même point, pas terrible. La journée comprend 3 spots et un arrêt sur Gili Air pour manger. Le premier, le spot des tortues. J’en ai aperçu depuis le bateau mais rien une fois dans l’eau. Le second, un spot avec pas mal de poisson. Le troisième, peut-être le plus beau, un spot avec du corail moins abîmé que sur les précédents (mais il y avait trop de courant pour rester). Au final, je suis assez frustré car on est loin de ce que j’ai vu aux Bahamas ou plus récemment en Australie. Le trafic constant des bateaux n’arrange en rien les coraux. Je ne serai pas étonné que d’ici quelques années les îles Gili ne soient reconnues que pour l’ambiance qui se dégage sur les îles, que le snorkeling et le scuba diving qui sont aujourd’hui les activités phares.


En fin d’après-midi je rencontre Zoubida, une hollandaise qui a débarqué aujourd’hui sur Gili T. On grimpe la colline de l’île pour avoir une belle vue sur Gili Air, Gili Meno et Lombok. Puis, petite bière en appréciant le coucher de soleil.


Ce soir, ambiance reggae au Sama-Sama Reggae Bar, l’un des plus célèbres de l’île avant de se reposer et attaquer Noël au paradis !



Petite forme pour Noël

Le paradis… Cette nuit se fût tout sauf le paradis. Une grosse tempête, de gros orages et une pluie torrentielle a rythmé la nuit. Ce matin le soleil repointe le bout de son nez mais c’est moi qui sombre à nouveau. Entre la bouffe indonésienne qui ne passe plus du tout et coups de soleil assez violent avec le snorkeling d’hier, je ne suis pas au top de ma forme.


On va rester calme aujourd’hui et se préserver pour ce soir. Pas de cadeau de Noël. Pas de parasailing (pas en forme), pas de massage (mon dos est tout rouge) et pas de cocktails de Noël (mon estomac ne le supporterait pas). Coca, Riz, Smecta et Biafine. Ça c’est un bon programme de Noël !


Un programme qui n’aura pas suffi. Couché à 21h, le soir de Noël, qui plus est sur une île paradisiaque où l’on fait la fête, ce n’est pas terrible. Mais après avoir regardé un film, j’ai eu un regain de forme, léger mais suffisant pour aller voir ce qui se passe dehors.


Ce réveillon c’est finalement terminé en Reggae Party. Très bonne ambiance. Et alors que j’étais parti pour rentrer à minuit, deuxième motivation pour tenir jusqu’à 4h. Vu comment c’était mal embarqué, je suis très content de ma nuit de Noël !


Et c’est donc ainsi que ce termine cet article sur mes premiers jours en Indonésie. Du bien et du moins bien, comme vous avez pu le lire, mais un réel dépaysement.




Une nouvelle page (encore une) s’ouvre puisque je retrouve Geoffrey, un pote de France, qui a débarqué ce 25 décembre. C’est toujours bon de revoir une tête connue.


Passez de très belles fêtes de fin d’année ! Bise

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